3.1 Populations de l'étude
Cette étude est réalisée auprès
de la population générale majeurs, tout venant, qui consentiront
librement à répondre à un questionnaire
auto-administré. Nous avons un échantillon de 143 sujets
composé de 40,6% d'hommes et 59,4% de femmes dont 21 sont significatif
au BSL.
3.2 Opérationnalisation des variables
· Les valeurs auquel adhère le sujet
seront ainsi mesuré par le questionnaire des valeurs de
Schwartz sous le nom de « Schwartz Value Survey » (SVS) . (cf
Annexe I).
Ce modèle comporte 57 valeurs, regroupées en 10
« domaines motivationnels ». Il se présente sous la forme de
deux listes de valeurs. La première comprend 30 items qui
décrivent des buts potentiellement désirables sous forme de
substantifs ; la seconde comprend 27 items qui décrivent des
manières d'agir potentiellement désirables sous forme
d'adjectifs. Chaque item exprime un aspect de la valeur de base auquel il
appartient. Une phrase entre parenthèses, à la suite de chaque
item, en précise la signification. Par exemple, l'item «
égalité (chances égales pour tous) » est un item du
type universalisme. L'item « plaisir (satisfaction des désirs)
» est un item du type hédonisme. Les personnes questionnées
notent l'importance de chaque item « en tant que principe qui guide MA vie
» sur une échelle en 9 points : 7 (d'importance suprême), 6
(très important), 5,4 (sans précision), 3 (important), 2,1 (sans
précision), 0 (sans importance), -1 (opposé à mes
valeurs). (Shalom Schwartz, Les valeurs de base
de la personne : théorie, mesures et applications, traduction
Béatrice Hammer et Monique Wach, Revue française de sociologie,
Ed Ophrys, 2006/4 - Volume 47, pages 929 à 968.)
La plupart des valeurs sont perçues comme variant de
« moyennement » à « très » importantes. Cette
échelle non symétrique, dilatée vers le haut et
condensée vers le bas, permet de rendre compte de la façon dont
les gens conçoivent les valeurs. Cette échelle permet aussi aux
personnes interrogées de rendre compte de leur opposition aux valeurs
qu'elles essaient d'éviter de promouvoir ou d'exprimer. Ceci est
particulièrement nécessaire pour les études
transculturelles, parce que les personnes appartenant à une culture ou
une subculture peuvent rejeter les valeurs d'autres cultures. Le SVS a
été traduit en 47 langues. (Shalom
Schwartz, Les valeurs de base de la personne : théorie, mesures et
applications, traduction Béatrice Hammer et Monique Wach, Revue
française de sociologie, Ed Ophrys, 2006/4 - Volume 47, pages 929
à
36
968.)
Pour calculer l'importance accordée à une
valeur de base, on fait la moyenne des notes mises aux différents items
que l'on pense a priori constitutifs de cette valeur. Le nombre d'items
permettant de mesurer chaque valeur varie de trois (hédonisme) à
huit (universalisme), ce qui reflète la largeur du champ conceptuel
associé à chaque valeur de base. Seuls les items dont on a pu
démontrer la quasi-équivalence en termes de signification d'une
culture à l'autre, grâce à des analyses utilisant
l'échelonnement multidimensionnel (Smallest Space Analysis [SSA] ;
Schwartz, 1992,1994,2005a) et l'analyse factorielle confirmatoire (Confirmatory
Factoriel Analaysis [CFA] ; Schwartz et Boehnke, 2004) sont conservés
pour le calcul de la moyenne. (Shalom Schwartz,
Les valeurs de base de la personne : théorie, mesures et applications,
traduction Béatrice Hammer et Monique Wach, Revue française de
sociologie, Ed Ophrys, 2006/4 - Volume 47, pages 929 à 968.)
La valeur de Cronbach
Sur 212 échantillons (échantillons nationaux
représentatifs, échantillons de professeurs, échantillons
d'étudiants) la valeur moyenne des alphas de Cronbach pour les dix
valeurs est de 0,68 (ils varient de 0,61 pour la tradition
à 0,75 pour l'universalisme) (Schwartz, 2005).
Validité de l'échelle
La structure du modèle de Schwartz a été
validée dans de nombreuses études utilisant aussi bien des
analyses d'échelles multidimensionnelles et d'autres méthodes
exploratoires sur des étudiants universitaires et des enseignants
provenant de 68 nations [Bardi & Schwartz, 2003 ; Fontaine et al., 2008 ;
Schwartz, 2006] ou sur des professionnels de l'administration provenant de 50
nations [Ralston et al., 2011]. Elle a aussi été validée
par une analyse factorielle confirmatoire en utilisant des échantillons
provenant de 27 pays [Schwartz & Boehnke, 2004]
Les données obtenues ont été recueillies
entre 1988 et 2002 dans 233 échantillons de 68 pays appartenant à
tous les continents (au total 64 271 personnes)

37
La SSA donne des résultats graphiques qui confirment la
validité de la théorie à travers différentes
cultures. Ces données montrent donc que, dans la plupart des cultures,
on peut distinguer les dix valeurs de base, et que les types de valeurs plus
larges constitués par le regroupement de valeurs adjacentes peuvent,
eux, être distingués de manière presque universelle.
(Shalom Schwartz, Les valeurs
de base de la personne : théorie, mesures et applications, traduction
Béatrice Hammer et Monique Wach, Revue française de sociologie,
Ed Ophrys, 2006/4 - Volume 47, pages 929 à 968.)
·
38
Le trouble de la personnalité borderline
sera quant à lui mesurer par la BSL-23
(Borderline Symptom List 23) la liste des symptômes borderline,
traduit par P. Prada & N. Perroud. (cf Annexe IV). La
Borderline Symptom List 23 a été développée en 2009
pour fournir un moyen de quantifier les symptômes ressentis par les
personnes diagnostiquées avec un trouble de la personnalité
borderline d'une manière rapide et efficace (Bohus et al., 2009). Il a
été créé à partir du BSL-95 original qui a
été développé en 2007, sur la base d'un
échantillon de 379 patients borderline (Bohus et al., 2007). Il s'agit
d'un questionnaire d'auto-évaluation utilisant une échelle de
Likert (0 = "pas du tout", 1 = "un peu", 2 = "plutôt", 3 = "beaucoup" et
4 = "très fort"). Il demande au patient d'évaluer ses
symptômes pour la semaine écoulée dans une série de
23 questions. Bien que le BSL-95 original ait de très bonnes
propriétés psychométriques, il a été
estimé que le nombre de questions de la liste n'était pas
pratique dans certains contextes. Afin d'accroître la volonté des
cliniciens et des chercheurs d'utiliser l'outil, une forme brève a
été créée (Bohus et al., 2009). C'est celle que
nous utiliserons.
Le BSL-23 est côté en additionnant les valeurs
des items. Les patients doivent remplir au moins 90% du questionnaire pour que
les scores soient évalués (Mannheim, 2007). Pour permettre la
comparaison avec le BSL-95 original, le score doit comparer les valeurs
moyennes des échelles. Le supplément Items for assessing
Behaviour est évalué de la même manière, les scores
étant ajoutés pour obtenir le score réel de comportement
dysfonctionnel. Les deux scores sont utilisés pour surveiller la
sévérité des symptômes du TPL et suivre
l'évolution dans le temps du patient. Il ne permet pas de diagnostiquer
le trouble de la personnalité borderline mais bien de calculer un seuil
de souffrance et de sévérité.
Propriétés psychométriques et alpha
de Cronbach
Les résultats des recherches menées par Bohus
et al. (2009) ont révélé de bonnes
propriétés psychométriques pour le BSL-23, comparables
à celles du BSL-95. Il existe également une forte
corrélation entre les scores du BSL-23 et du BSL-95 pour tous les
échantillons testés (fourchette : 0,958-0,963). La
cohérence interne est également élevée avec un
coefficient á de Cronbach compris entre 0,935-0,969.
L'outil a été écrit à l'origine
en allemand et a été traduit dans plusieurs langues
différentes, outre l'anglais, et les propriétés
psychométriques des outils traduits sont valides et ont
été publiées (Nicastro et al., 2016 ; Soler et al.,
2013).
39
Ensuite, nous avons trouvé pertinent d'intégrer
les outils de mesure du modèle alternatif pour les troubles de la
personnalité afin d'apporter plus de poids au BSL, dans l'étude
du trouble de la personnalité : le PID 5- BF ainsi que le LPFS-BF.
· Nous utiliserons donc le PID 5-BF (Annexe
II), qui est la forme brève du PID 5. C'est une échelle
d'évaluation des traits de personnalité de 25 items
auto-évalués pour les adultes âgés de 18 ans et
plus.
Il évalue 5 domaines de traits de personnalité :
l'affect négatif, le détachement, l'antagonisme, la
désinhibition, et le psychoticisme, chaque domaine de trait étant
composé de 5 items. Pour chaque élément du PID-5-BF, il
est demandé à la personne recevant les soins d'évaluer
dans quelle mesure l'item la décrit de manière
générale. (Krueger R. F., Derringer J., Markon K. E., Watson D.,
Skodol A. E. (2013a). The Personality Inventory for DSM-5-Brief Form
(PID-5-BF)-Adult. American Psychiatric Association.)
Notation et interprétation
Chaque élément de la mesure est
évalué sur une échelle de 4 points (0 = très faux
ou souvent faux ; 1 = parfois ou assez faux ; 2=parfois ou un peu vrai ;
3=très vrai ou souvent vrai). L'échelle de mesure globale va de 0
à 75, les scores les plus élevés indiquant un
dysfonctionnement global de la personnalité. Les scores dge chaque
domaine de traits vont de 0 à 15, les scores les plus
élevés indiquant un dysfonctionnement plus important de la
personnalité.
· Enfin, nous utiliserons le LPFS-BF
2.0. (cf Annexe III) Le « Level of Personality
Functioning Scale-Brief Form 2.0 » est un inventaire
d'auto-évaluation fréquemment utilisé pour dépister
les dysfonctionnements personnels et interpersonnels selon le modèle
alternatif des troubles de la personnalité (AMPD) du DSM-5 et la
classification des troubles de la personnalité de la CIM-11. Le LPFS-BF
et les mesures de déficience pertinentes ont été
administrés à un échantillon stratifié
socio-démographiquement de 2 002 adultes issus de la population
générale danoise, dont 713 ont finalement fourni des
données à inclure dans la présente étude.
L'unidimensionnalité des scores du LPFS-BF a été
établie à l'aide d'une analyse factorielle confirmatoire (AFC).
L'analyse de la
40
théorie des réponses aux items (IRT) a
indiqué un fonctionnement satisfaisant des 12 items et a
suggéré des seuils de scores normatifs observés à
différents niveaux de gravité latente. Des associations
significatives ont été trouvées entre les seuils normatifs
du LPFS-BF, la qualité de vie et le fonctionnement social et
professionnel. (Weekers, L. C., Hutsebaut, J., & Kamphuis, J. H. (2019).
The Level of Personality Functioning Scale-Brief Form 2.0: Update of a brief
instrument for assessing level of personality functioning. Personality and
Mental Health, 13(1), 3-14.)
Ces 12 items évalue 4 niveaux de personnalité :
l'identité (expérience de soi en tant
qu'être unique, stabilité de l'estime de soi et capacité
à s'engager dans la vie) l'autodétermination
(poursuite d'objectifs cohérents et significatifs, normes
internes de comportement constructives et prosociales et autoréflexion),
l'empathie (compréhension et appréciation des
expériences et motivations d'autrui, tolérance à
l'égard des différences de comportement), et
l'intimité (profondeur et durée des liens avec
les autres, désir et capacité de proximité et de
réciprocité des relations). (Weekers, L. C., Hutsebaut, J., &
Kamphuis, J. H. (2019). The Level of Personality Functioning Scale-Brief Form
2.0: Update of a brief instrument for assessing level of personality
functioning. Personality and Mental Health, 13(1), 3-14.)
Pour améliorer le fonctionnement
psychométrique, une échelle de réponse a été
opté au lieu d'un format de réponse binaire oui/non. Cette
modification est liée à un objectif d'élargir
l'utilisation du LPFS-BF 2.0 en tant qu'outil de dépistage pour en faire
un outil d'évaluation de la santé.
Notation
Ces 12 items, sont regroupés en deux domaines d'ordre
supérieur : le fonctionnement personnel et le fonctionnement
interpersonnel.
Les participants sont invités à évaluer
les 12 éléments sur une échelle de Likert en 4 points
allant de 1 (complètement faux) à 4 (complètement vrai).Le
tableau ci-dessous montre la distribution des réponses à tous les
items dans l'échantillon actuel.

41
Weekers, L. C., Hutsebaut, J., & Kamphuis, J. H. (2019).
The Level of Personality Functioning Scale-Brief Form 2.0: Update of a brief
instrument for assessing level of personality functioning. Personality and
Mental Health, 13(1), 3-14.
· Enfin, les données
sociodémographiques telles que la tranche d'âge et le
sexe seront recueillies.
3.3 Protocole
Le protocole consiste en un questionnaire
auto-évalué sur LimeSurvey. Ce dernier sera diffusé sur
les réseaux sociaux. Le questionnaire sera publié sur diverses
plateformes afin de limiter le biais de sélection et d'obtenir un
échantillon le plus représentatif possible de la population
réelle ciblée.
3.4 Aspects déontologiques
Le questionnaire sera réalisé en ligne sur
LimeSurvey afin d'assurer l'anonymisation et la protection des données.
De même aucune donnée ne permet d'identifier les participants
puisqu'aucune information relative à l'identité de la personne ou
relative à l'adresse IP n'a été demandée ou
enregistrée. (Article 26 des conditions de l'exercice de la profession,
Article 51 du Code de déontologie ; CNIL, 1978 ; RGPD, 2016).
Réaliser cette étude en ligne et non en format papier parait plus
adapté afin de rassurer la personne sur la confidentialité et
l'anonymisation de l'étude. (Naus, 2009).
42
Avant la passation du questionnaire, une lettre
d'information (Annexes) énoncera le contexte, le sujet et
l'objectif de l'étude ainsi qu'une indication sur le temps
nécessaire pour la réaliser (Article 54 du Code de
déontologie). Dans cette lettre d'information seront également
explicités les droits de la personne comme notamment celui de pouvoir
interrompre la passation à tout moment, et ce, sans avoir à se
justifier. (Déclaration d'Helsinki, 2013). Nous fournirons
également une adresse électronique afin de pouvoir
répondre aux éventuelles questions soulevées à
l'issue de l'étude. Des numéros verts ont également
été joints à la lettre d'information (SOS suicide) dans le
but de guider les participantes vers une aide psychologique si cela est
nécessaire (Article 53 du code de déontologie). De plus, il sera
demandé à chaque participant d'attester du consentement libre et
éclairé avant de pouvoir participer à l'étude (Chap
II, art 9 conditions de l'exercice de la profession).
3.5 Hypothèses opérationnelles
· Certaines valeurs en tant que variable
indépendante évalués par le SVS seront associées
significativement aux scores significatifs obtenus au BSL-BF évaluant le
seuil de souffrance et de sévérité du trouble de la
personnalité borderline en tant que variable dépendante.
· Le modèle alternatif de la personnalité
évalué par le PID-5 et le LPFS-BF est associé positivement
et significativement aux scores obtenus au BSL-BF.
· Le BSL en tant que variable explicative, joue un
rôle médiateur entre le SVS et le MATP (PID et LPFS).
3.6 Traitement statistique des données
Le traitement des données obtenues a été
réalisé par le biais du logiciel Jamovi version 2.3 et SPSS
version 28.0.1.1. Dans un premier temps, nous avons calculé les alphas
de Cronbach pour nous assurer de la validité interne de chaque
questionnaire puis réaliser une analyse factorielle confirmatoire.
Pour cette étude, nous avons réussi à
obtenir 143 participants dont 21 sujets significatifs au seuil de souffrance de
la personnalité borderline. (BSL)