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Marketing et développement durable

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par Maud Gueret
IAE de Poitiers - Master 1 Sciences du Management option Marketing 2004
  

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3. Un « autre » tourisme

« On entend par développement du tourisme durable toute forme de développement de cette activité touristique qui respecte, préserve et met en valeur à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales d'un territoire.

Le développement du tourisme durable doit s'inscrire dans une dynamique qui articule des modes de production et de consommation responsables, tout en offrant aux populations qui vivent, travaillent ou séjournent sur cet espace des avantages socioéconomiques équitablement répartis.

Ce développement suppose un aménagement et une gestion intégrée des ressources, ainsi que la participation des acteurs locaux afin de concilier sa mise en oeuvre avec les besoins et capacités du territoire. » Définition proposée par l'OMT, Organisation Mondiale du Tourisme

Ce court texte nous permet de comprendre dans une optique assez large à quoi correspond un « autre » tourisme : il englobe des notions d'équité, de relations équitables, de solidarité, un aspect environnemental et humain... Autrement dit tous les concepts de bases du développement durable. Le problème est que cette définition est peut être un peu trop large, étant donné la floraison de nouveaux tourismes alternatifs : tourisme équitable, solidaire, responsable, écotourisme. Comment le consommateur peut-il faire pour distinguer ses offres, ne pas s'y perdre, y a-t-il une « marque », un label de confiance ?

Tout d'abord, on peut penser que la notion de tourisme responsable correspond à l'application de la RSE dans le secteur du tourisme. Il est considéré comme un tourisme alternatif et regroupe les différentes formes de tourisme précédemment citées. Ses principes assez généraux sont regroupés selon les points suivants :

o Faire en sorte que les voyageurs et les populations se rencontrent de façon plus authentique, plus humaine

o Préserver dès aujourd'hui les ressources culturelles, naturelles et sociales

o Permettre aux populations locales de s'épanouir par le biais du tourisme : conserver leur culture, prendre soin de leur environnement, percevoir une « juste » rémunération, échanger avec les voyageurs, etc.

- Le tourisme équitable, solidaire et responsable

On pourrait regrouper l'initiative du tourisme responsable et solidaire sous le même drapeau étant donné que ce sont des notions encore non clairement définies officiellement. En effet la frontière entre les deux est si mince, et l'utilisation des deux termes si souvent rapprochées qu'il semble pour le moment qu'il s'agisse plus d'actions synonymes, voire complémentaires que diamétralement différentes. L'objectif est de mettre l'accent sur l'homme en priorité.

Le tourisme équitable se présente comme l'application des principes du commerce équitable à l'échelle du secteur touristique, par conséquent il peut être considéré comme faisant partie à la fois du tourisme responsable et solidaire. L'objectif principal est de faire bénéficier aux populations locales une part équitable du tourisme généré sur place tout en faisant en sorte que ce dernier ne vienne perturber son propre développement. C'est pourquoi les projets sont logiquement élaborés en collaboration avec les communautés d'accueil. Le tenant de cette activité est que ces bénéfices ne sont pas réinjectés uniquement dans le circuit du tourisme, comme cela est le cas la plupart du temps ; au contraire, ces profits servent à financer des projets non touristiques comme des écoles, des centres de soins, une meilleure formation, comme cela l'a été déjà fait pour les producteurs du commerce équitable.

L'avantage du tourisme équitable est qu'il bénéficie des effets de notoriété du commerce équitable. Le problème est qu'il n'existe aujourd'hui toujours pas de label officiel reconnaissant les produits ou structures proposant ce type de tourisme. Cependant, on constate que cette branche du tourisme alternatif a été prise sous l'aile de la PFCE depuis 2004. Une charte du tourisme équitable a d'ailleurs été établie avec la collaboratio*(*)n d'acteurs du tourisme équitable, membres de la PFCE. Notons qu'il s'agit là à nouveau d'une initiative « privée », autrement dit sans effet contraignant : la seule punition possible pour ces associations seraient d'être rejeter de la plateforme et d'être discréditées, mais qu'en est-il pour toutes les autres non membres qui se proclament équitables ? Tant qu'une législation ou un organisme de contrôle ne sont pas mis en place, tous les abus seront possibles.

Toutefois, un grand pas a été réalisé par l'ATR* qui avait déjà établi un cahier des charges définissant plus d'une vingtaine d'engagements à respecter pour ses membres. Il est aujourd'hui reconnu pour son label « Tourisme Responsable ». En effet depuis le 16 mars 2007, le travail de collaboration avec l'AFNOR a permis de mettre en place une certification officielle.

De plus, l'UNAT (Union Nationale des Associations du Tourisme) regroupe plus de 500 associations du tourisme dont une en particulier : l'ATES, association pour le tourisme équitable et solidaire fondée l'an dernier collaboration avec la PFCE. L'UNAT a elle aussi établi une grille de critères afin de définir les produits du tourisme solidaire, à savoir la sensibilisation des voyageurs, le respect de l'environnement, l'implication dans un ou plusieurs projets de développement local, etc.

- L'écotourisme

« L'écotourisme est une forme de voyage responsable dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l'environnement et au bien être des populations locales »

The International Ecotourism Society

L'écotourisme se distingue de la précédente forme de tourisme alternatif en appuyant son discours sur un aspect plus environnemental. L'idée est d'allier écologie et vacances sans que cela soit subi par les voyageurs.

« Le principe qui prévaut, c'est qu'il faut passer de bonnes vacances, tout en sachant qu'une partie de l'argent qui sera dépensé bénéficiera à certains projets », Pascal Languillon, président et fondateur de l'ATE, association française d'écotourisme, crée en 2005.

Autrement dit, cette forme de tourisme se traduit par des voyages axés sur la nature en l'observant et l'appréciant ainsi que les cultures traditionnelles des communautés vivant sur ces sites naturels. Ses objectifs sont multiples, en voici les principaux :

o L'organisation n'est possible que par groupes restreints afin de ne pas perturber la population locale dans son rythme de vie mais également son environnement

o Protéger les zones naturelles : notamment leur biodiversité en prenant les mesures préventives de conservation des écosystèmes.

o Sensibiliser les voyageurs, mais plus encore éduquer les communautés afin qu'à leur tour elles protègent leur environnement. Pour cela les avantages économiques issus de ce tourisme sont utilisés pour financer les administrations et organismes qui veillent à la préservation de leurs écosystèmes.

o Les emplois créés, ainsi que les revenus, sont prioritairement attribués aux populations locales afin de leur permettre entre autre de financer les outils leur permettant à leur tour de devenir acteur dans la protection de leur milieu de vie.

Le problème est qu'il n'existe pas d'organisme de regroupement international permettant de mettre au grand jour le travail accompli par les ONG et les associations en faveur de l'écotourisme. Cependant, les acteurs tentent tout de même de s'organiser notamment en France avec l'AFE qui cherche à diffuser ce concept et se propose d'accompagner le développement de projets ainsi que la mise en place de stratégies de territoires liées au tourisme durable.

Heureusement, il existe néanmoins un label officiel, pris en charge par l'AFAQ/AFNOR : l'écolabel pour les services d'hébergements touristiques depuis avril 2003. Cette labellisation n'est possible que si le « produit » répond à multiples critères dont voici quelques exemples : limiter sa consommation d'énergie et sa consommation d'eau, réduire sa production de déchets, favoriser l'utilisation de ressources renouvelables et de substances moins dangereuses pour l'environnement, encourager l'éducation et la communication en matière d'environnement. C'est pour le moment le seul label communautaire officiel.

D'autres labels foisonnent selon les états, voire les régions, tels que le « blue flag » pour les plages, ou les « clefs vertes » pour les campings en France. Il reste à espérer désormais une harmonisation des critères afin de permettre aux consommateurs de s'y retrouver facilement, et d'éviter que la situation devienne complexe, voire illisible ce qui est le cas lorsqu'il y a profusion de labels.

Quant on sait qu'aujourd'hui que le tourisme est l'une des premières industries du monde, à savoir 12% du PIB mondial et 200 millions d'emplois (8% de l'emploi mondial), on ne peut rester insensible aux conséquences de son développement quand on connaît déjà les torts qu'il a causé : pillage du patrimoine culturel, tourisme sexuel, pollution à cause des avions, etc. Ce sont ces lourdes conséquences humaines et environnementales qui ont amené à l'avènement de ce tourisme alternatif. Même s'il en est toujours à ses balbutiements, ses efforts d'organisation devraient permettre prochainement de proposer une offre structurée et définie, évitant ainsi que certains professionnels ne s'emparent de ce phénomène qu'ils considèrent comme une mode, susceptibles alors de biaiser la vision pour le moment positive de ce nouveau marché.

Ce marché n'est d'ailleurs pas le seul à séduire de nouveaux acteurs ambitieux, cherchant à surfer sur l'esprit bien être et santé. En effet, le bio est devenu plus qu'un marché de niches pour les nouveaux bobos et écologistes du nouveau millénaire, il touche désormais une grande part des populations.

* * cf. Lexique, annexe 1

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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King