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Débat autour du concept de journalisme de paix

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par Charline Burton
Université Libre de Bruxelles - Licence en information et communication 2006
  

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2.1.4. Les studios de production radiophoniques

Studio Ijambo

Le lancement

Le Studio Ijambo, fondé en mars 1995 par Search For Common Ground (SFCG), naît en réponse à deux problèmes majeurs qui se posent à l'époque dans le paysage médiatique burundais : l'éclosion de médias de la haine d'une part et l'absence de source crédible d'information pour les contrer d'autre part. Le studio n'est en réalité qu'un des éléments du projet de SFCG au Burundi, dont la mission est de promouvoir le dialogue afin de renforcer les capacités des différentes composantes de la population burundaise à gérer leurs conflits de façon collaborative.

SFCG envoie sa première délégation au Burundi à la fin de l'année 1994, en réponse à l'appel lancé par le rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l'homme, Paulo Sergio Pinheiro, qui craint une répétition du génocide rwandais chez son faux jumeau, le Burundi : « Sur

la question d'un génocide éventuel au Burundi, il ne sied guère de se demander quand il aura lieu, en gardant les yeux rivés sur le Rwanda >>1. Et d'appeler à l'action. Ainsi, au printemps 1995, SFCG ouvre un bureau à Bujumbura.

Les défis initiaux

Décrivant le climat sociopolitique du Burundi à l'époque où SFCG mettait sur pied le Studio Ijambo, le rapporteur spécial des Nations Unies pour les droits de l'homme, Paulo Sergio Pinheiro utilisait ces mots : « Le Burundi est un beau pays dont la population ne demande qu 'à vivre et à prospérer au milieu de ses troupeaux et de ses champs de coton, de café ou de thé, à pêcher ou à développer son commerce et son industrie et, peut-être, à redécouvrir entre Burundais ces quelques vertus et valeurs partagées qui ont permis à leurs ancêtres de vivre ensemble, Hutu et Tutsi mêlés, des siècles durant. >> Pourtant, ajoute-t-il, << les Burundais vivent actuellement dans une atmosphère de haine, de méfiance et d'exclusion. Ils se recroquevillent au fond de leur coquille>>.2 Attitude compréhensible quand on sait que la crise de 1972 avait fait entre

100.000 et 200.000 morts et que celle de 1993 causerait 300.000 décès et pousserait des milliers de familles à l'exil.

Le but de SFCG est de contrer la culture de haine et de suspicion, de promouvoir les comportements et d'exacerber chez chacun des Burundais la part d'eux qui aspire à la paix sans oser l'avouer, alors que le pays est alors en proie à un génocide au compte-goutte. C'est dans cette atmosphère que le studio Ijambo va être confronté à l'un de ses plus grands défis: la loyauté ethnique. Il fallait aider les journalistes locaux à réconcilier des attitudes opposées : d'une part les comportements prônés par la culture journalistique moderne, qui font loi dans les locaux du Studio Ijambo ; d'autre part le rattachement à son identité ethnique vu le climat de guerre et qui fait loi dans tout le reste du pays... Ce challenge culturel est certainement l'un des plus importants puisqu'à elle seule la loyauté ethnique nie les principes journalistiques modernes d'indépendance et d'objectivité. Bryan Rich, fondateur et premier directeur du SI, explique qu'à l'époque, << le principe rigide de loyauté familiale et d'identification ethnique et régionale signifie que les journalistes burundais doivent affronter une pression énorme pour arriver ne fût-ce qu 'au degré le plus basique d 'objectivité >> 3.

1 Nations Unies, Premier rapport sur la situation des droits de l'homme au Burundi présenté par le Rapporteur spécial, M. Paulo Sérgio Pinheiro, le 27 février 1996. E/CN.4/1 996/16.

2 Nations Unies, op.cit.

3 RICH B., One David, two Goliaths: the struggle for independent media in Burundi, Nieman Report, Winter 1997, p. 63, cité dans: USAID, Greater horn of Africa peacebuilding project: media intervention in peacebuilding in Burundi - The Studio Ijambo experience, September 2000, p. 9.

Il faut toutefois noter que pour s'engager dans un projet comme le SI, les journalistes burundais devaient avoir une vision moins restrictive de l'ethnicité. Ceux qui travaillent pour cette `radio pour la paix' sont justement ceux-là même qui osent dire non à la dualisation de la société sur des critères ethniques. << Les gens ne peuvent pas s 'entretuer parce qu 'ils sont clairs ou foncés, parce qu 'ils sont grands ou petits. On ne peut pas décimer un peuple pour des choses avec lesquelles il est né »1, explique Marie-Louise Sibazuri. Mais si chacun est convaincu au sein du SI de l'absurdité de cette guerre, le problème des pressions extérieures - familiales, politiques - n'en reste pas moins présent. Lena Slachmuijlder, ancienne directrice du studio, cite notamment la vulnérabilité des journalistes aux pressions comme l'un des risques encouru par le studio2 . La solution généralement adoptée était unique à l'époque : pour chaque sujet couvert, le Studio Ijambo envoyait sur le terrain une équipe mixte - un Hutu et un Tutsi.

Cette pratique sert également à affronter l'autre grand défi du SI : éviter à tout prix d'être perçu comme partisan de l'une ou l'autre ethnie. Ci-dessous, un extrait d'un guide pratique3 pour tous ceux qui désireraient se lancer dans le journalisme de paix :

Gagner la confiance de la population affectée est un pas essentiel dans la programmation humanitaire et post conflictuelle. Afin d'y parvenir, l'information présentée doit être crédible. La crédibilité signifie plus que la simple justesse des faits. Cela signifie que la source d'information soit crue et que la représentation de l'information soit faite de manière à inspirer la confiance des auditeurs.

En août 1995 le studio de production signe un contrat de partenariat avec Radio Burundi et la collaboration débute. La règle à accepter pour travailler en collaboration avec le Studio Ijambo : n'effectuer aucune coupure ni montage. Il faut accepter l'émission telle quelle ou la refuser entièrement. << Il fallait donner chaque émission 24 heures avant la diffusion. 24 heures c 'est énorme pour de la radio. Alors, quand on n 'envoyait pas la cassette avant la deadline, ils en profitaient parfois pour rompre leur part du contrat : ils faisaient des coupures », explique Francis Rolt, directeur du studio entre 1998 et 2000. << D 'autres fois, ils refusaient l 'entièreté d'une émission, sans raison apparente. Puis, la semaine d'après ils changeaient d'avis et diffusaient finalement l'émission mise en cause » 4. Malgré ces quelques désagréments du début, la collaboration avec la radio nationale est perçue par les fondateurs du Studio Ijambo comme un pas primordial : non seulement elle représente l'unique voie pour faire entendre ses productions, mais cette relation permet de procurer au studio la légitimité nécessaire aux yeux des décideurs burundais. La dépendance du Studio Ijambo par rapport à la RTNB prend fin quand le studio signe

1 Interview du 10 décembre 2004.

2 SLACHMUIJLDER L., Media as a tool for dialogue and reconciliation, 2003, p. 4.

3 HIEBER, L., op. cit., p. 77.

4 Interview du 22 octobre 2004.

un partenariat avec la Radio Agatashya, basée en RDC. Deux avantages à cette nouvelle collaboration : le Studio Ijambo atteint une portée régionale qu'elle n'a pas avec la RTNB ; ensuite lorsque la radio nationale refuse de censurer certaines émissions, celles-ci trouvent néanmoins échos sur une autre fréquence1. A la fin des années nonante, les perspectives du studio s'élargiront d'autant plus grâce à l'apparition puis la prolifération des radios privées.

Un semblant de `charte déontologique'

En mettant sur pied le Studio Ijambo, Bryan Rich avait conscience de l'opportunité historique que représentait cette expérience. C'était l'occasion pour lui de montrer l'influence positive de réconciliation que peuvent exercer les médias. Ainsi, avec son équipe embryonnaire de cinq journalistes hutus et tutsis, il a défini la mission du Studio Ijambo ainsi que certains objectifs de bases. Parmi ceux-ci :

- << Positionner le studio comme une voix indépendante et neutre, qui couvre chaque côté du conflit >>. En plus de créer une source crédible d'informations, l'équipe a essayé dès les premiers instants de faire du centre de production un forum où chacune des parties puisse discuter des questions qui les divisent.

- << Créer une audience large, de personnes ordinaires, aussi bien bourreaux que victimes des violences >>. Rich explique : << Dès le début, l 'équipe a décidé de laisser les personnes raconter leur propre histoire, plutôt que de nous-mêmes interpréter l 'information. Ainsi,

c 'est via les comptes-rendus du peuple que nous définissions le conflit et ses conséquences sur la vie de tous les jours et ce sont de ces expériences vécues qu 'émergeraient des solutions >>.

- << Créer, renforcer et encourager la confiance et la crédibilité des journalistes locaux >>. Pour cela, il était nécessaire de mettre sur pied une équipe composée de Hutus et de Tutsis travaillant ensemble, respectant les règles de base du journalisme et partageant une expérience commune.

Le studio Ijambo aujourd'hui

Au début de l'année 2006, une trentaine de journalistes travaillent au Studio Ijambo2. Dix ans d'existence lui ont permis de se forger une solide réputation et de consolider ses partenariats.

1 La guerre civile en RDC força la station à fermer ses portes. Radio Agatashya avait été créée en 1994 par l'ONG suisse Fondation Hirondelle dans les camps de réfugiés rwandais en RDC.

2 En janvier 2006, SFCG avait développé trois autres départements opérationnels ou projets, regroupés dans les mêmes bâtiments que le studio Ijambo et la radio Isanganiro. Le Centre de Paix pour les Femmes (CPPF), fondé en 1996, cible les associations féminines ainsi que les femmes leaders et travaille directement à la base des communautés. Parmi ses activités, l'on retrouve également une partie médiatique, puisqu'il produit un magazine radio (Mukenyezi

Les productions du studio sont diffusées à travers sept radios : la RTNB, Bonesha FM, Renaissance, Insanganiro, RPA, Maendeleo (RDC) et Kwizera (Tanzanie). En retour, SFCG apporte à ces structures un appui en formation, en matériel et/ou financier1.

Comme nous le verrons ultérieurement, les magazines produits ont évolué en même temps que les besoins de la population burundaise. Début 2006, une réorientation stratégique a eu lieu, qui a permis de définir de nouvelles priorités et de nouvelles productions soient en adéquation avec l'actualité. Les trois axes selon lesquels sont orientées les nouvelles émissions sont le dialogue, la réconciliation et la bonne gouvernance.

- dialogue : promotion du dialogue entre les belligérants, afin d'aboutir à une compréhension mutuelle et construire des solutions à partir de cet échange. Les émissions produites dans cet axe sont financées par USAID, DFID et SIDA.

Programmes : les magazines d'actualité Express et Amasanganziro.

- Réconciliation : Il s'agit avant tout de traiter des problèmes des déplacés, des réfugiés et des démobilisés, afin de préparer les esprits à la cohabitation pacifique avec les anciens combattants ou ceux qui avaient fui. Dans cet axe entre aussi le traitement de la problématique de la terre. Tout comme pour l'axe << dialogue >>, les productions axées sur la réconciliation sont financées par USAID, DFID et SIDA.

Programmes : Dusangire ikivi n 'ikiyago (intégration des démobilisés), Ramutswa iwanyu (aborde le retour des rapatriés) et Icibare cacu (traite des conflits fonciers).

- Bonne gouvernance : aborde les sujets tels la gestion de la chose publique, l'état de droit, les questions de genre, la corruption et les malversations économiques. Le gouvernement belge finance le projet << femme et gouvernance >>.

Programmes : Kumugaragaro sur la bonne gouvernance et Buri irya n 'ino (femme et gouvernance).

Sept émissions donc, voilà la production actuelle du studio Ijambo. Chacune d'elle est réalisée par une équipe de deux ou trois journalistes, ce qui constitue un luxe en comparaison avec les autres médias. Pour exemple, les magazines produit par la RPA sont à charge d'un seul journaliste, qui doit généralement, en plus de son émission hebdomadaire, assurer des reportages

Nturambirwe, << Femme, ne te décourage pas >>) sur les initiatives que prennent les femmes en faveur de la paix. Un projet jeunesse, appelé le Carrefour des Jeunes pour la Paix, mène des activités similaires à celles organisées par le CPPF, adaptées à la jeunesse et accompagnées entres autres par des rencontres sportives et des concerts musicaux. Enfin, le dernier projet a été lancé en 2003. Il s'agit de << Victims of torture >>, pour lequel SFCG a principalement un rôle de coordination, puisqu'il est implémenté au travers trois organisations partenaires.

1 À titre d'exemple, la radio Bonesha recevait 7.500$ par mois pour diffuser les émissions du studio Ijambo. Aujourd'hui, les financements de SFCG ont diminué, et l'ONG ne paie << plus >> que 1 .500$ mensuellement pour la location des ondes de Bonesha mensuellement. Source : Entretien avec Corneille Nibaruta, directeur de RSF Bonesha FM, 13 janvier 2006.

d'actualité pour les journaux quotidiens. Mais il n'y a pas lieu non plus de comparer les budgets d'une radio burundo-burundaise avec ceux du Studio Ijambo, structure extra territoriale.

Studio Tubane

Le Studio Tubane naît en en 1996 à Bruxelles à l'initiative de la diaspora burundaise. Le nom de l'association (tubane signifie << cohabitation >>) illustre la ligne directrice : Il s'agit de produire des émissions promouvant la cohabitation pacifique des Burundais. A l'époque, celles-ci sont diffusées sur les ondes de la radio Umwizero. En 2000, le studio est transféré à Bujumbura : l'asbl belge devient une association de droit burundais, tout en gardant des collaborateurs à Bruxelles, chargés de réaliser des programmes avec la diaspora.

Aujourd'hui, le Studio Tubane s'intéresse spécifiquement au sort des réfugiés, essayant de créer des conditions favorables à leur rapatriement, ainsi qu'à la sensibilisation à la lutte contre le VIH/SIDA. Il s'agit d'une toute petite structure, employant seulement 3 journalistes, mais ceux-ci sont dynamiques : ils croient à leur lutte pour la promotion de la paix, de la justice, de la démocratie et sont persuadés de l'impact positif qu'ont leurs six émissions hebdomadaires sur les auditeurs. Parmi celles-ci, l'on compte un programme de théâtre radiophonique, une émission d'éducation des femmes pour leur auto développement, une production de sensibilisation à la lutte contre le VIH/SIDA, deux émissions d'actualités ainsi que l'émission Sangwaiwanyu (Bienvenue chez vous) qui traite de tous les thèmes touchant de près ou de loin au rapatriement. Créées au format de 30 minutes, ces productions - toutes en kirundi - sont diffusées sur les ondes de la RTNB et de la RPA, moyennant une rémunération de la part du Studio Tubane

Le Studio Tubane se situe à la frontière entre le journalisme de paix et le journalisme de développement : en effet, les émissions de développement de la femme ou de lutte contre le SIDA entrent dans la catégorie << développement >>, alors que Sanwaiwanyu représente l'exemple type d'une production << proactive >>, oeuvrant dans le but de la réconciliation, en visant une réintégration pacifique des rapatriés dans leurs communautés d'origine. Le Studio Tubane est financé principalement par l'ONG hollandaise ICCO.

Public information office de l'Onub

L'Onub, la mission des Nations Unies au Burundi, se composait jusqu'il y a peu, d'un studio de production radio, d'un studio TV et d'une unité de presse écrite. Aujourd'hui, les unités radio et TV ont fusionné, formant désormais une seule unité radio-TV.

La mission de l'Onub débute en juin 2004. Isabelle Abric, la directrice du service d'information parle alors de créer une radio de l'Onub, à l'image de la radio Okapi en RDC. Elle

désire, dans une première phase, monter un studio de production radio, pour ensuite diffuser ses émissions sur les ondes d'une << radio Onub >>. L'Onub se met en quête de journalistes et de techniciens compétents : nombreux sont ceux qui postulent, n'hésitant pas à quitter leur emploi dans une radio locale. Il faut savoir en effet que les journalistes à l'Onub sont payés entre 600 et 800 $ par mois, salaire impressionnant quand l'on sait qu'un professeur burundais du secondaire touche généralement dix fois moins. L'Onub trouve donc aisément du personnel ; le CNC lui attribue des fréquences, ainsi que des autorisations d'émettre. En octobre de la même année, l'unité radio produit sa première émission, qu'elle diffuse sur les ondes de radios locales partenaires. Il s'agit d'une heure1 d'information généraliste, sur l'actualité du Burundi, mais aussi sur l'actualité onusienne. En décembre, l'émission hebdomadaire devient quotidienne. Mais l'expansion s'arrête là. Il n'y aura pas de << radio Onub >>, vu les avis négatifs recueillis au sein de la société civile et du monde des médias à l'idée de la création d'une nouvelle radio.

Jusqu'à peu après les élections de 2005, le studio traite surtout d'information politique, puisque la politique est l'actualité de l'année. La ligne éditoriale change cependant avec la nomination de Wilton Fonsesca au poste de chef du Public Information Office. Désormais, le studio essaie de prendre des couleurs plus onusiennes, refusant de se frotter aux sujets politiques : les bulletins quotidiens traitent de l'actualité de l'ONU, des ONG et de la société civile. L'information locale est traitée dans la mesure où il s'agit de grande actualité non politique.

En avril 2005, la section vidéo voit le jour. Elle travaille en partenariat avec la RTNB, la télévision publique sur laquelle elle diffuse gratuitement un magazine hebdomadaire de 13 minutes. Mélange d'information d'actualité et de sujets intemporels, le magazine est réfléchi afin de ne pas entrer en concurrence avec la RTNB. << Ici, on essaie de couvrir l'information que la télévision publique ne peut pas ou n 'a pas l 'occasion de couvrir. Il s 'agit de ne pas faire double emploi », explique Gilles Sereni, directeur de la section vidéo. Depuis le 16 janvier, les unités de télévision et de radio ne forment plus qu'une seule section. Une façon de renforcer les capacités du personnel, puisque désormais les employés auront l'occasion d'apprendre de nouvelles techniques. Enfin, une dernière unité de presse écrite travaille à la production d'Onub-info, un bulletin d'information hebdomadaire et Onub-magazine, un bimestriel.

Studio Transworld Radio (TWR)

TWR, ONG américaine confessionnelle, lance son premier studio de production radio en 1954 au Maroc. Le but de l'organisation chrétienne ? Répandre la parole divine à travers le monde. Studio de production confessionnel, il diffuse ses émissions principalement sur les ondes des deux radios publiques, avec des émissions appliquant les textes religieux au contexte politique et social

1 Il s'agit en réalité d'une Y2 heure d'actualité en kirundi et Y2 heure de la même matière traitée en français.

du moment. Les partenaires de TWR sont les radios Ivyizigiro, et la radio nationale. Elle leur fournit, en plus des émissions religieuses, des magazines sur la santé, le développement et sur la lutte contre le SIDA, touj ours en rapport avec la religion. TWR est présent au Burundi depuis le 31 décembre 1992.

Integrated Regional Information Network (IRIN)

IRIN radio Burundi existe depuis la fin 1999. Travaillant d'abord depuis Nairobi avec l'aide de correspondants au Burundi, IRIN a récemment ouvert un petit bureau à Bujumbura, à partir duquel le responsable du projet officie désormais. Il s'agit d'un studio de production travaillant en collaboration avec les radios locales. IRIN radio Burundi n'est en réalité qu'une des sections d'un réseau plus large, implanté dans de nombreux pays en crise. Le projet IRIN, qui émane du Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA), avait été lancé en 1995 en réaction au génocide rwandais. Il s'agissait au départ de bulletins d'informations sur papier destinées aux agences humanitaires, afin de leur faciliter la tâche dans leurs actions pour secourir les victimes. Aujourd'hui, on retrouve des sections filles d'IRIN dans diverses régions, comme l'Afghanistan ou les pays de l'ex-Yougoslavie, avec un projet qui a grandi, passant de la presse écrite à une section radio et élargissant son public aux populations locales.

IRIN Radio Burundi n'est pas très prolifique en matière de productions radiophoniques : elle ne produit qu'une émission de 15 minutes deux fois par mois sur des thèmes touchant aux problèmes humanitaires ainsi qu'un feuilleton sur les réfugiés burundais en Tanzanie (Tuyage Twongere). Les acteurs de ce feuilleton très populaire sont de véritables réfugiés burundais vivant dans des camps de l'ouest de la Tanzanie. L'émission est diffusé par la Radio Kwizera, une station tanzanienne qui dessert ces mêmes camps, ainsi que par les radios partenaires burundaises : la RPA, Radio Burundi, Radio Culture et Radio Renaissance. IRIN travaille également avec Bonesha, mais celle-ci ne diffuse que le magazine d'actualité. Le partenariat entre IRIN et les radios locales est non chiffré : la contrepartie que doit apporter IRIN au prêt des ondes des radios se fait par le renforcement des capacités de ces stations partenaires, via du don de matériel ou des formations. Ces formations ont débuté en juin 2005 à l'initiative de Laurent Martin Harimenshi, le responsable national d'IRIN radio. Il explique que l'idée lui est venue d'un constat : la médiocrité du niveau technique des journalistes burundais. « Je me suis rendu compte que la formation était une priorité absolue. Excepté chez Isanganiro, aucun journaliste burundais n 'est capable de faire du montage numérique à piste multiple ». Et la formation entre pleinement dans les conventions de

partenariats, qui parlent de renforcement des capacités des radios. « D 'oil la mise sur pied des formations techniques »1.

Emanation de l'ONU, la section radio travaille pourtant indépendamment du système des Nations Unies et les articles qu'elle produit ne reflètent pas nécessairement leurs positions. Cependant, les salaires des deux producteurs correspondent aux barèmes de l'organisation internationale. Les cinq correspondants, eux, sont payés à la pige.

1 Entretien du 07 février 2006.

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"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera