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Communication et insertion socio-professionnelle des déscolarisés en Côte d'Ivoire: cas des jeunes filles de la commune d'Abobo

( Télécharger le fichier original )
par N'Goumissa Marie Laure DIALLO
Institut des sciences et ttechniques de la communication (ISTC) - Diplôme d'études supérieures en communication 2009
  

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Deuxième Partie : Présentation et interprétation des résultats

Chapitre I : Présentation des résultats

I- Les résultats de l'étude documentaire

La recherche d'informations nous a permis d'avoir des articles de journaux de Fraternité Matin sur le discours de M. BEDIE lors de la cérémonie du prix national de la famille en 1997, des documents sur la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes à Beijing en 1995 au Ministère de la Famille, de la Femme et des Affaires Sociales, des travaux de certains chercheurs à l'Université de Cocody.

II- Les résultats de l'étude qualitative

Depuis la proclamation de l'année Internationale de la Femme en 1975, la Côte d'Ivoire s'est engagée à traduire dans les faits, les recommandations des Nations Unies visant à promouvoir le rôle de la femme dans tous les secteurs de développement. Cela s'est caractérisé par la création en 1976 du premier Ministère de la Condition de la Femme dont la mission était de coordonner les interventions de promotion de la femme, d'assurer la mise en oeuvre et le suivi de la politique du gouvernement dans le domaine de la protection de la famille, de la femme et de l'enfant.

Par ailleurs, suite à sa participation à la Quatrième Conférence Mondiale sur les Femmes ( Beijing en 1995), et l'adoption de la Convention sur l'Elimination de toutes les formes de Discrimination à l'Egard des Femmes (CEDEF en 1995) ainsi que les Objectifs du Millénaire pour le Développement, (2000), la Côte d'Ivoire s'est de nouveau engagée à assurer l'Egalité entre les sexes et la participation des femmes et des hommes à tous les niveaux de prise de décisions.

La création de la Direction de l'Egalité et de la Promotion du Genre (DEPG) au Ministère de la Famille et des Affaires Sociales s'inscrit pleinement dans le cadre de cette volonté politique, impulsée par le gouvernement, afin de disposer d'un cadre institutionnel propice à la promotion de l'Egalité et de l'Equité entre les sexes.

Selon Madame YAO Euphrasie, Directrice de l'Egalité et de la Promotion du Genre (DEPG), sa structure est une Direction d'Administration Centrale, régie par le décret No 2006-41 du 15 mars 2006 portant organisation du Ministère de la Famille et des Affaires Sociales. Son financement est assuré par une subvention de l'Etat de Côte d'Ivoire et les contributions des partenaires au développement.

La DEPG a pour missions de :

Ø Veiller au respect de l'Equité et de l'Egalité entre les hommes et les femmes ;

Ø Elaborer le document de Politique Nationale Genre ;

Ø Suivre et évaluer la mise en oeuvre des engagements pris par la Côte d'Ivoire au plan international en matière d'Equité et d'Egalité entre les sexes.

Les actions menées:

Promotion de l'éducation de la fille ;

Inscription des filles au CP1 ;

Réduction des inégalités entre les femmes et les hommes ;

La promotion des filles dans les filières scientifiques ;

Institution des cantines scolaires à travers le service de cantines scolaires au sein du Ministère de l'Education Nationale depuis 1997 ;

Ø Aménagement de foyers pour les filles (un foyer par sous-préfecture),

Ø Intégration des handicapés en aménageant des espaces appropriés dans les écoles ;

Ø Mise en oeuvre des mesures incitatives ;

Ø Redynamisation de l'environnement socioculturel de l'école et mise en place de fonds de soutien.

Ses perspectives sont les suivantes :

Ø Installer et suivre les activités des cellules sectorielles Genres dans toutes les structures actives et dans tous les secteurs d'activité au plan national ;

Ø Instaurer l'Egalité des sexes à tous les niveaux ;

Ø Faire le plaidoyer auprès des décideurs ;

Ø Sensibiliser les décideurs, les ONG, les populations, les communautés ;

Ø Organiser des séminaires, des conférences, des causeries sur l'Egalité entre les Femmes et les Hommes ;

Ø L'élimination des stéréotypes (préjugés) avec comme impact les croyances sexistes sur les relations liées au genre ;

Ø Révision du contenu des manuels en y intégrant les notions du genre ;

Ø Former en genre les planificateurs, les enseignants et les concepteurs de manuels scolaires.

III- Les résultats de l'étude quantitative

Critères d'identification

Tableau n°1 : Répartition des filles enquêtées selon l'âge

Variables

Fréquences

%

14 ans

8

8

15 ans

12

12

16 ans

21

21

17 ans

57

57

18 ans

1

1

19 ans

1

1

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

L'objectif de cette enquête est d'identifier les raisons liées à la déscolarisation des filles et les orienter par la communication sur les autres créneaux porteurs d'avenir.

Sur un échantillon de cent (100) filles enquêtées, 57% d'entre elles ont un âge de 17 ans, 21% ont 16 ans et 12% ont 15 ans. Ces résultats montrent que les filles les plus touchées par le phénomène ont leur âge compris entre 15 ans et 17 ans. Celles qui ont 8 ans et 19 ans, sont les moins affectées, peut être les plus suivies par les parents d'une part et d'autre part ont pris une certaine conscience de leur avenir (Confère tableau 1).

Situation sociale des filles déscolarisées

Pour connaître les facteurs relatifs à la déscolarisation des filles, l'étude a fait ressortir la situation familiale des enquêtées. Les résultats obtenus de l'enquête font état de la situation selon le type parental. En effet, le graphique 2 ci-dessous permet de noter que 41% des filles enquêtées vivent avec leurs parents biologiques, 39% avec des membres de famille, 13% avec l'un/des ami(s) de la famille et le reste 7% des filles avec la mention autres. Ces résultats amènent à faire une hypothèse selon laquelle, la déscolarisation pourrait provenir du fait que près de 59% des filles ne vivent pas avec leurs parents biologiques.

Situation professionnelle des parents

Le graphique 3 illustre la répartition des enquêtées selon que leurs parents travaillent ou non. Les résultats obtenus montrent que sur les cent (100) personnes enquêtées, seules 41% ont répondu que leurs parents travaillent alors que les 59% ont leurs parents qui ne travaillent pas (Voir graphique 3).

Sur les cent (100) personnes interrogées par rapport à la profession du père ; il y a 31% qui ont répondu à cette question. Cependant, 65% de celles qui ont répondu, affirment avoir leurs pères salariés alors que 35% affirment avoir des pères exerçant une profession libérale.

De manière analogue, 29% des enquêtés ont répondu à la même question par rapport à la profession de leur mère et ont confirmé avoir 24% des mères salariées et 76% exerçant des professions libérales.

Le Parcours scolaire des filles déscolarisées

L'étude a aussi pour objectif de connaître le niveau d'éducation des déscolarisées. Ainsi, il ressort des résultats de l'enquête que 53% des enquêtées se sont arrêtées au niveau primaire, 31% au niveau du collège et 16% au niveau du lycée. Le graphique 5 illustre l'analyse précédente.

Suivant la répartition selon l'âge au primaire, il faut noter que la plupart des enquêtées avaient leur âge compris entre 6 ans et 7 ans soit respectivement 38% et 33%. Toutefois, on assiste également à des enquêtées qui avaient 5 ans et 8 ans soit respectivement 19% et 6%. Mais, l'âge minimum est de 4 ans et le maximum est de 9 ans.

Pour ce qui concerne le niveau collège, le graphique 7 montre bien que les enquêtées sont dans la tranche d'âge comprise entre 11 ans et 15 ans. Mais, les plus grands nombres sont celles ayant 12 ans et 13 ans avec comme pourcentage 35% et 32%.

Par rapport à celles du lycée, les résultats de l'enquête montrent que, seuls 15 % ont répondu avoir atteint le lycée et que 47% ont 16 ans, 27% ont 17 ans. Celles de 18 ans ne sont que 20% et plus celles de 19 ans font 6%.

Tableau n°2 : Répartition des enquêtées du lycée suivant leur âge

Variables

Fréquences

Pourcentage

16 ans

7

47

17 ans

4

27

18 ans

3

20

19 ans

1

6

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

47% des filles ayant 16 ans ont atteint le niveau du lycée c'es-à-dire le second cycle.

Tableau n°3 : Répartition des enquêtées selon qu'elles ont connu l'échec ou non.

Variables

Fréquences

%

Oui

68

68

Non

32

32

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

Ici, il y a seulement 24% qui ont répondu à la question. Ainsi, les résultats sont relatifs par rapport à cet effectif des répondants.

Après avoir identifié le niveau atteint par les enquêtées, il est nécessaire de connaître les raisons fondamentales qui seraient liées à la déscolarisation des filles. Dans cette perspective, les résultats de l'enquête ont révélé que près de 68% des enquêtées ont reconnu avoir redoublé quand elles étaient à l'école contre 32% qui n'ont pas connu d'échec.

A la suite des réponses à cette question, une analyse est faite par rapport au taux de redoublement selon le niveau d'étude. Les graphiques ci-dessous illustrent les résultats obtenus à partir des résultats de l'enquête.

Les résultats du graphique 8 ont été calculés à partir de 58% des répondants à cette question.

Tableau n°4 : Qualification des résultats scolaires selon les enquêtées

Variables

Très faibles/ faibles

Moyens

Bons/très bons

Primaire

27

46

25

Collège

11

24

10

Lycée

4

7

2

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

Pour bien comprendre les raisons relatives au redoublement et les facteurs qui ont contribué à ces échecs, les enquêtées ont expliqué ou donné leur point de vue à propos de leurs résultats scolaires.

Il ressort des résultats que celles qui se sont arrêtées au primaire, 27% ont affirmé avoir des résultats Très faibles/ faibles, 46% des résultats moyens et 25% ont affirmé avoir des résultats bons/très bons. Quant à celles qui ont atteint le collège, 11% affirment avoir des résultats Très faibles/ faibles, 24% des résultats moyens et 10% ont affirmé avoir des résultats bons/très bons. Enfin, celles du lycée, ont déclaré que 4% ont eu des résultats Très faibles/ faibles, 7% des résultats moyens et 2% ont affirmé avoir des résultats bons/très bons.

Tableau n°5 : Pourcentage des filles ayant répondu par rapport aux difficultés scolaires

Variables

Oui

Non

Total

Primaire

74

26

100

Collège

83

17

100

Lycée

92

8

100

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

En ce qui concerne les difficultés scolaires, les résultats obtenus confirment apparemment la même tendance. Ainsi, 74% de celles qui ont atteint le niveau primaire affirment avoir rencontré des difficultés au cours de leur cursus contre 26%. Pour celles du collège, 83% ont affirmé avoir rencontré des difficultés. Quant aux du lycée, presque tout le monde affirme avoir rencontré des difficultés soit 92%.

Facteurs expliquant les difficultés scolaires des filles

Le graphique 11 ci-dessous illustre les résultats obtenus par cette question des facteurs explicatifs des difficultés scolaires. Celui relatif aux difficultés au sein de l'établissement. Les facteurs ci-après : apprentissages scolaires, rythme scolaire trop rapide, travail scolaire demandé et résultats insuffisants ont été ceux évoqués par les filles qui se sont arrêtées au niveau primaire avec respectivement comme pourcentage 28%, 15%, 11% et 17%.

Les facteurs comme : apprentissages scolaires, résultats insuffisants et relation avec les enseignants sont ceux qui expliquent mieux les difficultés scolaires pour celles du niveau collège et du lycée (confère annexe n°1).

En ce qui concerne les facteurs hors de l'établissement, on constate que : les problèmes familiaux (décès, divorce) viennent en tête, les problèmes de logement dus à une famille trop nombreuse et raisons de santé viennent en deuxième position et entre autre aussi, la mobilité géographique et les difficultés sociales (confère annexe n°2).

Après identification des facteurs faisant partir des raisons de leurs difficultés scolaires, les enquêtées ont fait remarquer que les difficultés étaient plus prononcées au primaire qu'aux autres niveaux d'enseignement. Ainsi, 60% ont révélé avoir plus de difficultés au primaire, 30% au collège et 10% au lycée. Ces résultats permettent de noter que la majeure partie abandonnerait l'école déjà à ce niveau.

Motifs liés aux absences à l'école

Au regard des analyses précédentes, l'enquête a permis aussi de connaître les motifs qui pourraient expliquer les raisons de l'absence à l'école. Le manque de motivation et les problèmes financiers ont été les motifs les plus importants. Certaines ont fait remarquer aussi que l'éloignement géographique, la peur de se faire disputer par l'enseignant et les contrôles continus ont été aussi des motifs qui justifieraient leur absence à l'école (voir graphique 14).

Evolution du taux de déscolarisation

L'enquêté a permis de relever les différentes années de déscolarisation et les pourcentages associés. Le graphique 15 illustre bien la tendance prise par le taux de déscolarisation. Ainsi, en 2008 il a atteint son pic avec un taux de 20%. Ce taux a été de 3% en 1999 pour atteindre son premier pic soit 11% en 2002. En 2003, on assiste à une baisse de 6% avant que la pente ne reprenne son allure du début. (Confère annexe n°4).

Cette évolution rapide serait liée à un certain nombre de facteurs tels que : le manque de motivation et les problèmes financiers ont été les facteurs les plus soulevés soient respectivement 49% et 41%. Les problèmes de santé, les problèmes familiaux (décès, divorce) et les grossesses non désirées ont été les facteurs secondaires soient respectivement 13%, et 10% (Confère Annexe n°5).

Les structures de financement

Pour palier ce problème de déscolarisation qui frappe les filles, une question a été adressée aux enquêtées pour savoir si elles connaissent des structures de financement pouvant leur venir en aide. Des résultats de l'enquêtée, il en découle que seul 8% ont répondu avoir connu ces structures contre 92% qui n'ont pas l'information (Voir tableau ci-dessous).

Tableau n°5 : Pourcentage des filles répondant à la connaissance des structures de financement

Variables

Fréquences

%

Oui

8

8

Non

92

92

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

Les actions de l'Etat par rapport à l'insertion socioprofessionnelle

Tableau n°6: Résultats des Opinions sur les actions de l'Etat sur l'insertion socioprofessionnelle

Variables

Fréquences

%

Actions sans impact

87

87

Actions salutaires

7

7

Ne sait pas

6

6

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

En ce qui concerne l'insertion socioprofessionnelle de ces filles, 87% ont dit que les actions de l'Etat sont sans impact. Par contre, 7% ont affirmé que les actions sont salutaires et 6% n'ont pas du tout des informations sur ce que l'Etat fait pour leur insertion socioprofessionnelle.

Actions de sensibilisation

Tableau n°7: Résultats des actions de sensibilisation de l'Etat 

Variables

Fréquences

%

Oui

11

11

Non

89

89

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

Cette partie de l'analyse consiste à faire un état des lieux du phénomène et ses corollaires. A ce niveau, il est revenu de noter que bon nombre des déscolarisées n'ont pas d'autres issues ; puisqu'elles n'ont pas connaissance de actions menées en leur faveur. Dans ce sens, il leur a été demandé si elles ont été soumises à des actions de sensibilisation de la part de l'Etat. Il ressort des résultats que seul, 11% ont été sensibilisé aux actions de l'Etat.

Par la suite, les répondants à cette question ont fait comprendre que les actions de sensibilisation ne portaient que sur le VIH/Sida, le planning familial et les grossesses à risques. Le graphique 16 illustre les réponses données par les enquêtées.

Les actions menées par la mairie d'Abobo

Tableau n°8 : Résultats des enquêtées à propos des actions de la mairie d'Abobo

Variables

Fréquences

%

Sensibilisation

1

10

Aucune action de la mairie

90

90

Total

100

100%

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

Dans la poursuite de l'analyse, l'étude a voulu faire ressortir l'implication de la mairie en tant que relais de l'autorité centrale. Dans ce cadre, les enquêtées ont révélé l'absence totale de la mairie d'Abobo dans la lutte contre la déscolarisation et les actions à mener pour sortir celles qui sont dans cette situation. En se référant au tableau n°8 ci-dessous, il ressort des résultats que l'implication de la mairie n'est pas bien connue, car à peu près 10% ont avoué que la mairie a mis en place des structures de sensibilisation pour aider à acquérir une activité rémunératrice (confère tableau n°8).

Solutions proposées pour aider les filles déscolarisées

Tableau n°9 : Types de solutions proposés selon les enquêtées

Variables

Fréquences

%

Financement d'activités

64

68

Formation professionnelle

10

10

Reprise des cours

13

14

Autres

8

8

Source: Données compilées à partir des résultats de l'enquête

En se référant aux divers résultats provenant de l'enquête, le constat étant que les filles déscolarisées n'ont pas connaissance des structures auxquelles se référer d'une part, et d'autre part elles n'ont pas les informations adéquates pour réorienter leur vie. Pour remédier à cette situation, un certain nombre de solutions ont été proposées. Ainsi, 68% des enquêtées ont souhaité qu'il soit mis en place des structures pour financer des activités génératrices de revenus, 10% des structures pour la formation professionnelle et 14% des structures pour aider à la reprise des cours et 8% pour autres.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo