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La pratique de l'arbitrage dans le règlement du contentieux commercial. Cas de la Chambre arbitrale de Dakar

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par Fatou NDIORO NIANG
Institut supérieur de management de Dakar - Licence en droit des affaires 2011
  

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Paragraphe1- Insécurité judiciaire, un atout pour l'arbitrage

C'est un lieu commun que de faire état des insuffisances de la justice étatique pour expliquer et justifier le recours des plaideurs à l'arbitrage. En revanche, l'engouement actuel de l'OHADA pour l'arbitrage tient, en dehors des insuffisances ci-dessus, à la volonté affichée dans le traité de « faciliter l'activité des entreprises » et « garantir la sécurité juridique des activités économiques afin de favoriser l'essor de celles-ci et d'encourager l'investissement  » . Les insuffisances étatiques sont communes à tous les justices étatiques (1) et certaines sont propres à la justice sénégalaise.

-les insuffisances propres à toutes les justices étatiques

Le recours à l'arbitrage s'explique dans la plupart du temps par le fait que les milieux d'affaires sont sensibles aux avantages que présenterait l'arbitrage par rapport à la justice d'Etat qui serait une justice très lente et une justice très coûteuse. La justice étatique se caractérise essentiellement par son manque de flexibilité par rapport à l'arbitrage.

Un procès devant un tribunal étatique doit être mené conformément à des règles de procédure relativement fixes que les parties ne pourront contourner. De même le juge est lié par un formalisme assez rigoureux. Notons aussi la difficulté de connaître les textes juridiques et la trop rare publication de la jurisprudence. Cette lacune est la conséquence directe du manque de personnel à même d'effectuer cette tâche. La justice ne peut que mal se porter dans ces conditions car il y aura des difficultés d'exécution des décisions et des sentences rendues par les juridictions nationales et internationales. Aussi, la justice ne sera que mieux faussée étant donné le nombre insuffisant de magistrats et d'auxiliaires de justice étant donné la lenteur d'exécution des décisions de justice. Mais dans la pratique, surtout africaine, de la justice d'Etat, on sait qu'il est quasiment impossible de suivre à la lettre les prescriptions des règles processuelles : le manque de moyens de la justice, les mauvaises conditions de travail des magistrats, l'inorganisation des greffes et beaucoup d'autres causes font que les délais pour rendre les jugements et les arrêts sont démultipliés. Enfin, en allant avec un litige commercial important devant les tribunaux sénégalais, le juge compétent pour déterminer ce litige sera un magistrat territorialement compétent, mais qui ne peut avoir la compétence technique en matière litigieuse. S'il est saisi, il est tenu de rendre une décision. Autrement, c'est un cas de déni de justice. Il va donc prendre le temps de se former, avant de rendre sa décision, et cela peut prendre du temps, parce qu'il a l'obligation de dire le droit. Or il est saisi, non en fonction de sa compétence technique, mais de sa compétence territoriale. Celle-ci peut amener à avoir un juge non compétent techniquement pour le problème en question.
Quand on saisit le centre d'arbitrage par contre il est proposé une liste d'arbitres compétents, dans ce domaine. Cet arbitre-là ira très vite, parce qu'il maîtrise son domaine et, pour cela, va rendre une décision de spécialiste en la matière, pour avoir déjà rendu des décisions similaires. Le second avantage concerne l'intégrité morale du juge choisi, qui sera honnête et non corruptible. En préférant l'arbitrage, les parties en conflit peuvent demander à l'arbitre de trancher en amiable compositeur, c'est-à-dire que l'arbitre dira le droit non en fonction du droit positif sénégalais, mais de l'équité. Ce sera une solution plus équitable que juridique. Et là où la stricte application de la loi peut avoir des conséquences néfastes pour les parties, on peut l'éviter en optant pour une justice arrangeante pour les parties. Ce qui n'est pas le cas pour un juge.

-Les insuffisances propres à la justice sénégalaise

Un des principaux reproches qu'a encouru la justice sénégalaise dans la période de genèse du Traité OHADA, c'est de n'assurer aucune sécurité à l'investissement domestique et surtout, à l'investissement étranger. Notre justice est considérée comme incapable d'assurer une jurisprudence ferme du fait de l'éclatement des lieux de la décision judiciaire suprême. Du coup l'investisseur ne sait à quel saint se vouer car les interprétations des éléments identiques d'un même litige seront différentes selon qu'on est à Dakar, Il y avait donc une insécurité judiciaire qui n'était en fait qu'un des avatars de la disparité des législations nationales applicables aux affaires. C'est pour y pallier que le droit est en train d'être harmonisé et que la justice l'est déjà au sommet (CCJA) et d'institutions permanentes d'arbitrage comme le CAMC. Il fallait donc, en même temps que la création de la CCJA, accepter l'instauration des centres nationaux d'arbitrage.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams