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Leibniz et la physique quantique

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par Mathieu Néhémie
Université de Clermont-Ferrand - Master 1 de Philosophie 2006
  

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3. La mise à l'épreuve du système de Leibniz

3.1. Introduction

Voici venu le moment d'entreprendre le troisième et dernier chapitre de notre étude et qui consiste en la mise à l'épreuve du contenu du premier chapitre à l'aide des données du second. Cette confrontation est essentielle dans la mesure où elle doit permettre de réunir ces deux visions hétérogènes dans un nouveau point de vue plus abouti. Ce sera l'occasion d'introduire de nouvelles idées et de nouveaux concepts, dont l'apparition aura été permise par l'intérêt que nous avons montré pour le système de Leibniz comme pour la physique quantique, et qui justifieront la présente mise à l'épreuve.

Nous n'entreprenons cependant pas une comparaison systémique classique, dans la mesure où ce ne sont pas deux systèmes philosophiques ou deux théories scientifiques qui sont comparés entre eux, mais d'un côté un modèle métaphysique datant du dix-septième siècle et de l'autre une construction scientifique particulièrement originale du vingtième siècle. Nous ne devrons donc pas oublier les mutations épistémologiques qu'ont pu connaître la philosophie comme les sciences naturelles entre ces deux périodes. Mais ce n'est pas pour autant que nous allons éluder les différences, voir les contradictions, dont témoignent ces deux points de vue en affirmant qu'ils n'appartiennent pas à des domaines comparables. Si un système a la prétention de décrire la réalité physique dans la moindre mesure, il doit être mis à l'épreuve des plus récentes avancée de la physique moderne pour qu'il puisse prétendre à la validité. On peut attester de la validité d'un modèle mathématique par le simple travail de l'esprit, mais toute construction visant à décrire des faits concrets doit se soumettre à toutes les vérifications empiriques disponibles.

L'hétérogénéité la plus caractéristique, qui marque un système comme celui de Leibniz et une théorie scientifique, est dû au divorce que nous avons déjà remarqué entre métaphysique et science. Cette séparation épistémologique, qui imprègne désormais toute la méthode scientifique, en est arrivée à faire du discours métaphysique l'opposé du discours scientifique. En général, dans la littérature scientifique comme dans le positivisme philosophique, sont taxées de métaphysique, avec un ton péjoratif indéniable et souvent avoué, toute tentative de description de la réalité qui n'est pas suffisamment appuyées sur des données empiriques. Le système leibnizien entre tout à fait dans le cadre de cette critique dans la mesure où il propose une description de la réalité qui porte explicitement sur des aspects inobservables de celle-ci. Nous devrons donc voir comment la démarche de Leibniz peut résister à ces critiques et continuer de prétendre à rendre compte de la matière et des corps en toute légitimité. A cette occasion nous devrons inévitablement revoir la question des rapports entre physique et métaphysique.

Mais le problème se complexifie si on prend la mesure de ce que nous avons remarqué au sujet de la théorie quantique. Dans sa formulation la plus consensuelle, celle-ci n'est pas vraiment une description de la réalité (même empirique) à l'échelle quantique, mais seulement un ensemble de règles de prédiction concernant des mesures possibles sur des systèmes physiques microscopiques. La signification ontologique de ces règles, c'est-à-dire en termes de description de la réalité empirique, est davantage ambiguë et équivoque quoique nous ayons réuni, dans le chapitre précédent, de quoi préciser le type d'interprétations viables de la mécanique quantique. Notre exposé de la problématique quantique a en effet mis en évidence les problèmes récurrents auxquels se confronte toute tentative de description de la réalité. Notamment le fait que, en conséquence de ces problèmes, les théories à visée réaliste doivent porter sur la réalité empirique, car la réalité indépendante n'est pas à la portée d'une telle description exhaustive. Cela peut être considéré, en première analyse, comme s'opposant à la tradition philosophique systémique dans laquelle s'inscrit Leibniz. Pour régler ce point nous devrons éclaircir les rapports que peuvent entretenir son système avec les deux types de réalité que nous avons empruntés à d'Espagnat.

En raison de la rupture dont fait preuve la physique quantique avec les axiomes traditionnels de la science, et surtout de la physique, et du fait que Leibniz a construit son système à une période que l'on peut associer à la fondation de cet axiomatique, la première étape de la présente confrontation portera sur des considérations structurelles assez générales. Par analogie avec les deux mondes que Leibniz superpose, à savoir celui des âmes et celui des corps, pour finir seront traités successivement les mondes microscopique et macroscopique. Dans la seconde partie il s'agira donc essentiellement de comparer la description du monde que propose la microphysique à l'échelle quantique avec la théorie leibnizienne de la substance. Dans la dernière c'est la vision leibnizienne du monde des corps qui sera confrontée à la manière dont la mécanique quantique se propose de rendre compte des phénomènes macroscopiques.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand