1.2. Les Hommes et
leur qualité de vie
1.2.1. Le fossé Nord Sud
Le bilan humain et social s'est lui aussi aggravé ces
dernières années.
Sur les quarante dernières années, la fracture
entre pays riches et pays pauvres n'a cessé de s'approfondir. Les quatre
cinquièmes de la population mondiale vivent dans les pays dits " en voie
de développement ", dont un quart est acculé à une "
situation d'extrême pauvreté ", c'est-à-dire survit avec
moins de 1 dollar par jour et par personne.
La différence entre les plus pauvres et les plus riches
a ainsi doublé en 30 ans : les 20% les plus riches de la population
mondiale consomment aujourd'hui 86% des ressources tandis que les 20% les plus
pauvres n'ont à leur disposition que 1% de ces mêmes ressources.
Comme c'est le cas pour la destruction des
écosystèmes, le développement des échanges
commerciaux internationaux est montré du doigt comme en ont
témoigné les manifestations populaires à Seattle ou
ailleurs, lors des sommets de l'Organisation Mondiale du Commerce.
Le commerce est l'un des facteurs clef du
développement. Les pays sont de plus en plus dépendants du
commerce qui représente entre 1/3 et 1/4 des revenus nationaux des pays
du Sud. Si toutes les données étaient équitables, le
commerce international pourrait constituer pour les pays les plus pauvres un
moyen de créer des richesses, de générer des revenus (pour
les producteurs comme pour l'État), et de créer des emplois et
ainsi de réduire la pauvreté.
En réalité, la balance du commerce est loin de
pencher en leur faveur. Les pays les plus pauvres sont largement
marginalisés dans le commerce mondial. De 1960 à aujourd'hui, la
part des pays les moins avancés dans le commerce mondial est
passée de 2 à 0,5%. La part de l'Afrique est de 1,8% et continue
de diminuer. La mise en place des accords de l'Uruguay Round devrait rapporter
des revenus supplémentaires. Mais, d'après les estimations du
groupe des 77 pays en développement, les pays industrialisés qui
représentent 20% des membres du GATT devraient s'approprier 70% des
bénéfices générés...
Les pays les plus pauvres exportent généralement
des matières premières ou alimentaires, à faible valeur
ajoutée et au prix peu élevé et en baisse constante alors
qu'ils importent des produits transformés dont les prix sont en
augmentation régulière. Leurs balances commerciales sont donc
largement déficitaires.
De plus, la majorité des pays n'exportent qu'une ou
deux denrées (sucre, café, coton, vanille..), ce qui fragilise
leur économie et les rend totalement dépendants des fluctuations
du marché, des aléas climatiques. Plusieurs pays ont
commencé à diversifier leurs productions mais l'économie
de plus de la moitié des pays en développement dépend
encore d'une ou deux denrées principales.
Les entreprises multinationales sont présentes de
manière croissante dans les pays du Sud. On voit ainsi des marques
textiles faire les gros titres des journaux parce que leurs fournisseurs et
sous-traitants auraient eu recours, directement ou non, au travail des enfants
ou au travail forcé.
Mais ce n'est pas le seul mal qui touche les PVD et les pays
sous développés. Les principaux problèmes de ces pays
sont :
ü Le
travail des enfants
Selon le Bureau International du Travail, 1 enfant sur 8 dans
le monde, soit 179 millions, est exposé aux pires formes du travail, qui
se rapprochent de l'esclavage. De nombreuses organisations comme l'OIT et
l'Unicef, luttent pour éradiquer ce fléau. Le moyen le plus
efficace étant l'accès à l'éducation, les ONG
essaient de favoriser, pour les enfants plus âgés, une
scolarisation en alternance avec un travail dans des conditions
décentes.
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