Section II : La gestion des excédents et des
déficits et l'analyse de la trésorerie
La gestion des excédents et déficits de
trésorerie est le coeur de la gestion de la trésorerie. Il
consiste en la recherche de placements rentables et sûrs pour les
excédents, et de financements de faibles coûts pour les
déficits. Une fois ces excédents et déficits
trouvés, il faudra en chercher les origines. C'est là
qu'intervient l'analyse de la trésorerie.
I. La gestion des
excédents et des déficits
I.1. La gestion des excédents de
trésorerie
En cas d'excédents de trésorerie, la MA.BU.CIG
opte pour les placements suivants :
· un dépôt à terme (D.A.T) :
c'est le blocage d'une somme dans un compte bancaire moyennant
rémunération pour une période déterminée. La
MABUCIG effectue des DAT pour une durée d'un mois renouvelable à
un taux consenti ;
· les soldes des comptes bancaires sont très
souvent créditeurs. Elle a réussit à obtenir de ces
banques la rémunération de ses comptes (agios
créditeurs) ;
· les avances en comptes courants : ce sont des
prêts et des acomptes octroyés soit à ses entreprises
fournisseurs à l'intérieur du groupe, soit à ses
fournisseurs hors du groupe.
I.2. La gestion des déficits de
trésorerie
Ce sont les manques à gagner de trésorerie.
Consciente que la mauvaise gestion de ces déficits engendre des frais
financiers importants, lorsque les cas de trésorerie
négative se présentent, la MABUCIG fait appel à des
financements bancaires à court ou long terme tels les découverts
et les emprunts. Les emprunts sont essentiellement destinés à
couvrir les insuffisances de trésorerie pour les investissements.
II. L'analyse de la trésorerie
Cette analyse est faite par le Contrôleur de Gestion
dans le but de mieux comprendre le solde de la trésorerie. Le solde de
la trésorerie est déterminé à partir de l'analyse
des opérations effectuées par celle-ci. Ces opérations
sont regroupées en trois catégories : les opérations
de financements, les opérations d'investissements, et les
opérations d'exploitation. Il est alors intéressant de faire
cette analyse par l'étude de la structure financière faite
à partir du bilan fonctionnel. Le bilan fonctionnel est indiqué
pour cela car il permet de mieux appréhender la structure du bilan
comptable par le classement des postes de celui-ci en cycles. On a les cycles
suivants :
· le cycle d'exploitation : qui regroupe les
opérations d'approvisionnements, de production et de vente ;
· le cycle d'investissement : il comprend les
décisions d'acquisition d'immobilisation ;
· le cycle de financement : qui est l'ensemble des
opérations de financement réalisées avec les bailleurs de
fonds.
Le contrôleur de gestion appréciera la
trésorerie par l'analyse de l'équilibre du bilan fonctionnel
à travers les notions de Fonds de Roulement Net Global (FRNG),
d'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE) et de Besoin de
Financement d'Exploitation (BFE). Le FRNG représente un excédent
des ressources à long terme par rapport aux immobilisations. Le BFE
constitue une marge de sécurité pour l'entreprise. C'est la
différence entre les emplois d'exploitation et les ressources
d'exploitation.
Notre analyse sera axée sur le BFE parce qu'il permet
une meilleure explication du solde de la trésorerie et il est
directement lié à l'activité de l'entreprise.
II.1. Définition et calcul du
BFE
Lors du cycle d'exploitation, il apparaît un
besoin de financement des stocks et des créances. Il se dégage
aussi une ressource de financement qui provient des fournisseurs et comptes
rattachés. C'est cette différence entre ce besoin et cette
ressource qui donne le BFE. On peut le calculer à partir de la formule
suivante :
BFE = Actif circulant
d'exploitation
- Passif circulant
d'exploitation
II.2. Analyse du BFE
II.2.1. Analyse du contenu du BFE
Le BFE étant obtenu en faisant la différence
entre l'actif circulant d'exploitation et le passif circulant d'exploitation,
analyser son contenu revient à analyser les composants de l'actif
circulant d'exploitation et le passif circulant d'exploitation et du passif
circulant d'exploitation.
L'actif circulant d'exploitation est composé des
stocks, des créances clients et comptes rattachés et des autres
créances d'exploitation. Il correspond au besoin de financement.
Le passif circulant d'exploitation, lui est composé
des comptes fournisseurs et comptes rattachés et des autres dettes
d'exploitation.
Le niveau du BFE est influencé par la durée
des crédits que l'entreprise accorde aux clients et celle des dettes que
le fournisseur lui accorde. Il est donc nécessaire pour l'entreprise de
connaître et de maîtriser ces durées à travers
l'analyse des ratios de rotation.
II.2.2. Les délais de rotation
On en distingue trois (3) à savoir :
Ø le délai de rotation des
stocks : il indique la vitesse d'écoulement des
stocks. Une diminution de cette vitesse entraîne une augmentation de la
durée des stocks dans les magasins et donc un gonflement du BFE. On y
calcul à partir des formules suivantes le ratio de rotation des stocks
de matières premières (F1) et le délai de
rotation des stocks de produits finis (F2):
F1 :
Achat de matières
premières
Stock moyen de matières
premières
F2 :
Stocks de produits
finis
Consommations (en prix de ventes)
Ø la durée du crédit
client : ce ratio donne approximativement la durée des
créances accordées aux clients. Il s'obtient par la
formule (F3):
F3 :
Clients et comptes rattachés
Chiffre d'affaires TTC
Ø la durée de la dette
fournisseur : c'est la durée moyenne des dettes
accordées par les fournisseurs. Sa formule est la
suivante (F4):
F4 :
Fournisseurs et comptes rattachés
Achats et
services extérieurs TTC
Durant quarante cinq (45) jours passés au Service
Comptabilité de la MABUCIG, nous avons pu faire quelques remarques sur
la vie de la société en général et duS
Comptabilité en particulier. Ces remarques auxquelles nous proposons
à certaines des alternatives pour pallier sont les suivantes :
Ø La bonne ambiance sociale dans lequel baigne le
personnel de la MABUCIG rendant plus aisé l'exécution des
tâches aux différents niveaux de responsabilité. Nous lui
souhaitons de pouvoir la maintenir pour s'assurer une bonne cohésion
sociale ;
Ø La contribution de la MABUCIG dans la formation des
futurs cadres de ce pays et particulièrement ceux de la région de
Bobo-Dioulasso à travers l'octroi de stage à ceux-ci, en
témoigne la constante présence en son sein des étudiants
stagiaires issus des établissements de la ville de Bobo-Dioulasso et de
l'Université Polytechnique de Bobo- Dioulasso (UPB). Nous la remercions
pour cette contribution et souhaitons sa continuation ;
Ø L'approche écologique de la MABUCIG à
travers la mise en place d'une politique environnement afin d'assainir le cadre
de travail et de contribuer à la protection de l'environnement de la
région. Nous l'encourageons pour cette initiative ;
Ø Les performances du logiciel SAGE utilisé dans
le traitement des données comptables facilitant ainsi une exploitation
de ces données ;
Nous avons également constaté quelques points
qui pourraient être améliorés. Ce sont :
Ø La centralisation de la comptabilité à
Bobo. Cela occasionne de légers retards dans l'enregistrement des
opérations effectuées par la représentation sise à
Ouagadougou et les agences à travers le pays et des charges
d'expédition des factures, reçus et autres courriers. Un
détachement de la comptabilité à Ouagadougou pourrait en
être une solution permettant un enregistrement rapide des
opérations de la représentation sur place et des agences du
plateau central à savoir Kaya, Koupéla, Ouahigouya et
Ouagadougou.
Ø L'utilisation unique de DAT et d'avance de fonds
comme placement pour les excédents de trésorerie. La MABUCIG
pourraient expérimenter d'autres instruments de placement tels les
achats d'obligations, la prise de participation dans d'autres entreprises du
groupe,...
Ø La défaillance de personnel au service
informatique. Un seul informaticien assure les missions du Service Informatique
de la MA.BU.CIG. En cas d'indisponibilité de ce dernier (absence pour
maladie, congé,...) certaines pannes informatiques causent des
dysfonctionnements surtout à la Direction Administrative et
Financière où le matériel informatique est beaucoup
utilisé. Ce problème pourrait être résolu par le
recrutement de personnel dans ce service au vu de la taille du parc
informatique de la société.
Nous souhaitons par la même occasion une
pérennité des activités de la MABUCIG, pour une
augmentation de la production nationale et donc un accroissement des
agrégats macro économiques du pays.
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