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Débat autour du concept de journalisme de paix

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par Charline Burton
Université Libre de Bruxelles - Licence en information et communication 2006
  

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1.3.3. La question de la pérennité des projets mettant en oeuvre le journalisme proactif

Si l'appui de coopérations étrangères est souvent profondément utile à la création d'un média de la paix, une question se pose alors : que se passe-t-il une fois que le financement extérieur disparaît ? Ces médias, dont le niveau de fonctionnement est généralement en totale discordance avec l'économie locale, se retrouvent dès lors dans l'incapacité d'assurer leur pérennité.

C'est là qu'apparaît dans toute sa lumière la différence entre les projets d'action humanitaire et les projets de coopération au développement : d'une part, il s'agit d'offrir une solution rapide à un problème ponctuel; d'autre part, de jeter les bases qui permettront aux locaux de fonctionner de manière indépendante dans l'avenir. Dans le domaine du journalisme de paix, les deux perspectives existent : certaines ONG utilisent les médias comme moyens d'intervention d'urgence, afin d'éviter ou de résorber des conflits (ex : Fondation Hirondelle1). Puis, une fois la menace passée, elles s'en vont, emportant avec elles leurs antennes et leurs budgets. D'autres associations visent la promotion à long terme de certains principes journalistiques, via la création d'écoles de journalisme, des formations en déontologie du journalisme, des séminaires permettant à des journalistes de communautés différentes de travailler ensemble etc. (ex : Institut Panos Paris). Si les deux approches sont louables, il est indéniable que celle visant la formation et la prise de conscience par les journalistes de leur pouvoir en matière de résolution des conflits, est l'exemple même d'une pérennité assurée.

Pourtant, il existe des cas où une intervention d'urgence est indispensable, nécessitant de sérieux investissements à court terme. Toute la question est alors d'arriver à transformer cet apport extérieur en un développement durable : en engageant des journalistes et des techniciens inexpérimentés, qui sortiront compétents de quelques années passées au service du média proactif, en dispensant des formations régulières à ces journalistes, en leur apprenant des réflexes simples, peu coûteux, mais efficaces, qu'ils pourront reproduire une fois le bailleur disparu. Car le journalisme de paix peut se créer localement, sans nécessiter de lourds investissements, puisqu'il s'agit avant tout de respecter une certaine rigueur professionnelle. Le bailleur extérieur doit donc réfléchir à deux fois avant de lancer un nouveau média dans le paysage médiatique d'un pays : ne peut-il pas plutôt travailler à partir de structures déjà existantes en renforçant ses capacités, en s'y implantant, plutôt que de créer un nouveau journal, une nouvelle station de radio, qui laissera un vide après son retrait du pays ?

1 Pour plus de détails sur ces ONG, se référer au chapitre 1.4.1.

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