2.- Les idiophones
Cette famille rassemble les instruments ou les moyens qui ne
sont ni à corde (s), ni à membrane (s), ni à vent. Ils
sont faits de matières rigides (végétales, animales ou
minérales : bois, métal, pierre, corne,...) par opposition aux
matières dites simples et élastiques que représentent
les
43 J.Goga-Messakop, op., cit. p.35.
44 F.Bebey, op., cit., p. 27.
cordes, les membranes et l'air. Les idiophones45
sont des instruments qui produisent des sons par eux-mêmes : les «
self sounders ». Lors de l'utilisation, la matière de l'objet vibre
et produit des sons qui lui sont propres. Les idiophones que nous avons
recensés se présentent sous deux formes: en métal et en
bois. Ils sont regroupés en idiophones par percussion, en idiophones par
secouement, en idiophones par raclement et en idiophones par pincement.
2.1.- Les idiophones par percussion
Ces idiophones impliquent l'usage de deux
éléments : l'un frappant et l'autre frappé, en
général, immobiles ou fixes qui se déclinent selon les cas
en entrechocs, pilonnements, etc. Une ou deux baguettes de bois servent
à frapper en cadence sur les côtés ou sur les abords de
l'instrument. Dans cette catégorie, le ngongi et le
mukonzi, sont des idiophones par percussion qui remplissent la
fonction de communication:
2.1.1.- La cloche, ngongi46 :
Cet idiophone, aux variantes et multiples applications selon
les dialectes Téké, Bakouélé et kongo, est une
cloche unique ou double qui, en frappant dessus, produit deux gammes :
l'aiguë et la grave. Il est susceptible de véhiculer, au loin, des
messages codifiés ou non.
45 Idiophone : du latin Idio, qui veut dire soi et,
phone, signifie son.
46 Le ngongi des Kongo est l'équivalent du bâ chez
les Téké, du bouog chez les Bakouélé et du minkula,
dzila, tchingonga, tchingonge, tchindi en d'autres dialectes kongo.
2.1.2.- Le tambour à fentes, mukonzi
Ce membranophone à fentes est, aussi, un idiophone par
percussion. Généralement il est placé dans un lieu public,
le plus souvent au
mbongi47, sa portée peut atteindre
plusieurs milliers de kilomètres même dans les conditions
acoustiques les plus défavorables. Le tambour à fentes,
mukonzi, est soit portatif, soit fixe ou sur élevé. Il
est l'instrument de télécommunication le plus puissant. Car, il
était, écrit Dominique Remondino, « le moyen de
téléphone rupestre le plus puissant (...) »48.
2.2.- Les idiophones par secouement
Les idiophones par secouement sont composés d'un
certain nombre de parties rassemblées de telle sorte que secouées
les unes contre les autres, elles produisent des sons. Dans cette
catégorie trois idiophones ont été recensés.
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