1.4.5. L'agriculture
L'agriculture pratiquée dans la ville de Pointe-Noire
(photo 6) est de type traditionnel. Elle se caractérise par
l'utilisation des outils utilisés sont rudimentaires. Il s'agit
essentiellement de la hache, de la houe, de la machette, de la brouette, de la
pelle et de la faucille. Tous ces outils exigent un effort musculaire important
pour un rendement faible. Les techniques sont essentiellement archaïques :
agriculture sur brûlis, polyculture jachère, écobuage.
L'agriculture pratiquée est essentiellement pluviale. Elle est
extrêmement sensible aux fluctuations saisonnières et
intra-saisonnières des précipitations (Massouangui-Kifouala M.,
2021, p. 84). L'espace est réduit. Les cultivateurs sont en
majorité des femmes. Les populations cultivent du maïs, de
l'arachide, du taro, de l'igname, du manioc, de la banane plantain, des
courges, de l'aubergine, de la tomate et du haricot. Le niveau de production
est faible et destiné à
l'autoconsommation. Cependant, l'agriculture contribue aux
émissions de gaz à effet de serre. En utilisant les engrais
chimiques, les paysans polluent les rivières et nappes souterraines.
Parce que ces produits phytosanitaires peuvent ruisseler dans un cours
d'eau.

Photo 6 : Quelques cultures maraichères au quartier
N'djéno (prise de vue, Maketo, 2022)
1.4.6. L'élevage
La ville de Pointe-Noire couvre une étendue
considérable de savanes, offrant d'énormes potentialités
en élevage. Cette activité est dite traditionnelle à
travers ses aspects. Elle se pratique autour des maisons. Les animaux sont en
semi-liberté ou encore en liberté totale. Ils ne sont pas
nourris, ni soignés. Le rendement demeure faible et destiné
à l'autoconsommation ainsi qu'aux cérémonies
traditionnelles. Les principales espèces animales élevées
sont les moutons, les cabris, les chèvres, les canards, les poules, les
cochons ainsi que les pigeons.
1.4.7. Les activités industrielles
Pointe-Noire constitue une zone dominée par les
activités industrielles. La fonction industrielle de la ville date de la
colonisation et demeure un facteur crucial de la croissance urbaine. En effet,
elle a tiré profit de l'implantation des sociétés
industrielles dans bon nombre de secteurs. Nous citons ainsi des industries
extractives, de transformation de bois, chimiques et agro-alimentaires. Mais,
ces industries sont peu diversifiées.
- Les industries extractives
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Les industries extractives sont :
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+ La Congolaise de Raffinage (CORAF) est une filiale de la
Société Nationale des Pétroles du Congo (SNPC).
Fondée en décembre 1982, la Coraf produit du gaz butane, du
supercarburant, du gasoil, etc. à Pointe-Noire.
+ Total Exploration et Production Congo (Total E&P Congo),
s'implante au Congo en 1969 exploitant du pétrole brut et du gaz
naturel.
+ Eni Congo s'est implantée depuis 1968, assurant la
production du pétrole et du gaz naturel. Cette firme
pétrolière a permis la mise en place de deux centrales à
gaz à Pointe-Noire dont celle de N'djéno (50 MW).
- Les industries de transformation de bois
Elles transforment le bois en diverses formes.
+ La Société Congolaise de Manutention des Bois
(SOCOMAB) est une société privée qui détient le
monopole de la manutention des bois au Port de Pointe-Noire. Elle a
été implantée en 2020.
+ La société des Bois et Placages du Congo
(BOPLAC) est créée en 1995 et exerce les activités
suivantes : exploitation forestière, sciage et déroulage. L'usine
est quant à elle implantée à Pointe-Noire. Cette usine est
fermée depuis 1999 à cause des difficultés
d'approvisionnement en bois en grumes.
+ La Transformation des Bois Exotiques du Congo (TRABEC) a
été créée en 1990 à Pointe-Noire où
se trouvent son siège social et son site industriel. Cette entreprise
appartenant à des industriels des bois italiens est l'unique
unité industrielle de bois non intégrée à une
exploitation forestière. Elle a pour objet le sciage et la production
des moulures et des parquets. Elle a fermé ses portes.
+ Eucalyptus du Congo (ECO. S.A.) est une
société anonyme de droit congolais créée en 1997
sous les cendres de l'ancienne société Unité
d'Afforestation Industrielle du Congo (UAIC). Implantée à
Pointe-Noire, elle réalise des plantations industrielles dans les
savanes sableuses de la région côtière de Pointe-Noire.
- Les industries agro-alimentaires
Elles transforment les ressources agricoles en produits
alimentaires. Nous pouvons citer :
+ La Minoterie Alimentaire de Bétail (MAB) est
créée en 1997. Elle devient la Minoterie du Congo (MINOCO) en
2000. Elle est basée sur la transformation de la maïserie et
production d'aliments de bétail ;
+ La Société du Grand Moulin du Phare (SGMP)
fabrique de la farine de blé.
+ La Société de Fabrication des Produits
Alimentaires (SOFAPRAL) fabrique des vins ;
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? La Brasserie du Congo (BRASCO) représente l'industrie
fabrication de boissons à Pointe-Noire. Elle est créée en
1952 ;
? L'usine Bayo produit de l'eau minérale et fabrique du
jus. Elle est fondée il y a un plus de trente ans.
- Autres industries
La ville dispose aussi des industries comme :
? L'Aluminium du Congo (ALUCONGO) est remplacé par
Bernabé en 2011. Cette nouvelle société vend et distribue
des produits de quincaillerie professionnelle, des équipements
industriels et des produits métallurgiques ;
? La Congolaise de Peinture (COPE) fabrique de la peinture, du
vernis, de l'enduit mastic, du ciment-colle et du diluant.
Cependant, les industries à Pointe-Noire provoquent
l'accélération du processus climatique. Elles induisent diverses
pollutions dans cette ville. Les usines polluent les cours d'eau par leurs
rejets industriels. Ce qui met en péril les espèces halieutiques
et la santé de la population. Les études menées par
Wenclawliak B. (2005, p. 4) montrent les impacts pervers de la pollution de
l'air à Pointe-Noire notamment leurs effets sur la santé humaine.
Les populations sont exposées à des maladies respiratoires comme
l'asthme. Par exemple, dans la ville de Pointe-Noire, les déchets
industriels sont déversés directement ou indirectement dans
l'Océan Atlantique à partir des rivières Songolo et
Tchinouka.
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