WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Marketing et développement durable

( Télécharger le fichier original )
par Maud Gueret
IAE de Poitiers - Master 1 Sciences du Management option Marketing 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

4. Et le bio : où en est-on ?

Le bio fait partie intégrante de l'application du concept de développement durable puisqu'il s'agit ici de consommer mieux, autrement dit de façon plus saine par rapport à notre santé, mais aussi de protéger notre environnement, notre patrimoine terrestre.

Alors que pensez du bio ? Est-ce juste un attribut politiquement correct que la communication s'emploie à brandir, ou s'agit-il d'un changement profond des attitudes de consommation ? Qu'entend-on exactement par « bio » ? Y a-t-il un moyen pour les consommateurs de se repérer ? Quels produits sont certifiés ?

- Qu'est qu'un produit bio ?

Le mouvement pour l'agriculture biologique a démarré dans les années 1920, mais a réellement pris ses marques à partir de 1950 parmi les producteurs, et a été reconnu par l'état en 1981 par un règlement national définissant l'Agriculture Biologique. Puis en juin 1991, l'Europe s'empare du concept en définissant les règles de production biologique pour les végétaux et instaure un contrôle de certification obligatoire pour les producteurs et les transformateurs de produits biologiques. Vient ensuite un nouveau règlement de l'UE en 1999 qui étend le concept aux produits animaux.

L'agriculture bio loin d'être si simple, répond parfaitement au concept de développement durable sous trois dimensions :

o Environnementale : aucun produit chimique de synthèse ni OGM (Organisme Génétiquement Modifié) ne sont tolérés. En pratique cela se traduit par la recherche d'équilibre en matières organiques, l'utilisation du recyclage et le choix d'espèces animales et végétales adaptées aux conditions naturelles. L'objectif est de préserver aussi bien la fertilité de la terre que de protéger la biodiversité.

o Economique : mettre en place une relation privilégiée avec le consommateur notamment lorsque celui-ci rencontre le producteur des fruits qu'il achète par exemple. De plus, du fait de barrière à l'entrée, l'arrivée de nouveaux exploitants peut paraître difficile mais cela joue un effet positif sur le besoin toujours croissant de main d'oeuvre. D'autre part, l'objectif est de contribuer à renforcer l'économie et son dynamisme dans les zones rurales.

o Social : prendre soin de l'homme en lui permettant de travailler dans des conditions d'exploitations plus saines (il a été prouvé que l'utilisation des engrais chimiques engendrait une propension plus forte aux maladies), mais également pour le consommateur final. De plus, le respect de la santé animale est primordial. Le climat n'est pas celui de la compétition entre les acteurs de ce secteur mais plutôt la coopération et le respect de valeurs éthiques.

- Comment se repérer ?

Quelques soient les produits bio (produit agricoles végétaux non transformés comme les légumes, animaux et leurs produits non transformés comme le lait, denrées alimentaires composés d'ingrédients végétaux ou animaux bio comme le pain), ils sont reconnus grâce à un label : AB, Agriculture Biologique.

Cette certification est établie par un organisme reconnu par les pouvoirs publics : ECOCERT. Il a pour rôle de contrôler chaque unité de production et de transformation de produits biologiques. Chaque étape de la production à la commercialisation répond à une obligation de moyens. Pour mieux comprendre, les étapes d'une telle certification, il est présenté ci-dessous un schéma explicatif :

Fig.3 les étapes de la certification Ecocert

L'étiquetage des produits bio suit une procédure stricte :

o Bio à plus de 95% : cela signifie que la teneur en ingrédients biologiques est supérieure à 95%. Par conséquent, l'utilisation de la terminologie « Agriculture Biologique » ainsi que l'apposition du logo AB sont permises.

o Bio à plus de 70% : l'étiquetage indiquera "x% des ingrédients d'origine agricole ont été obtenus selon les règles de la production biologique" et distinguera les ingrédients biologiques des ingrédients de l'agriculture conventionnelle dans la liste des ingrédients. La mention « Agriculture Biologique » et le logo AB n'ont pas le droit d'être utilisés.

o Bio en conversion : les produits agricoles non transformés et les aliments composés d'un seul ingrédient d'origine agricole issu d'une exploitation en conversion peuvent porter la mention "conversion vers l'Agriculture Biologique".

- L'espoir du bio et son expansion

Le bio intéresse de plus de plus, et se retrouve dans des secteurs d'activité tels que la cosmétique ou le textile, ou encore d'autres produits non alimentaires.

Même si l'esprit « nature » n'est pas récent dans la cosmétique (voir l'exemple de Body Shop qui existe depuis une quinzaine d'années), il semble prendre un essor impressionnant depuis trois ans étant donné le nombre de marques et de laboratoires qui se sont axés sur ce marché. Mais là encore il s'agit de ne pas se perdre. Il existe tout comme le produit agricole bio, une certification « Cosmebio » délivrée par l'organisme indépendant Ecocert. Ce label apposé assure que le produit est à 70% composé d'éléments biologiques, et qu'il répond à un cahier des charges très rigoureux, comme par exemple être sans glycérine, ni paraffine, ni vaseline, ni alcool. Ils doivent être exempts de tout parfum, de colorant et de conservateurs artificiels. Bien évidement l'utilisation des produits dérivés du pétrole et les tests sur les animaux sont proscris.

Il existe également depuis 1997 le label « Cosmétique bio écologique », mis en place par l'association Nature et Progrès. Son cahier des charges est aussi strict, voir plus encore que celui établi par Ecocert car les produits doivent être composés à 100% d'ingrédients biologiques.

Le textile aujourd'hui est un secteur en pleine mouvance quant aux matériaux utilisés. Le boom du coton biologique attire les foules, il va d'ailleurs devenir le point d'ancrage de la politique de développement durable de la Poste. En effet, cette ex-entreprise nationale a créé un partenariat avec Armor Lux afin que celle-ci lui fournisse d'ici 2008 300 000 tee-shirts en coton biologique pour ses employés. Mais qu'est qu'un coton bio exactement ? Tout comme pour l'agriculture bio, l'utilisation de produits chimiques et notamment les engrais sont interdits. Quand on sait que l'agriculture du coton bio représente 3% des cultures mondiales mais qu'elle est la seconde la plus polluante sur la planète, cela laisse certes à réfléchir... Sur le même modèle toujours, l'exploitation se fonde sur une gestion de l'eau, le recyclage des matières organiques naturelles, la rotation des cultures, et le respect du bien être animal et humain.

Le problème est qu'il n'existe aujourd'hui aucun label européen assurant au consommateur le respect de ce cahier des charges. Max Havelaar a cependant labellisé un « coton biologique et équitable ». Même s'il s'agit là d'une marque de confiance, il n'empêche que de nouveaux créateurs qui tentent de trouver leur place dans le nouveau petit monde de la mode éthique ne bénéficient pas de ce type de certification.

Toutefois, il est à noter qu'à l'extérieur de nos frontières, certaines étapes ont été franchies. Par exemple, SKAL est un organisme hollandais de contrôle et de certification de la production biologique reconnu sur le plan international. Le label Eko permet au consommateur de se repérer et surtout d'être certain de la garantie du produit qu'il achète. Demeter est aussi un organisme certificateur de l'agriculture biodynamique.

Ces critères s'appuient sur le respect du règlement européen concernant l'agriculture bio et les produits doivent en plus répondre à un cahier des charges où le respect de l'environnement et de sa biodiversité est primordial.

Le marché du bio reste encore marginal même si l'on constate un fort potentiel de croissance. En effet, on peut retrouver de plus en plus ces produits dans de magasins spécialisés ou non. Si on prend le temps de s'arrêter autour de soi on remarque que les magasins Biocoop qui n'étaient « autrefois » qu'implantés dans les grosses agglomérations vont aujourd'hui s'installer dans des plus petites villes, fort de leur succès. La question qui n'est toujours pas réglée est de savoir, pour les marketeurs, s'il s'agit d'un simple phénomène de mode qui subsistera encore quelques années, ou d'un réel avènement d'un nouveau mode de consommation. Quoi qu'il en soit, ce marché est source d'opportunités et d'innovations pour les entreprises de nombreux secteurs.

Même si la notion de développement durable peut sembler assez lourde à comprendre au départ, il n'en reste pas moins qu'elle semble être riche de possibilités, d'innovations technologiques, culturelles et économiques. Reste maintenant à convaincre les plus sceptiques qu'il est urgent d'agir dès aujourd'hui avec un petit geste ou avec une pleine envergure en intégrant cette stratégie au sein des petites comme des plus grandes entreprises. Le développement durable peut en effet faire reculer même ses plus fervents partisans quand il s'agit de mettre en place les principes. Cependant cette mission n'est pas insurmontable et elle concerne tous les services d'une organisation, notamment le marketing. En effet, ses deux notions qui pourraient sembler antagonistes ont en fait de grandes opportunités d'évolution si l'on veut bien se donner la peine de les faire « travailler » ensemble.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus