3.4.
Résultat de l'expérimentation
Au terme de cette expérience, on constate que les deux
entreprises étudiées ont la possibilité d'entamer une
démarche de développement durable sans investissement financier
de départ et qu'elles peuvent espérer faire des économies
substantielles dès 2005 si elles poursuivent sur cette voie.
Cependant, les deux dirigeants devront être très
vigilant et devront bien suivre les objectifs de départ tout en
préparant la suite de la démarche en concertation avec les
parties prenantes afin de fixer des objectifs plus ambitieux pour la
2ème année.
En effet, les propositions d'actions décrites ici
n'auront de véritable intérêt que si elles constituent
effectivement le premier pas d'une démarche d'amélioration
continue sur la voie de la RSE, et non pas quelques actions isolées qui
permettent aux dirigeants de se donner bonne conscience.
Pour les deux TPE, le principal frein à
l'intégration du développement durable reste le caractère
informel du management. Le principal avantage constaté est la
proximité entre le dirigeant et les salariés qui permet une bonne
circulation de l'information et des concertations plus fréquentes.
Néanmoins, on s'aperçoit que certains champs
d'amélioration sont difficiles à mettre en place vue la taille
des effectifs : le covoiturage entre salariés est par exemple
inenvisageable dans les deux cas.
De plus, la petite taille des entreprises et le fait qu'elles
soient des entreprises de service diminuent l'impact des économies qui
peuvent résulter d'une meilleure gestion des consommations (eau,
énergie, ...).
De même pour les déchets ; ils en produisent
déjà peu et font le nécessaire en les emmenant à la
décharge. Ils pourraient faire mieux, mais l'économie qu'ils
feront ne compensera pas le temps passé à la gestion des
déchets.
Une stratégie d'achats responsables est aussi assez
difficile à mettre en place dans les deux cas. Sodamin est liée
par son contrat avec Mobalpa pour la grande majorité de ses achats, ce
qui lui laisse une très faible marge de manoeuvre. Quant à IDF
Services, l'entreprise a très peu d'achats à effectuer,
l'entreprise travaille le plus souvent avec les produits de ses donneurs
d'ordre.
On constate également que cette expérience
infirme l'idée comme quoi les PME seraient plus impliquées dans
la vie locale. En effet, pour les deux exemples, tout reste à faire en
matière d'intégration locale et de dialogue avec les parties
prenantes.
Toutes ces difficultés montrent à quel point
l'étape de la réflexion personnalisée est importante pour
définir un projet adapté.
Trouver les actions pertinentes à mettre en place
à moindre coût est difficile mais pas impossible. Pour preuve, le
passage à des véhicules GPL en location qui n'est pas
évident pour une entreprise, surtout lorsqu'elle a l'habitude d'acheter
d'occasion. Cette action présente un double avantage dans l'optique du
développement durable : la réduction des émissions
polluantes, et la contribution à la dématérialisation de
l'économie en privilégiant la valeur d'usage du véhicule
par la location.
De plus, la mise en place de cette démarche aura pour
effet, dans les deux cas, de forcer l'entreprise à se mettre au suivi de
ses performances.
En effet, la démarche de développement durable
améliore les chances d'IDF Services et de Sodamin d'être
pérennes, en les structurant, et en leur donnant une mission plus
claire, d'où résulte une stratégie d'entreprise plus
efficace avec une vision à plus long terme : l'entreprise sort le
nez du guidon.
Quant à la pression du marché, elle est plus ou
moins présente selon les entreprises. Mais contrairement aux
idées préconçues, elle n'épargne pas les TPE, comme
on l'a vu avec la société Sodamin qui commence à subir la
pression de sa franchise.
Ainsi, ces deux entreprises illustrent bien les deux types
d'avantages que l'on peut tirer de la mise en place d'une démarche de
développement durable que l'on a décrit en 2ème
partie : l'avantage concurrentiel (en particulier pour Sodamin) et
l'avantage financier.
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