Conclusion
Il est difficile de mettre un point final à cette
étude et de conclure alors que l'on souhaiterait légitimement
connaître la suite que ces entreprises donneront aux projets
développés en 3ème partie.
Vont-ils les mettre en oeuvre ? Les modifier ? Quels
seront leurs résultats au bout d'1 an ? Quelle sera leur
contribution au développement durable au bout de quelques
années ? Autant de questions qui resteront en suspens.
Néanmoins, cette expérimentation a, de mon point
de vue, répondu aux questions essentielles.
Oui, le développement durable peut être mis en
place dans des TPE - et à fortiori dans des PME - à condition de
définir un projet cohérent avec les contraintes internes et
externes de l'entreprise.
Oui, cette démarche peut être rentable, car elle
peut ne nécessiter que peu de temps et génère des
économies.
Quant à déterminer si c'est un facteur de
pérennité, ce n'est pas cette expérience qui pourra nous
le démontrer vu le manque de recul dont nous disposons. Cependant, dans
la mesure où les actions mises en place visent à structurer ces
entreprises, réduire leurs coûts, leurs risques, améliorer
le dialogue avec leurs stakeholders, et à leur garantir un avantage
concurrentiel à moyen terme, on peut en déduire que les chances
de survie à long terme de ces entreprises seront nettement
améliorées.
Si les deux TPE étudiées se sont
prêtées à l'application de cette démarche, pourquoi
pas une autre TPE de service de l'Ile de France ?
Les économies que l'entreprise peut réaliser en
allant vers le développement durable semblent avoir un réel
pouvoir incitatif et constituent de ce fait la meilleure accroche pour
la sensibilisation des PME, avant l'avantage concurrentiel.
Contrairement à ce que redoutent les pouvoirs publics,
les TPE se sentent concernés par le développement durable une foi
qu'ils sont familiarisés avec ses implications concrètes. En
effet, ils avouent ne pas se sentir concernés par des plaquettes
informatives qu'ils voient comme des publicités pour un produit hors de
leur budget. Les dirigeant de TPE ont besoin de conseil personnalisé,
pour qu'ils initient la démarche, il faut les prendre par la main et
leur monter le chemin.
C'est un peu ce qui a été fait dans cette
étude.
Ainsi, il ne me semble plus utopique de penser que les
principes du développement durable sont applicables aux PME en adaptant
la démarche au cas par cas.
On peut s'attendre à des objections telles que :
« la démarche n'est pas assez poussée », ou
« il s'agit de développement durable à la
carte ». Mais les grandes entreprises non plus ne peuvent pas
être jusqu'au boutistes en matière de développement
durable. Car pour permettre aux entreprises de s'impliquer davantage et plus
complètement, il faudra à l'avenir que, parallèlement,
soit promue à grande échelle une consommation
durable.
Il faudra donc que le changement attendu des entreprises, et
en particulier des PME, soit accompagné par un véritable
changement en profondeur de la société. C'est le travail des
pouvoirs publics que d'assurer la synergie entre la prise de conscience des
consommateurs et les progrès des entreprises.
Mais avant que les pouvoirs publics puissent agir efficacement
en la matière, il faudra qu'une majorité d'entreprises changent
de perspective en intégrant l'idée que la mission d'une
entreprise doit être tournée vers l'extérieur et
que le profit devrait être vu comme un moyen de remplir cette
mission, et non comme une fin.
Lorsque ceci sera acquis, le monde aura, à mon sens,
fait un immense progrès.
Pour finir, collaborer avec ces deux dirigeants de TPE,
essayer de se mettre à leurs places et de voir concrètement
comment leurs entreprises peuvent, dans les contextes qui leurs sont propres,
intégrer le développement durable à leurs pratique ;
tout ceci m'a menée à acquérir la conviction que cette
démarche peut, dans leurs cas, s'avérer
bénéfique.
De plus, cette étude m'a permis de me conforter dans
mon idée de départ que la conception durable du
développement va dans le sens même de l'intérêt des
entreprises : perdurer.
Le développement durable amène donc les
entreprises à faire ce qu'elles devraient savoir le mieux faire :
maintenir un cap stratégique responsable.
Il s'agit donc bien d'assumer sa responsabilité
vis-à-vis de la communauté en faisant le choix d'un
développement qui ne compromette pas les équilibres
économiques et sociaux des régions où l'entreprise est
implantée.
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