4.- Fonctions mystiques et religieuses
Lors des séances de divination, certains instruments de
musique ou de communication sont utilisés. C'est le cas du hochet,
dibu, des castagnettes qui, une fois chargés, aident le
magicien à faire ses incantations, à invoquer les esprits. Dans
certains villages du Pool, le passage des esprits ou des génies est
signalé par un initié qui demande aux néophytes de ne pas
s'aventurer, la nuit, hors de leurs cases. Le passage de ces êtres
étranges à souvent lieu pendant la nuit. Deux signaux sont,
alors, émis : l'un avant le passage, et l'autre, après.
Ainsi, tout récalcitrant qui ne respecterait cette
disposition court le risque d'être emporté par ceux-ci voire d'en
mourir. Après leur passage, les non-initiés peuvent contempler
les empreintes laissées sur le sol. Le bruit qu'ils émettent,
à leur passage, rappelle celui produit par les hochets, les clochettes
ou les castagnettes. Par ailleurs, on peut retarder la tombée d'une
pluie ou faire qu'elle ne tombe pas du tout en implantant dans le sol une corne
chargée des fétiches et prononcer des paroles consacrées
au rite.
5.- Les autres fonctions
5.1.- Fonctions de renseignement, de documentation et de
musée
Les moyens de communications jouent le rôle de
renseignement, de musée et de documentation dans l'espace culturel
koongo. En effet, un certain nombre d'instruments de musique ou de
moyens de communication : les peaux d'animaux, les cornes, les fusils de
chasse, servent de preuve. Recyclés, ces objets symbolisent les
trophées de chasse qui sont présents sur les murs des maisons.
Ils rappellent non seulement d'innombrables souvenirs aux chasseurs, mais
surtout renseignent l'individu, le curieux sur la réputation, la
notoriété de ces derniers. Enfin de compte, ils peuvent aussi
servir d'appui aux communications d'ordre ou de protée anthropologique
et sociologique.
5.2.- Fonctions de transmission de l'information
Alerter, mettre à la disposition des diverses
populations des nouvelles et des informations est l'une des fonctions de ces
moyens traditionnels de communication. Quand il s'agit d'informer les habitants
des villages environnants sur les cas de décès, de naissance, sur
de longues, moyennes et courtes distances, ces moyens sont utilisés.
Pour ce faire, le tambour à fentes (mukondzi), est
l'instrument par excellence servant à la transmission des messages sur
de longues distances. Certains habitants s'en sont servis pour alerter les
populations, se trouvant dans la brousse, de l'arrivée du percepteur
d'impôts ou du recruteur de l'armée coloniale pour y demeurer
jusqu'au retour du trouble fête ou du casse-pieds en ville. N'a t-il pas
l'objet d'interdiction d'usage dans certaines localités ?
Par ce moyen les Kongo du Pool, à l'image des
Luba-Shaba, avaient certainement réussi à dérouter les
Français arrivés au Congo parce qu'ils ne comprenaient pas le
langage tambouriné et, lorsqu'ils comprirent enfin le rôle du
tambour, ils en interdirent l'utilisation. Parlant de ce moyen de communication
chez les Luba-Shaba, Charles Mahauden, écrit :
Avant l 'indépendance, l 'emploi de cet instrument
avait été défendu par ce qu 'il permettait aux habitants
d'être avertis de l 'arrivée de l 'un ou l 'autre
indésirable et de prendre la fuite en brousse, avec armes et bagages
jusqu 'à ce
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