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Borderline, symptôme du système individualiste


par Amélie Doste
Université de Rouen Normandie - Master 2 psychologie clinique et psychopathologie  2024
  

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1.1.2 Otto Kernberg

L'organisation de la personnalité borderline : la personnalité limite

Pour l'auteur Kernberg (1967) la personnalité limite est une névrose à expression psychotique. Il considère que c'est une organisation stable et spécifique de la personnalité de type névrotique, mais qu'elle s'en distingue par une expression pulsionnelle archaïque, des mécanismes de défense organisés autour du clivage, de l'idéalisation primitive, de l'identification projective, de l'omnipotence, de la dévalorisation et du déni.

Le modèle original de Kernberg combine les options catégorielles et dimensionnelles de la personnalité et comporte cinq axes. (Kernberg, O. F. (1989). Les Troubles limites de la per-sonnaliteì.)

1 - Le degré d'intégration du Moi : le syndrome d'identité diffuse est la dimension fondamentale ; elle conditionne la gravité des distorsions du fonctionnement mental du patient.

2 - Le degré de développement du Surmoi : il est une conséquence du recours à des modes de défense archaïques centrés sur le clivage. Il constitue l'élément pronostique majeur.

3 - La gravité du traumatisme ou de l'agression : il s'agit des dysfonctionnements familiaux sévères ainsi que des sévices physiques et sexuels particulièrement graves chez les patients borderline.

4 - L'axe dimensionnel extraversion/introversion : proche de la notion de tempérament, il serait de nature essentiellement génétique, influençant un mode général des conduites et l'établissement des relations objectales au début de la vie. Il permettrait de définir le seuil des réactions affectives.

5 - La dysrégulation entre euphorie et dépression : elle serait également une disposition

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d'origine génétique.

Dans ce modèle, Kernberg a cherché à synthétiser l'ensemble des courants actuels de pensée en matière de trouble de la personnalité. Cela lui permet de classer les différents registres de personnalité sur un continuum dimensionnel allant des prépsychoses au fonctionnement névrotique et d'y intégrer les hypothèses étiopathogéniques classiquement retenues dans la littérature. (Kernberg, O. F. (1989). Les Troubles limites de la personnalité.)

1.1.3 Jean Bergeret : Etat limite et Idéal du Moi

Pour le psychanalyste français Jean Bergeret (1975), cette pathologie correspond au contraire à une absence de structuration psychique. Dans son ouvrage « La dépression et les états limites: Points de vue théorique, clinique et thérapeutique. », cet auteur met en lumière les repères de deux lignées :

· La lignée génitale : OEdipe - Surmoi - conflit génital - culpabilité - angoisse de castration - symptômes névrotiques

· La lignée narcissique : narcissisme - idéal du Moi - blessure narcissique - honte - angoisse de perte d'objet - dépression.

Alors que le Surmoi s'exprime par menace de punitions et interdictions, l'Idéal du Moi exerce ses pressions par des promesses d'un avenir meilleur. Pour exemple l'auteur Zucker (2012) explique que cet Idéal du Moi pourrait être le discours parental introjecté du type : « Fais encore plus et peut-être mériteras-tu mon amour. »

Le désir est continuellement stimulé mais l'accès au plaisir est interdit. Il agit pour se sentir aimé, sa plus grande terreur étant de ne plus être aimé. (Zucker, D. (2012). Faux self, borderline, personnalité narcissique, personnalité schizoïde)

L'Idéal du Moi règne par son insatiabilité et le « Surmoi » n'est pas véritablement le sien mais celui de l'autre. L'idée de grandiosité est liée à l'Idéal du Moi, même si d'après Zucker (2012) J. Bergeret n'en fait pas mention explicitement. Cette oscillation entre la grandiosité et la nullité, il la rend admirablement dans cet exemple : « Comme l'avait déjà fait remarquer J. Mallet, le sujet sain, devant la non-réalisation des buts (élevés mais non messianiques) de son Idéal du Moi normal, manifeste un sentiment de modestie, alors que le genre de patients qui nous intéresse ici, devant la déception narcissique ressentie en n'arrivant pas à satisfaire un Idéal du Moi aussi naïf que prétentieux, entre, lui, dans la voie dépressive (...)

(ibid., p. 100). (Zucker, D. (2012). Faux self, borderline, personnalité narcissique, personnalité schizoïde)

Pour résumé...

Toutefois, n'en déplaise à Mr Bergeret, nous avons une structuration psychique qui se dessine, avec des instances en conflit, ici entre le Moi et l'Idéal du Moi (archaïque) et un Surmoi insuffisamment intériorisé, carencé.

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