Les enjeux du DD pour les PME en France
Le développement durable concerne toute la
société, tous les pays, toute la planète. Les entreprises
du secteur privé, notamment les PME, ont un rôle important
à jouer en la matière, quel que soit leur domaine
d'activité - de l'industrie aux services en passant par le commerce et
l'artisanat.
Les préoccupations liées à la pollution,
à la dégradation des ressources énergétiques,
à la réduction de la biodiversité et à la
nécessité d'introduire une éthique dans l'économie
conduisent à considérer désormais la performance de
l'entreprise non plus seulement sous l'angle économique et financier,
mais également en fonction du respect des intérêts de la
communauté et de l'environnement dans lesquels elle opère. Ainsi
les entreprises qui auront intégré cette nouvelle dimension
jouiront d'une bonne image.
Cependant, le souci premier d'une PME ne semble pas être
son image, ce qui est assez logique vu son faible rayonnement en comparaison
des grandes entreprises. Son souci est d'assurer sa pérennité. Il
semble même (selon Yohan Leroy, DRIRE IDF, qui a longtemps
été sur le terrain pour les visites de la DRIRE aux entreprises)
que la préoccupation première d'un dirigeant de PME est de
« s'occuper de sa trésorerie au jour le jour » avant
même de penser au long terme. Le développement durable semble donc
éloigné de ses priorités, surtout que, contrairement aux
entreprises côtés, « il n'y a ni bâton pour l'y
pousser, ni carotte pour l'y inciter ».
Il me semble toutefois que ce n'est pas tout à fait
exact. La pression peut venir du marché des PME, que se soit des
particuliers, des grandes entreprises (dont la PME est sous-traitant ou
fournisseur), ou encore des marchés publics. Ce bâton peut aussi
se transformer en carotte si l'entreprise saisit l'opportunité que
représente la RSE pour acquérir un avantage concurrentiel sur son
marché.
De plus, les économies relatives à la
démarche de développement durable et les aides financières
qui se multiplient pour les seconder sur cette voie peuvent avoir un fort
pouvoir incitatif.
1. Les PME en France
Après avoir défini ce qu'est une PME et pourquoi
l'étude porte particulièrement sur elles, nous dresserons un
tableau de leur position actuelle face aux trois piliers du
développement durable.
1.1. Qu'est ce
qu'une PME ?
La définition des Petites et Moyennes Entreprises
retenue ici est celle, classique en France, des entreprises de moins de 500
salariés.
Néanmoins, notons que la Commission européenne a
adopté en mai 2003 une nouvelle définition des PME qui entrera
officiellement en vigueur le 1er janvier 2005.
Une entreprise moyenne est donc une entreprise de moins de
250 salariés (avec un CA de moins de 50 millions d'euros, et un total du
bilan inférieur à 43 millions d'euros) et une petite entreprise
est une entreprise de moins de 50 salariés (avec un CA et un total du
bilan de moins de 10 millions d'euros)
Cependant, pour cette étude la différence n'est
pas significative aux vues du petit nombre d'entreprises (environ 4000) qui se
trouvent entre 250 et 500 salariés, mis en regard du nombre total de
PME.
Taille et activité des entreprises de l'industrie,
du commerce et des services au 1er janvier 2000 (taille en nombre de
salariés)
L'univers des petites et moyennes entreprises est très
hétérogène (environ 2,5 million d'entreprises de 0
à 500 salariés, dont seulement 170 000 environ emploient plus de
9 salariés).
7,6 millions de salariés sont employés par des
entreprises de moins de 200 salariés (56,6% de l'effectif moyen des
salariés) contre 5,8 millions embauchés par des entreprises de
plus de 200 salariés.
Lorsque l'on constate que seules 2000 entreprises environ ont
plus de 500 salariés et que seules 6000 ont plus de 250 salariés,
autant dire que toutes les entreprises du tissu économique
français sont des PME.
Seulement même si les grandes entreprises sont peu
nombreuses, elles concernent une partie considérable des travailleurs en
France et elles ont un pouvoir parfois comparable à celui des Etats.
Alors pourquoi ce choix des PME ?
Leur problématique en terme de Développement
Durable est différente de celle des PME, non seulement du fait de la loi
NRE, mais aussi en termes d'impacts environnementaux (« grande
entreprise, grande pollution »), d'impacts sociaux (du fait
même de leur taille), et d'enjeux économiques.
Et bien que les PME ne soient pas un groupe homogène,
on retrouvera des enjeux communs face à l'intégration d'une
démarche de Développement Durable. Même s'il est
évident qu'il y a des différences entre secteurs, entre lieux
d'implantation, entre TPE, PE et ME, il y a aussi des différences entre
deux entreprises concurrentes sur un même marché. Chaque PME est
unique mais nous nous attacherons ici à dégager des points
communs (on admettra que, lorsque l'on abordera les questions des relations
avec le personnel et des conditions de travail, seront exclues les 1,2 million
d'entreprises unipersonnelles).
Les PME dominent les secteurs secondaire et tertiaire à
quelques exceptions près (banques et assurances par exemple).
L'économie évoluant vers une économie de services,
on s'attend à ce que les PME et surtout les TPE (plus de 80 % des
entreprises françaises) gagnent encore en importance. La tendance
croissante à la création de nouvelles entreprises participe
à cette évolution.
Par ailleurs, un nombre croissant de PME développent
leurs activités au niveau international ; elles tirent profit de la
libéralisation des marchés et de l'intégration des
échanges en s'approvisionnant auprès de filiales et de
fournisseurs dans les pays en voie de développement.
Les entreprises sont au coeur du système de
production/consommation. Elles ont donc un rôle primordial à jouer
- tout comme les consommateurs - dans la mise en oeuvre du développement
durable.
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