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Les moyens de communication traditionnels en zone rurale dans l'espace culturel koongo: cas du département du Pool

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par Jean-Claude MOUSSOKI
Université Marien-N'gouabi de Brazzaville - Diplôme d'Etudes Approfondies 2003
  

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5.- CONCLUSION

Au terme de cette étude, il sied de relever l'extrême diversité et variété des outils qui ont permis la mise en commun des messages entre les populations dans le département du Pool. Il s'agit des outils qui sont, à la fois, des vecteurs artificiels et humains, sans lesquels le processus de communication ne saurait avoir droit de cité.

Nous avons recensé plus d'une vingtaine de moyens de communication. En suivant la classification de Cavazzi, nous les avons regroupés en quatre grandes familles (membranophones, idiophones, aérophones et cordophones). A ces familles, nous avons ajouté une cinquième : basée sur une symbolique spécifique à l'espace culturel koongo. Ces moyens ont, au départ, servi à la musique, ensuite, à la communication sur de longues, courtes et moyennes distances. C'est un ensemble de moyens de communication et de télécommunication d'essence animale, minérale ou végétale qui ont permis de transmettre les messages d'un émetteur vers un autre, d'un groupe d'individus à un autre par le jeu d'une complicité sans faille, voire inébranlable.

Ainsi, lors des soirées récréatives, l'usage de ces moyens de
communication est loin de participer à l'éclosion des groupes et ensembles
traditionnels, des groupes folkloriques. Ceux-ci reculent devant la percée
fulgurante de ces instruments «importés», d'Europe et d'ailleurs.
Cependant, engouement des Kongo pour les nouveaux moyens de
communication ne se justifie t-il pas par le fait que les techniques actuelles

réduisent les moyens de communication traditionnels à un niveau de communicabilité relativement plus modeste et par la modification de la structure mentale des acteurs sociaux de la communication ?

Ainsi, les magnétophones, les électrophones, les mégaphones, les radiocassettes, permettant de mieux amplifier la voie humaine, sont à l'origine, à la fois, du recul et de la disparition de la fonction vitale des moyens de communication traditionnels. Mais, depuis le début des années 1970, la fonction vitale de véhicule des messages, des nouvelles entre les communautés, par ce moyen, est en butte aux assauts de l'urbanisation du milieu rural, d'une part, et d'autre part, à l'avènement et à l'utilisation des moyens modernes. En zone rurale, la fonction sociale de la radiodiffusion, ce « tam-tam d'Afrique » est sans commune mesure. Les ruraux se séparent rarement d'elle surtout au moment d'écouter les communiqués nécrologiques ou les communiqués divers diffusés sur les antennes de la radiodiffusion nationale congolaise.

Par ailleurs, la disparition des acteurs sociaux et avec eux les moyens typiques de communication comme les tambours à fentes conduisent au déclin de ces valeurs culturelles. De nos jours, ils ne sont plus fabriqués au moyen des troncs d'arbre, mais plutôt à l'aide des tonnelets. La paresse, le rejet des moyens de communication traditionnels et la facilité ont fini par gagner les fabricants des tambours à telle enseigne que sur les vingt (22) spécialistes que comptait, en 1970, la localité de Kimbédi, il n'en reste plus que deux (02). Ceux-ci s'adonnent encore à

coeur joie à cette activité. Le tambour en bois, mukonzi, des années 1960, est aujourd'hui miniaturisé (lokolé) et portatif. Il est fabriqué à base des quartiers de bambou de Chine que les évangélistes utilisent et manipulent avec aisance lors des différentes messes.

Tous ces facteurs constituent de sérieux obstacles à la survie des moyens de communication traditionnels dans l'espace culturel koongo. Mais, si de 1959 à 1970, Victor Malanda74 qui oeuvrait à « libérer les esprits apeurés par le kindokisme et à assainir les moeurs de la société congolaise» et se proclamant protecteur efficace de ses compatriotes contre les sorciers, fort de cet expérience, ne peut-on pas envisager de sauver ces moyens de communication en perte de vitesse par la mise en place, à court, moyen ou long terme, d'un Centre de Recherches pour la Conservation et la Restauration des Moyens de Communication Traditionnels (C.R.C.R.M.C.T.)?

Ne peut-on pas, dans le même ordre d'idées, procéder à la domestication de ces espèces animales, végétales et aquatiques qui constituent, sans aucun doute, les matières premières de nos moyens de communication traditionnels ?

Ne pouvons-nous pas, non plus, sauver la fonction musicale que remplissent, encore, ces instruments ? Le théâtre, expression de la vie quotidienne, peut-il récupérer à son compte ces moyens pour éviter qu'ils

74 V. Malanda : Est plus connu sous le nom de Croix-Koma, Martial Sinda, Le messianisme congolais et ses incidences politiques, Paris, Payot, 1972, p.361., Coll. Bibliothèque.

ne soient rangés dans le musée de l'histoire anthropologique et socioculturelle ?

A des fins de recherches, les Occidentaux avaient procédé à la synthétisation des sons émis par les instruments de musique et de moyens de communication en voie de disparition, ce cas d'espèce ne peut servir de source d'inspiration?

Mais, tenant compte du fait que l'espace culturel koongo ne se limite pas au seul département du Pool, quelle analyse peut-on faire des moyens de communication traditionnels dans les départements de la Bouenza, de la Lékoumou et du Niari ?

En définitive, la fonction de communication d'antan des moyens de communication traditionnels (mukonzi, ngongi, mpûngi...) est-elle aujourd'hui devenue plus que modeste. Les technologies actuelles des moyens de communication traditionnelles, dans une société en pleine mutation, n'expliquent -elles pas le rejet ?

6. BIBLIOGRAPHIE ANaLYTIQUE 6.1. -SOURCES ORALES

n° 1 .- MIABETO Auguste (65 ans), Entretiens sur la typologie des instruments de musique et des moyens de communication traditionnels au Congo, 2/04/2004 , Brazzaville.

n°2.- MOUHOUELO Jacques (71 ans), Entretiens sur les moyens de communications traditionnels dans le département du Pool, 9/05/2004, village Kimbédi.

n°3.- BOUESSO-SAMBA Romain (37 ans), Entretiens sur les fonctions des instruments de musique et des moyens de communication traditionnels dans le département du Pool, 5/06/2004, Village Mababa.

n°4. - FOUANI Antoine (67 ans) du village Bissinza-Linzolo, NSANGOU Albert-Sédard (55 ans) du village Yangi-Kinkala et MANKOU KIBAMBA (62 ans) du village Kolo-Mouyondzi, Entretiens sur les fonctions des moyens de communication traditionnels au Congo, 19/06/2004, Brazzaville.

n°5.- NIAKOUNOU Raymond (57 ans), Entretiens sur les fonctions des moyens de communication traditionnels dans le département du Pool., 19/06/2004, Brazzaville.

n°6.- BILEKO-MAYOUKOU (né vers 1937), Les bizonzolo dans le département du Pool avant et après l'indépendance du Congo, 2 1/06/2004, Village Matsoula, district de Mbanza-Ndounga.

6.2. -PERIODIQUES

1.- ANSART Pierre, << Les utopies de la communication >, Cahiers internationaux de sociologie, Vol. CXII, janvier- juin 2004, p.17-43.

Comment caractériser les utopies de la communication ? Pour répondre à cette question, l'auteur se propose de retracer les thèmes fondamentaux des utopies d'autrefois, de Platon à Fournier et de les confronter aux thèmes contemporains. La mise en relief de l'étendue des fausses similitudes est, pour notre étude, la portée scientifique de cet article.

2.- BEMBA Sylvain, << Variations sur l'éducation sentimentale de deux peuples ou la naissance du discours amoureux dans la vie quotidienne chantée au Congo-Zaïre >, Itinéraires et contacts des cultures, vol.8, Paris, L'harmattan, 1988, pp.39-58.

Dans cet article l'auteur décortique quelques chansons des musiciens de Brazzaville et de Kinshasa. Le thème principal de ces chansons est celui de la femme. Et, son intérêt est qu'il nous a révélé la fonction et la place qu'occupent la chanson, la danse et la musique dans les sociétés d'Afrique Noire avant, pendant et après les indépendances.

3.- BOGNIAHO Ascension, << A la découverte de la chanson populaire du Bénin >, Itinéraires et contacts des cultures, vol.8, Paris, L'harmattan, 1988, pp.81-88.

L'auteur analyse la place qu'occupe la chanson dans la vie quotidienne des Béninois. L'intérêt de cet article est qu'il présente l'apport de ces instruments musique dans le processus de communication en Afrique de l'ouest, susceptibles d'être appliqués aux contextes du Pool.

4.- CHENEVIEVE Guillaume, << Tribune de Genève : sommet mondial de la société de l'information>,

[http :// www.tdg.ch/accueil/imprimer-envoyer/index.php ? PageID=6239&print=0&art... ], (14/05/2004), 3 p.

Ce sommet est un cadre idéal de réflexion pour les responsables des radios, de télévisions (publiques et privées) sur leur rôle dans la société de l'information, sur l'impact des nouvelles technologies et sur les activités de diffuseur. L'intérêt de cet article est qu'il nous a permis de comprendre que face à la montée en puissance des nouveaux médias, survivent, les moyens traditionnels.

5.- FAÏK-NZUJI Clémentine, <<La voix du cyòndo le soir à travers la savane : le langage tambouriné chez les Luba>, Recherche, Pédagogie et Culture, n°29-30, vol.5, mai-août 1977, pp.19-25.

L'auteur présente le cyòndo comme instrument de communication utilisé chez les Luba-Shaba de la République démocratique du Congo (ex Zaïre). Définissant le cadre géographique, elle décrit les fonctions que remplit cet instrument. Cet article nous a permis de comprendre les circonstances et les contextes d'utilisation de ce moyen de communication traditionnelle chez les Luba-Shaba.

6.- FATOYINBO Akin, << Les médias en Afrique », Lettre d'Information, vol.11, n°2, [ http://www.adeanet.org/news/vol1 1N02/fr-6html], (27/07/2004), 7 p.

L'auteur décrit les changements intervenus dans le paysage médiatique Africain. Ils sont marqués par l'essor de la radiodiffusion qui est en passe de supplanter les médias traditionnels. L'intérêt de cet article est qu'il s'inscrit dans le droit fil des types, contextes et des fonctions de moyens de communication en usage dans l'espace culturel koongo.

7.-KERSALE Patrick, << Préhistoire des télécommunications », [http ://www. abm/récit/récitkersal.html], (24/04/2004), 5 p.

Dans cet article, Patrice Kersale passe en revue les diverses formes de transmission des messages imaginés, en Afrique centrale, par l'homme. L'évolution des techniques de communication est l'aspect qui a le plus retenu notre attention.

8.- MCGAFFEY Wyatt (2002), << Notes d'ethnographie sur les instruments musicaux du kongo : arts africains », [http :// www.findearticles .com/cf-dls/m043 8/... .], (24/04/2004), 9 p.

Le texte de base sur les instruments musicaux des kongo est la thèse de Bertil Soderberg (1956). Le présent essai complète les sources avec les notes tirées des textes originaux en kikongo dans lesquels l'auteur décrit ces instruments. Mais, l'originalité de cet article est qu'il fait état des moyens de communication ou instruments de musique utilisés avec les fétiches par les Kongo.

9.- NKOUNKOU Raymond, <<Qu'est ce que le mbongi ?», Liaison, n°13, juillet 1951, pp.21-22 .

Dans cet article, l'auteur propose une définition du concept mbongi. L'intérêt de cet article réside dans la place qu'occupe cette entité culturelle dans le processus de transmission et de conservation des valeurs culturelles en République du Congo, en général, et dans l'espace Koongo, en particulier.

10.- REMONDINO Dominique, <<Sifflets tschokwe instruments de message, objets de prestiges », Art Tribal, n°02, avril-mai-juin 2003, pp.100-1 12.

L'auteur présente les différents sifflets en usage dans l'espace culturel koongo. Pour notre étude, les fonctions et les contextes d'utilisation de ces instruments ont été d'un apport indéniable.

11.- TINE Alioun, « Tradition orale comme modèle de communication », Annales de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Dakar , n°1, 1984, pp 173-190.

L'objet de la présente étude est d'attirer l'attention sur un aspect fondamental de la tradition orale. Il s'agit de l'oralité comme modèle d'interaction sociale. Etant un domaine encore peu exploré, l'ambition se limite à un travail de balisage, par conséquent, de traçage des grands axes d'un programme de recherche. Cet article nous a permis de comprendre l'intérêt des sources orales dans le cadre d'un travail de recherche.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand