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La Dynamique de la Politique du Logement Social à  Montréal: Essai d'une analyse des enjeux sociaux de l'habitat

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par Kuyena Jacques-René
Universite de Montreal - M.S. en Science Politique 1996
  

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CHAPITRE TROISIÈME

Écologie du processus de production et de mise en oeuvre de la politique du logement social.

Introduction

Les deux chapitres précédents nous ont permis de saisir la portée des concepts de communautés et de réseaux des politiques, aussi bien que présenter le secteur du logement social au Québec. Le présent chapitre nous permettra de vérifier les deux hypothèses. Nous aurons de ce fait mis en relief les dimensions de la communauté de politique du logement social, notamment, les relations qui s'établissent entre les agences étatiques, et les acteurs non-étatiques, intéressés particulièrement à la dynamique de la politique en question. Enfin, notre stratégie de vérification s'articule autour de la région sud-ouest de Montréal où nous vérifierons la pertinence des indicateurs et des variables afin de produire une démonstration convaincante de l'interaction entre l'Etat et les groupes d'intérêt au sein de la communauté de politique du logement social, d'une part; et, d'autre part, nous serons en mesure d'appréhender la dynamique des groupes de pression qui permet d'influencer cette communauté de politique. Cela nous référera à la question soulevée tout au long de cette étude, laquelle consiste à saisir la portée socio-politique des mobilisations populaires ou des modes d'action collective entrepris par les groupes d'intérêt, d'autant plus qu'ils souhaitent l'intervention gouvernementale en vue d'améliorer les conditions d'habitat, et de vie de la population ciblée. C'est au terme de ces analyses que nous évaluerons la portée des phénomènes qui enclenchent la production et la mise en oeuvre de la politique du logement social à Montréal.

1. La logique de démonstration de l'interaction entre l'Etat et les groupes d'intérêt suivant les hypothèses émises.

Nous tenterons de démontrer comment l'interaction s'effectue entre l'Etat et les groupes d'intérêt en nous basant sur les hypothèses que nous avons formule s anterieuremerr,, La

première hypothèse considérée est celle ayant trait au réseau dirigé par l'Etat où les acteurs étatiques jouent un rôle plus proéminent que les groupes d'intérêt lors de la formulation de la politique du logement social. La deuxième hypothèse fait référence au réseau de concertation où les groupes d'intérêt parviennent à influencer les acteurs étatiques au moment de la mise en oeuvre.

Il importe de savoir qu'au Canada. les fabricants d'une politique sociale sont, en général, les autorités élues, du fait qu'elles collaborent avec les fonctionnaires supérieures dans l'élaboration de cette politique. (Dobell et Mansbridge, 1986:2) En fait, nous considérons la politique sociale comme étant une réponse à des besoins ou à une pression découlant d'une action collective, parce que l'Etat entre en relation avec la société pour ainsi répondre et intervenir, ou s'ajuster à une situation (Imbeau et Lachapelle, 1994: 1-7). Quant à la politique du logement social, son processus de production consiste en un enchaînement complexe d'interaction parmi les politiciens, les fonctionnaires, le public, et les organisations non-étatiques en vue d'une décision permettant la mise en oeuvre de cette politique.

1.1. L'effet du rôle plus proéminent joué par les acteurs étatiques que les groupes d'intérêt dans le réseau dirigé par l'Etat, lors de la formulation de la politique du logement social.

Les acteurs étatiques disposent des ressources statutaires qui leur permettent de jouer un rôle proéminent dans la formulation de la politique du logement social. Au sein du réseau qu'ils dirigent, ils consultent les groupes d'intérêt en vue d'analyser les problèmes du logement, et faire des recommandations. Ces dernières sont ensuite adoptées par le conseil des ministres et le parlement en vue de promulguer une loi relative à une formulation de la politique en question Dans ce contexte, les acteurs gouvernementaux sont des législateurs, étant donné que la prise de décision est de leur ressort pour favoriser cette politique redistributive L'Etat dicte des critères qui donnent accès à des avantages sociaux, étant donné sa position relationnelle est forte A cela, Wright (1988. 611) ajoute que

consider aCrf?pt hle nr unacceptahle use of the iegitimate autho,;py 1, ,..(4, t'y 9v. vemmental agencies. Thus. a network may be constituted on the basis of the mutual acceptance of tacit Iimrts to the use of constitutional coercive authority

Les acteurs étatiques dominent ta formulation de la politique, et peuvent imposer leurs solutions, du fait que leur capacité de prise de décision est concentrée et bien coordonnée

Quant aux acteurs qui appartiennent au sous-système ou segment de public attentif, notamment, les journalistes, les experts, etc., par leurs publications et prise de position, feront la publicité aux problèmes éventuels du logement social ainsi que de fa dégradation des conditions de vie des pauvres. (Lemieux, 1995) Le public attentif a tendance à exercer son influence sur les politiques à long-terme, parce qu'il n'a pas accès au sous- gouvernement, et son influence sur chaque politique journalière reste donc minimale. (Pross, 1992: 126).

Pour formuler et coordonner une politique du logement social, la structure de la communauté de politique du logement social dans le réseau susmentionné, les acteurs étatiques préfèrent développer des mécanismes d'intervention qui leur permettent de disposer d'un pouvoir infrastructural. Ce dernier implique la capacité d'établir des relations intégrées avec les groupes d'intérêt (Smith, 1994: 34). Ils ont la capacité d'initiative pour recourir à des ressources institutionnelles en vue de conceptualiser et mettre en oeuvre la politique en question. Dans un réseau dirigé par l'Etat, les agences étatiques telles que la SCHL et la SHQ sont bien organisées par rapport aux groupes de pression, d'autant plus que les intérêts articulés sont diffus, latents, voire même mal représentés. Par ailleurs, la capacité financière de l'Etat permet aux agences étatiques d'imposer leurs point de vue ou directives aux groupes d'intérêt. ou pour le dire comme Lindquist (1992 139).

"the state has consderablt-.. capicity te rie-sion ta cootclinate fts bureaux and

tu act Independently of outside interests Political leaders and senior officiais have a vision or plan for the sector Not Surprisingly. poltcy-making in state
·clirected networks tends to be lopsided and occurs at the behest of the governement Policy-makind anticipatory in nature such as restructunng sectors or establishing a new set of sec/oral interests

ii est essentiel de savoir que ies groupes ci interét moques dans le domaine du logement social, reçoivent des subsides de l'Etat pour financer leurs activités. Cette dépendance vis à vis de l'Etat donne, à fortiori, une position de faiblesse aux groupes d'intérêt, du fait que les agences étatiques adopteront une attitude paternaliste à leur égard Lindquist (1992: 140) corrobore, du reste, notre pensée, en affirmant que

"politics as de, since the government is in a position to create, manage, or restructure an entire policy community, senior managers will have a longer trme horizon and can afford to adopt different strategic postures for dealing with societal interests."

Cependant, un groupe d'intérêt qui souhaite influencer la communauté de politiques, devrait fonctionner dans un cadre bureaucratique (Pross, 1992: 134). Il devrait être capable de contrôler l'afflux des ressources humaines, matérielles, et financières, afin d'exploiter toutes les stratégies pour recueillir des informations ayant trait à la politique en question (Pross, ibid). Il est vrai que le FRAPRU et ses alliés essayent de déployer leurs activités de lobbying en vue d'influencer la communauté de la politique du logement social. Pour ce faire, ils attirent d'abord l'attention de l'opinion publique en organisant des conférences, des manifestations, et l'occupation des lieux publics. Nous approfondirons ces tactiques lors de l'étude de la région sud-ouest de Montréal que nous effectuerons dans la section 3.

En outre, les groupes d'intérêt obtiennent leur reconnaissance auprès du gouvernement plus facilement et plus rapidement que lorsqu'ils sont invités à mettre leur expertise au profit des fonctionnaires (Anderson, 1971: 374). Disposant de ce pouvoir discrétionnaire, ils peuvent participer à la formulation de la politique du logement social dans le réseau dirigé par l'Etat, mais avec une position relationnelle faible

1.2 L'effet de l'influence des groupes d'intérêt sur les acteurs étatiques dans le réseau de concertation, au moment de la mise en oeuvre.

Au niveau de la mise en oeuvre, c'est le réseau de concertation qui prévaut Dans ce

réseau, les groupes de pression parviennent a influencer les acteurs étatiques. Selon Anderson (1971: 370),

because the activities of pressure groups and civil servants occur so close to the core of governmern and bobos. Much information is kept secret or is unavailable because consultatiorrbetween CIVIi servants anapressure group officiais is ofen fnforfnal ramer tyran formai or instrtulionalized. Moreover. the interaction process may be very compiex

Il y existe un autre acteur privé qui joue un rôle primordiai dans-le public attentif: c'estle Groupe de recherches techniques. Ce dernier est capable d'organiser une soirée de rencontre au cours de laquelle il donne le plus d'informa-tions possibles sur le financement, et le fonctionnement d'une coopérative ou d'un OSBL. Le GRT est donc très impliqué dans la région sud-ouest de Montréal où l'espoir de trouver un logement à bon prix devient précaire. Les habitants de cette région devront d'abord exprimer leurs doléances entre eux, pour ainsi créer des associations des locataires du quartier afin de formuler des demandes en matière de logement social. Ces demandes seront agrégées par des comités de logement qui devront, en retour, mobiliser toutes les personnes désirant obtenir un logement social, ou des gens qui veulent tout simplement soutenir cette cause.

Il faudra savoir que le Groupe de recherche technique fait aussi partie du FRAPRU comme nous l'avons expliqué préalablement au deuxième chapitre. Son action est hybride, et c'est ce rôle ambivalent qui crée ta dynamique du processus de mise en oeuvre de la politique du logement social. Du reste, Jordan (1990:336) dit ce qui suit:

"One important rule of the game is mutuality. Members of networks accept and expect mat mutuai adVantages ana benents wiii resuit from their participation in the network. Poiicy issues are handieci wrthin Me poney network, on tne Oasis of trust and a respect for confidence -

Les groupes d'intérêt ont exercé des pressions sur l'autorité publique, au niveau fédéral ou provincial durant la période 1990-1995, afin d articuler les demandes des locataires. Le processus s'enclenche comme suit: Le Groupe de recherches techniques informe les locataires manifestant l'interêt sur un site ou un vieux bâtiment sujet à la rénovation Une première étude de rentabilité hypothétique est alors faite par le GRT, et ensuite. l'organisme

aide le groupe de locataires à préparer une demande de charte de coopérative. aussi bien qu'une demande d'étude du projet par la Société canadienne d'hvpothèaue et de logement (SCHL1. Le GRT et les groupes d'intérêt ont à leur disposition des ressources informationnelles. lesquelles leur confèrent de la spécialisation, d'autant plus que ces entrepreneurs ont l'expertise et l'habilité à exprimer et faire valoir le point de vue des membres de aroupes d'intérêt. Selon Lemieux (1995). ces entrepreneurs suscitent l'attention et sont écoutés, du fait de leurs affinités politiques. et de leur capacité dans les négociations.

Suite aux informations fournies par le GRT. les membres de groupes d'intérêt. avec l'aide de celui-ci, décident de négocier avec le propriétaire pour l'achat de l'immeuble en question. Une entente sur le prix sera ainsi accompli afin qu'une disposition d'une offre d'achat d'une durée de trois mois généralement. soit faite. Dès que cette offre d'achat est acceptée, le GRT accélère les tractations en vue de relever les dimensions de l'immeuble. logement par logement. Il sera alors possible de produire des fonds de plans pour que chaque locataire puisse discuter des transformations souhaitables dans les logements. Après le tamisage de toutes ces discussions avec les futurs locataires, le GRT tient compte des exigences techniques ainsi que celles des différents intervenants gouvernementaux. Cela s'explique par le fait qu'au niveau municipal, on tente de diminuer les modifications avant de subventionner les travaux de construction ou de rénovation, tandis qu'au niveau des principaux soutiens financiers. à savoir la SCHL et la SHQ, leurs intervenants essayent d'influencer la future coopérative à moderniser l'immeuble le plus possible afin d'accroître la durabilité. Dès pue la production de plans et devis préliminaires sera faite. d'autres discussions vont s'enaaaer entre les futurs locataires de la coopérative ou des coopératives les intervenants de la SCHL.. et ceux de la SHQ et des services municipaux de Montréal C'est au terme des changements. dûs à ces dernières discussions, que viennent les plans et devis d exécution. lesquels sont à la disposition d'un architecte du GR t oc s'occupera de I c-)rciaratIon spatiale du pont, La fliee en oeuvre de Li pol+td,,,

du logement social sera gérée ensemble par la SHQ et le GRT jusqu'à la finition des travaux de construction.

2. Interprétation et confirmation des hypothèses:La dynamique de ta politique du logement social

Nous essayons de saisir la portée de la dynamique de la politique du logement social à Montréal. Nous comprenons que la décision d'entamer la mise en oeuvre est le résultat de la négociation spécialisée, de la concertation entre des acteurs venant de différents sous- systèmes. La décision prise par les agences étatiques découle des mécanismes de médiation avec les autres acteurs de la communauté de la politique en question. Cette décision témoigne du compromis, et prouve ainsi la légitimité sui generis pour la mise en application de la politique d'habitation sociale. Dans le réseau de concertation, l'Etat favorise le mode d'intervention en fonction des priorités et du niveau de médiation avec les autres acteurs impliqués dans le processus de mise en pratique de la politique. Les groupes d'intérêt en profitent pour faire des recommandations auprès des acteurs étatiques afin de soutenir les familles à faible revenu dans la recherche d'un logement à loyer modique. Toutefois, Charles E. Lindblom (1980: 64) dit que les acteurs étatiques et les groupes d'intérêt peuvent réajuster le processus de mise en oeuvre, parce qu'ils doivent se parer à toute éventualité, compte tenu des imprévus pouvant advenir au cours dudit processus. Ces ré-formulations et ré-émergences pendant la mise en application prouvent que ce processus n'est pas une exécution mécanique (Jobert et Muller, 1987: 42-45) étant donné que la complexité des problèmes qui y subsistent. Les solutions adoptées permettent, cependant, la réalisation des projets qui découlent des politiques publiques ayant déjà été adoptées,

Comme nous venons de l'expliquer dans la section précédente, l'architecte du GRT joue l'interaction constante entre les acteurs institutionnels et les futurs locataires de la coopérative ou les coopératives en question. Ensemble, ils feront les choix de tous les matériaux de finition Lorsque les plans et les devis auront été complotés et acceptés par

tous les acteurs, le GRT prépare le chantier afin de faire des soumissions, et établir des échéanciers, etc .. Le GRT fera tout pour minimiser les coûts de travaux, puisque les coûts obtenus par soumissions sont plus élevés que ceux prévus par le GRT. C'est au niveau de la finalisation des tractations que les membres de la future coopérative seront prêts à sionei un contrat avec un entrepreneur ou des contrats avec des sous-traitants.

Durant l'exécution des travaux: le GRT assiste quelque fois les futurs locataires de logements sociaux dans l'organisation de leur mouvement, et leur donne une panoplie d'outils à utiliser quand ils commenceront à faire pression sur différents intervenants gouvernementaux. Le GRT aide ces locataires à établir des systèmes de secrétariat et de comptabilité pour que la future coopérative puisse se doter de mécanismes souples et efficaces en vue de la réalisation de divers travaux collectifs, et la fixation en groupe d'une échelle de loyers qui convienne à tous les membres de la coopérative. Le GRT reste toutefois à la disposition de la coopérative, et négocie avec ses mandataires étatiques, dépendemment des fonds disponibles, sur des questions relatives à l'entretien ou réparation de l'habitation sociale.

D'après notre observation, la mise en pratique implique différentes forces qui façonnent ce processus dès qu'une politique publique est formulée. D'aucuns disent que

"manu diffèrent aetors, operating out of diverse arenas, can attempt to exercise political leverage within the Implementation envIronment" (Nakamura et Small wood, 1980: 4G).

Le GRT est autonome par rapport aux acteurs aouvernementaux dans la mise en oeuvre de la politique du logement social, du fait qu'il détient des affinités avec tous les acteurs Les alliances se sont donc formées pour réaliser ce projet Le groupe d'intéressés, c'est-à-dire les locataires de coopératives. ont aussi un pouvoir, du fait qu'ils gèrent la mise en exécution de la décision prise pour construire de logements sociaux Avec l'aide du GRT, ils négocient cette mise en oeuvre avec les responsables concernés dont la présence dans

l'étape finale de ce processus devient minimale.

L'interaction de locataires avec le GRT facilite la négociation avec la SHQ dans le réseau de concertation, d'autant plus que l'Etat a une fonction de suppléance dans le secteur d'habitation sociale. Une intervention étatique dans ce dernier devrait être vigoureuse étant donné que le secteur de l'habitat constitue un champ de régulation important, d'une part, et,

d'autre part, comme le note Réjane Bfary (1988: 28). " un sujet particulièrement propice à un discours sur le mythe "qualité de vie', c est à dire, I amélioration des conditions de vie grâce à une transformation de l'espace et de ses composantes.'

Le domaine de la politique du logement social s'avère être une préoccupation majeure pour une classe sociale bien définie, puisqu'elle la concerne, et a été conçue pour l'aider à obtenir un abri sain à coût modique. Les mutations sociales ont cependant incité la mobilisation politique de diverses personnes qui partagent les intérêts communs en vue d'obtenir des biens collectifs à travers une action collective. Il va sans dire que les dérèglements de la société produisent de nouveaux besoins qui conduisent inéluctablement à la prolifération des groupes représentant les intérêts des personnes vivant dans la précarité. Les individus deviennent homo civicus, voire même, homo politicus, lorsque les actions ou inactions du gouvernement menacent leurs objectifs (Dahl, 1961: 224-225). La cristallisation de ces intérêts nous permettent d'appréhender les niveaux de configuration sociale et professionnelle, ainsi que les différentes formes d'émergence et de représentation de ces groupes d'intérêt.

Il apparaît que la possibilité pour le FRAPRU de maximiser l'influence de la politique du logement social au sein de la communauté de politique afférente. dépendra a 1a fois des ressources qu'il possede et des conditions environnantes dans lesquelles tl opere Le FRAPRU doit donc coordonner ses ressources de iobbying, ses relations verticales, avec les acteurs gouvernementaux, au sein de la communaute de politiques (Greenwarld 1977' 329-339) La dernarcne que suit le consiste d abord a sensibilise 1 Opinion

publique, en général. Les reportages des media foisonnent, notamment dans les journaux, la télévision, et la radio, lorsqu'il s'agit de manifestations organisées par le FRAPRU. importe de dire que, pour atteindre son objectif, le FRAPRU devra choisir des stratégies politiques qui sont fonction des quatre contraintes importantes: 1) ce groupe d'intérêt mesure d'abord la température de l'environnement politique dans lequel les enjeux se jouent; c'est-à-dire qu'il choisit une situation où l'Etat décide de faire des compressions ou augmenter les loyers des logements sociaux; 2) le FRAPRU s'assure que les ressources organisationnelles sont en place afin de mieux cibler ses revendications; 3) le groupe détient un nombre important d'adhérents concernés par le problème de logement; 4) le support financier du FRAPRU doit provenir des diverses sources.

C'est au terme de ce processus que proviendra le résultat, c'est-à-dire la construction des logements sociaux. A titre d'exemple, nous avons constaté que le nombre de manifestations ou autres actions collectives organisées par le FRAPRU, est important durant la période de 1990 à 1995. C'est aussi durant cette période que plusieurs logements ont été construits dans les quartiers précités.

TABLEAU 3.1

Tableau comparatif de nombre d'actions collectives organisées sous la direction du

FRAPRU, et le nombre de réalisation de logements sociaux dans le sud-ouest de Montréal.

Année

Nombre d'actions collectives

Nbr d'immeubles construits

Nbr d'unités de log.soc.

1990

15

5

115

1991

20

9

208

1992

18

 

44

1993

25

7

158

1994

23

12

2

1995

20

5

135

Source Sur base de données compilées par POPIR FRAPRU et aussi le GRT,1992

19g5.

Sur base des informations figurant au tableau 3.1, il appert que les actions collectives ont 'plus ou moins été bénéfiques, puisqu'il y a eu beaucoup de logements sociaux construits durant cette période. Il faut noter que les logements construits en 1994 et 1995 découlent des mises en chantier débutées en 1993, étant donné que les gouvernements fédéral et provincial n'allouaient plus de fonds pour le financement de logements sociaux. Cela dénote une différence entre les chiffres présentés au tableau 3.1 et le graphique 2.3, du fait des compressions budgétaires. Les seuls fonds qui restent sont ceux destinés aux réparations et maintenance des immeubles; il y a aussi le supplément financier que le fédéral, le provincial, ainsi que le municipal octroient à certaines catégories de la population. Le nombre d'immeubles et d'unités de logements sociaux construits au cours de la période de 1990 à 1995 est détaillé dans les tableaux qui se trouvent en annexe, et qui reflètent une liste des logements sociaux construits dans la région sud-ouest de Montréal au cours de la même période.

Si nous essayons d'évaluer la politique du logement social, nous dirons que le désengagement de l'Etat dans ce dernier, a permis aux récipiendaires de pouvoir gérer eux-mêmes leur habitat, par exemple, le cas des coopératives d'habitation. Cela peut s'expliquer tout simplement par le fait que l'on tendait vers la multiplication de coopératives de logement pour les familles à revenu modique jusqu'au moment où le gouvernement fédéral a fait ses coupures dans ce domaine. D'aucuns préconisent même la privatisation de ce stock de logements sociaux, puisqu'ils coûtent très cher à l'Etat. D'ailleurs, le FRAPRU, dans plusieurs rassemblements, accuse l'ancien gouvernement conservateur, ainsi que l'actuel parti libéral, d'avoir contribué à l'assassinat du logement social en faisant passer le nombre de nouveaux logements sociaux de 6258 en 1985 à zéro en 1994. au Québec (Le Devoir du 5 août 1994).

D'un autre côté. dans son programme électoral, le Parti Québécois reconnaissait combien le problème est crucial puisqu'il avait écrit au cours de sa campagne électorale que

quelques 400,000 ménages québécois consacrent plus de 30 % de leurs faibles revenus à leurs besoins de logement, dont 195,000 plus de 50 (Le Devoir du 5 août 1994). Néanmoins, le P.Q. est loin de la demande de 8000 nouveaux logements sociaux par année, formulée par le FRAPRU, malgré son engagement électoral qui consistait à l'instauration d'un programme d'achat-rénovation. En effet, le règlement sur les conditions de location des logements à loyer modique, au Québec, se passe de la manière suivante: le loyer de base est actuellement fixé à 25 % des revenus du ménage. A ce loyer, on y ajoute les frais fixes tels que l'électricité, et le stationnement. D'où, la part du bénéfiaire reviendrait à 28 %. Dans le cas d'une majoration du loyer de base de 25 à 30 %, l'ajout des frais afférents viendront faire osciller la part des locataires au-dessus du 30 % prescrit par l'Entente-cadre Canada-Québec.

Considérant ce qui précède, il nous est loisible d'affirmer que la communauté de la politique du logement social fut très active au début lors de la production de la politique du logement social, mais elle est devenue de plus en plus inactive, à cause de la carence de subventions aussi bien que de l'arrêt de constructions de logements sociaux. Les groupes d'intérêt peuvent faire pression, mais en vain, car, en fait, la logique de la réduction du déficit prévaut dans l'ornière des finances publiques. Le réseau de politique au niveau de la formulation reste dirigé par l'Etat, d'où les groupes d'intérêt n'ont que peu d'influence. Les groupes d'intérêt devraient sensibiliser l'opinion publique afin que la communauté de politiques puisse se rendre compte de la gravité de la situation. Théoriquement, l'opinion publique devrait trouver un consensus pour attirer l'attention du sous-gouvernement, puisque les débats politiques impliquent parfois une confrontation Les fonctionnaires des agences, par contre. cherchent à maximiser leur propre sécurité. surtout à travers l'inflation de budgets et du personnel de leurs agences (Peters 1981).

Depuis la remise en question des acquis sociaux par le gouvernement libéral lors du début
des années 1980. ainsi que par le gouvernement conservateur, le gouvernement féderal a

gelé le budget de la Société Canadienne d'hypothèques et de logement. Compte tenu de la nouvelle nomenclature en matière de la réforme sociale mise sur pied en vue d'endiguer le déficit fédéral, le gouvernement fédéral cherche à faire des économies sur le dos des coopératives d'habitation existantes. Il envisageait une augmentation de loyer de 20

pour les ménages dont le coût du loyer est déterminé en fonction du revenu. Les propriétaires privés, pour l'année 1995, envisageaient également une augmentation, mais de 20

On observe une ingérence accrue de l'Etat dans le fonctionnement des coopératives du logement à cause des pressions faites par les fonctionnaires sur les conseils d'administration de celles-ci afin d'intervenir dans la gestion de leur budget. Des sommes sont ainsi réclamées aux coopératives qui parviennent à épargner sur leurs frais d'opérations. Le nouveau discours de la SCHL serait que les nouvelles initiatives en matière de logement social devraient être financées par les économies réalisées dans la gestion du parc des logements sociaux existants. Cela suppose que les fonctionnaires tentent de faire émerger une nouvelle politique dans ce sens, laquelle nous ramène à la notion de l'autonomie relative de l'Etat que Réjane Bla (1988: 20-21) explicite comme étant

"la dimension financière, qu'il s'agisse de logement ou d'infrastructure, est dominante par rapport à d'autres secteurs subordonnés à des normes qui ne sont pas nécessairement liées à une aide monétaire.....Par ce biais indirect, les cadres administratifs de l'habitat sont appelés à procéder à une répartition de l'aide, à la détermination des types de financement et ainsi à influencer fortement la production de l'espace bâti."

D'ailleurs, Meny et Thoenig (1980: 82) soulignent « te rôle-clef des fonctionnaires et leur capacité à moduler les politiques en fonction de leurs Intérêts corporatifs ou des contraintes de !environnement,'

Il importe cependant de signaler le programme de revitalisation annoncé par le gouvernement du Québec, à l'automne 1995 Ce programme, qui a en effet été mis en oeuvre conjointement avec les ville centres québécoises. a été doté d'un budget de S 50M

dollars. il prévoit égaiement une contribution tinancière équivalente de la part des municipalités participantes. Ce faisant, le gouvernement du Québec s'associe avec ses . partenaires des secteurs municipal et privé afin d'améliorer la qualité de l'habitat dans les secteurs urbains qui en ont le plus besoin, et de produire des retombées intéressantes pour l'industrie de la construction et pour l'économie des régions.

Ces interventions du gouvernement provincial et municipal visent la rénovation résidentielle. Mais, il y a un volet qui s'appelle la mise en valeur laquelle permet l'allocation d'une portion du budget de ce programme à d'autres travaux d'amélioration. Ceci pourrait inclure le programme de logements sociaux, lequel ne reçoit absolument plus des fonds pour de nouvelles constructions.

Enfin, en nous basant sur le critère de confirmation de nos deux hypothèses émises préalablement nous ne pouvons pas démontrer empiriquement qu'une relation de causalité existe, à cause de l'absence de relation fallacieuse. Cela est dû au fait qu'il nous manque un troisième facteur dans l'existence d'un niveau d'association entre nos deux variables. Nous vérifierons empiriquement les implications déduites de ces hypothèses dans notre étude de cas.

3.Stratégie de vérification: L'étude de cas de la région sud-ouest de Montréal

Cette étude de cas nous permettra d'analyser en profondeur tous les aspects de la question de la politique du logement social dans la région sud-ouest de Montréal. Nous examinerons d'abord les deux variables dépendante et indépendante, notamment. la capacité d'Initiative du gouvernement, et l'intermédiation des groupes d'intérêt, ensuite. afin de mettre nos variables en relation avec la réalité empirique, nous décortiquerons les indicateurs choisis suivant les variables respectives

3.1. La capacité d'initiative du gouvernement .

Comme nous l'avons indiqué lors de l'opérationnalisation rie nos variables, la rapacité d'initiative du gouvernement est une variable dépendante qui présente l'effort gouvernemental dans l'allocation des montants de dépenses au financement de logements sociaux. II est aussi évident que la capacité d'initiative du gouvernement fédéral ou provincial se réfère à leur habilité de pouvoir concentrer des ressources institutionnelles suffisantes afin de produire des politiques publiques viables. Selon Atkinson et Coleman (1989), cette capacité est significativement affectée par l'habilité des fonctionnaires de coordonner les actions de participants au processus de formulation et de mise en oeuvre d'une politique publique. En effet, le tableau 3.2 nous explique les variations des coûts et contributions aux programmes de logements sociaux par la SHQ et la SCHL durant la période de 1990 à 1995. Par exemple, le coût des programmes des immeubles des offices municipaux d'habitation à commencé à augmenter en 1991, soit 45,948 MM, pour ainsi atteindre un chiffre de 48,165 MM en 1993. Il y a eu ensuite une réduction en 1994, soit 43,698 MM, jusqu'au 40,142 MM, en 1995. Tandis que les coûts ont légèrement oscillé entre 1992 et 1995. Pourtant, il apparaît clair que la contribution de la SCHL est plus élevée par rapport à celle de la SHQ.

3.2. L'Intermédiation de groupes d'intérêt

Les groupes d'intérêt jouent un rôle d'intermédiaire entre l'Etat et la population, du fait qu'ils articulent les revendications ou les intérêts de cette dernière afin que l'Etat puisse les agréger. L'action des groupes d'intérêt répond, en effet, au seul cadre des politiques publiques. Mais, pour imputer le bénéfice exclusif de l'invention de la politique du logement social ou de l'adoption d'une mesure relative dans ce domaine aux responsables de ces groupes d'intérêt. il faudra que les actions soient publicisées, et les décisions corollaires rendues visibles A l'inverse. il est parfois difficile de mesurer les résultats, les effets directs de certaines mobilisations, d'autant plus que bien de domaines dans lesquels est implique l'activité des groupes ne bénéficient pas d'un débat public

TABLEAU 3.2

COUT & CONTRIBUTIONS AUX PROGRAMMESjen milliers de dollars) PAR LA SHQ

Programmes

Immeubles des offices municipaux d'habitation

 

Coopératives et OSBL

Coût

Financement SHQ SCHL

Coût

SHQ

Financemen

SCHL

Année

 
 
 
 
 
 

1990

38783

17433

21350

16071

4102

11969

1991

45948

21112

24836

21436

5298

16138

1992

46798

21320

25478

25867

6493

19374

1993

48165

21540

26625

27647

6923

20724

1994

43698

19307

24391

32404

8110

24294

995

40142

14998

25144

34143

8464

25679

Source: Société d'habitation du Québec. Rapports annuels 1990-1995.

il est vrai que l'émergence du FRAPRU est le produit de multiples transactions sociales dans lesquelles sont présents des acteurs fort dissemblables. Sans retomber dans une vision élitiste et démiurgique de l'action sociale, il faut dire que les dirigeants du FRAPRU, qui se mobilisent autour d'une revendication, se donnent ainsi les moyens d'atteindre les objectifs qu'ils se sont assignés. Ces entrepreneurs ou dirigeants du FRAPRU sont spécialisés sur une cause et sont toujours capables d'expliquer les logiques multiples et simultanées qui concourent à la production et à l'objectivation des intérêts qu'ils essayent de défendre. Leur travail devient donc politique, puisqu'il s'articule autour de trois volets: la délimitation, la légitimation, et la représentation. il va de soi que les entrepreneurs politiques du FRAPRU, s'évertuent à créer une sorte de synergie entre les différents groupes membres ou associés au FRAPRU lors des actions collectives. Tout ce que les mobilisateurs veulent obtenir, c'est une sorte de pacte social réussi. Les indicateurs que nous avons sélectionnés faciliteront la mise en relation de cette variable indépendante avec la réalité empirique, et, ils se distinguent de la manière suivante: Les actions collectives des groupes d'intérêt; les tactiques et stratégies utilisées par FRAPRU; l'effectif du FRAPRU; et, enfin, les sources du financement du groupe.

3.2.1. Les actions collectives des groupes d'intérêt

Les actions collectives dépendent des répertoires, stratégies et ressources dont disposent ces groupes d'intérêt. Ce qui résulte visiblement des actions collectives pourrait se résumer en ces quelques traits: occupations de lieux publics ou privés, marches, rassemblements sur la voie publique, réunions, sit-in, pétitions, affichage, distribution de tracts, lettre ouverte ou remise d'un dossier d'information, interviews accordés aux médias, et conférence ou communiqué de presse.

Les stratégies adoptées, sont celles qui consistent à entretenir des discussions avec le gouvernement. étant donné que ces groupes sont le reflet des quartiers du Sud-Ouest Pour bien mener une action collective, ces groupes ont besoin d un répertoire qui designe

les moyens établis en vue de faire avancer ou défendre leurs intérêts. Le FRAPRU et les groupes d'intérêt du Sud-Ouest formulent. en résumé, leurs revendications de la manière suivante:

1)Maintenir fa population résidente;

2)Préserver le stock de logement à bas loyer;

3)Favoriser les rénovations aux conditions des résidents.

Cette liste de revendications est publiée dans un document intitulé,le cahier de revendications. Le FRAPRU mène toujours une campagne de sensibilisation pour attirer l'attention de trois paliers du gouvernement sur ces revendications. Quant aux ressources dont dispose le FRAPRU, celles-ci vont de la raison d'être du groupe, des attentes que ce dernier compte exprimer, aux moyens financiers dont le groupe dispose. L'existence d'une organisation et d'une représentation produit toujours une interaction entre les deux pôles, c'est-à-dire, les groupes d'intérêt et l'appareil gouvernemental. Le FRAPRU mobilise, en plus, les acteurs pertinents étant des constructeurs des opinions publiques sectorielles ou de l'opinion publique générale; ce sont en fait les experts, les consultants qui sont en quelque sorte des spécialistes. Leur intervention est aussi nécessaire, puisqu'ils sont écoutés et sont persévérants dans la négociation, et, enfin, peuvent investir assez de ressources dans une activité politique (Lemieux, 1995). A cela, il faudra ajouter aussi les médias avec les journalistes, les éditorialistes, et les gestionnaires des organes de diffusion de l'information que le FRAPRU mobilise pour la cause du logement social. Par ailleurs, le FRAPRU favorise aussi les communications et les échanges entre les membres et les autres groupes d'intérêt afin de produire des effets de feedback concernant la promotion et la défense des droits et intérêts des locataires actuels et potentiels du logement social Ces locataires à faible revenu et les autres citoyens concernés, veulent formuler des revendications concernant la rénovation de leurs quartiers, par la mise en chantier des logements sociaux Pour ce faire, ils s'organisent autour de ces groupes d'intérêts pour qu'il y ait l'intervention étatique en vue d'endiguer les conditions lamentable-, d'habitat

3.2.2 Les tactiques et stratégies du FRAPRU

Le FRAPRU s'était déjà engagé à lancer des campagnes de mobilisation en faisant de la sensibilisation sur ses revendications afin de les défendre à tous les niveaux gouvernementaux. Lesdites campagnes sont toujours coordonnées par plusieurs groupes membres afin que cette sensibilisation se fasse alternativement sur toute l'étendue de la province du Québec. Le FRAPRU est donc l'aboutissement des actions des groupes de quartiers que nous avons vu jusqu'à présent dans ce travail. Rappelons que ce sont les locataires qui prennent l'initiative de former leur association, laquelle deviendra plus tard un comité-logement. Ce dernier s'incorpore ensuite dans un groupe d'intérêt tel que le POPIR qui devient alors le représentant de ces locataires auprès des autorités gouvernementales par le truchement de FRAPRU.

Le FRAPRU a choisi la voie pragmatique, consistant à associer les citoyens résidents des quartiers concernés aux problèmes concrets, pour lesquels ils doivent concurremment définir les solutions adéquates dans une perspective de changement et de promotion collective. Du reste, Dahl (1964:40) définit l'influence comme étant une relation entre les acteurs selon laquelle un acteur induit les autres à se comporter d'une manière qu'il souhaite. Cette notion d'influence est devenue très importante parmi les analystes des théories de groupes. En principe, l'analyse de l'influence devra provenir des relations que le FRAPRU entretient avec plusieurs autres acteurs impliqués dans la communauté de politique. Ces relations peuvent en effet être soit horizontales ou verticales, compte tenu des demandes politiques de la société que le FRAPRU articule. Sa fonction première étant d'exercer la pression et l'influence au sein de la communauté de politique du logement social,

Les stratégies du FRAPRU consistent à agir à deux niveaux D'abord le niveau interne.
c'est-à-dire, faire du lobbying auprès des élus du peuple ou des ministères en charge du
dossier du logement social au sein du sous gouvernement Ensuite le niveau externe où

les activités du FRAPRU consistent à rechercher un appui de l'opinion publique parmi les autres acteurs du public attentif. Il existe des méthodes pour mesurer l'ampleur des stratégies internes et externes, mais cela ne nous concerne pas pour l'instant. A titre d'exemple, nous pouvons expliquer par ordre de préférence, les tactiques (Walker, 1991: 109) utilisées par le FRAPRU, en nous basant sur les données de la période allant du juillet 1993 au mois de juin 1994. Cette période est très importante parce qu'elle coïncide avec la tenue des élections fédérales en 1993.

a)Protestations ou manifestations: Le FRAPRU et d'autres coalitions de mouvements sociaux avaient organisé une grande manifestation le 12 septembre 1993 en vue de contrecarrer la visite de la Première Ministre, Kim Campbell, à l'Université du Québec à Montréal, où se déroulait une rencontre importante des membres de son parti. L'objectif visé était de faire comprendre à Mme Campbell l'existence d'une coalition forte des défenseurs du logement social. La Première Ministre avait ostensiblement observé une ligne de piquetage houleuse devant I'UQAM. Au cours de cette même année, plus précisément le 29 septembre 1993, une autre manifestation avait eu lieu au bureau électoral du parti conservateur, à Ottawa. Le FRAPRU devait signaler sa présence afin que le parti conservateur ne puisse ignorer la question du logement social dont les subventions ont graduellement été réduites. A ce propos, il est essentiel de comprendre que le logement social n'avait pas été un enjeu de la campagne électorale au niveau canadien, puisqu'aucun des chefs de partis n'avait fait de déclaration importante à ce sujet. Toutefois, le FRAPRU avait du moins réussi au cours de ces deux manifestations, à attirer l'attention des médias canadiens et québécois sur l'enjeu du logement social, étant donné que, selon Hrebenar et Scott (1990. 153),

the objectives of orotests and bertioristratioris tO attfaC:t atter ItlOrl tt) tire justice 0l

the cause and tu embarras the arourfs oppdhents int() making concessons

b)Conférence de presse Le FRAPRU avait organisé ie 21 octobre 1993 une conférence de presse aux assises de Multi-Caf de Côte-des Neiges. à Montréal pou'

dénonce! les compressions du parti conservateur dans le logement social. Au fait, selon le FRAPRU, ces coupures fédérales ont particulièrement causé du tort au Québec, étant donné que ce dernier compte un nombre proportionnellement plus grand de mal-logé(es), et n'a jamais reçu sa juste part de fonds fédéraux en habitation. D'où, la fin du financement fédéral à la réalisation de nouveaux logements sociaux vient au contraire confirmer cette inégPlito dont est Victime le Queher.

c)l obbyinq législatif. Au Québec, un groupe de pression qui entreprend des démarches A Q éh c, ne doit pas ignorer le caractère national conféré â l'AcernhiéP nationAle. Puieque, selon la tradition q- ruébécoise le gouvernement et le parlement québécois sent plus pros rie leur électorat que ne le cent le gouvernement et le parlement canadien (Bovin, 19R7: 124). Le FRAPRI I fait du lobby ng au niveau des services dee rioputés rira rnppoeition ainsi que rie r
·oHx qui sont eu pouvoir. A titre d'exemple, quelques militAnte du FRAPRI I ont effectué une visite au parti libéral fériéral à rvinntroPt le 14 octobre 1 QQN MAie, la suite rie cette démarche n'a rien donms, puisque depuis leur arrivée au

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les libéraux n'ont pas modifié les rneaCliretQernt er

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rd)PertiriPetinn à une Mention'. bilan des interventions du FRAPRLI durant

électione a été positif Fn effet ce groupe d'intérêt et ses autres groupes memnree, ont travaillé d'arrache-pied durant la campagne électorale fédérale, Cette présence aura finalement réussi a donner une certaine viQihilit4 a "canton du !ogomont sncin! pour dénoncer les compressions parti conservateur. Comme le logement social n'avait. vraiment pas été un enjeu de cette campagne iilecthralla art niveau canadien lo FRAPP1J avait organisé ire débat entre le canHylat. lih:! et la candidate du Bloc quéhérnrs le 13

tnhre) 19Qq 1 Polyvolento Saint Honri. Dans l'oneomhlo,l'action poliNuo du FRAPRU

avait. été de nin !a pli et la pli ic frurtueuso ar r cours de cette période En fait, le

FRAPRU contente rie trois granne acquis
· le premier était la mobilisation rias mat-

membres, d'autant plus que cette mobilisation avait donné lieu à une certaine visibilité aux actions de la campagne. Le deuxième était la capacité du FRAPRU à avoir recours à différents moyens de lutte, allant du lobby politique à des manifestations symboliques ou à des actions dérangeantes. Le troisième acquis se trouve dans la collaboration établie par le FRAPRU avec d'autres partenaires tels que le mouvement coopératif en habitation du Québec, la coalition canadienne pour le logement, la Fédération canadienne des municipalités, et les ministres de l'habitation de certaines provinces. Cependant, ce sont plutôt les manifestations qui sont très courantes dans les actions collectives menées par le FRAPRU. Ce dernier organise en effet des manifestations devant les édifices qui abritent les bureaux des élus ou les agences ayant rapport avec la politique du logement social.

3.2.3. L'effectif du FRAPRU

L'effectif d'un groupe d'intérêt traduit l'efficacité de la mobilisation qu'il a effectuée. Selon Rothenberg (1992: 74-82), les facteurs qui déterminent l'effectif d'un groupe d'intérêt sont les intérêts, les préférences, l'habilité de payer sa cotisation. En fait, le FRAPRU est un regroupement national de lutte pour le droit au logement, et comprend en son sein 45 groupes actifs dans différentes régions du Québec. C'est une organisation provinciale qui défend les intérêts de ce dernier dans le domaine du logement social. En plus, ses membres sont divisés en deux catégories dont l'une présente les groupes participants qui payent une cotisation annuelle, tandis que l'autre englobe les groupes associés qui ne payent rien. A cela, nous pourrons nous référer à la liste des membres que nous avons illustrée dans le deuxième chapitre. L'effectif fluctue annuellement compte tenu des plusieurs enjeux sociaux. En ce qui concerne la région sud-ouest de Montréal, le nombre des membres du FRAPRU et les autres groupes d'intérêt se situe aux alentours de 10000 personnes selon les estimations des dirigeants Toutefois. ces groupes d'intérêt continuent à sensibiliser les gens afin de les recruter.

3.2.4. Les sources de financement

Les sources de financement du FRAPRU proviennent principalement des agences

iat.hr.) r t.:

rE'é t en. !dent :ici

deux hypotheses eriises Nous aunns

du gouvenerrien: et l'intermédiation de g-

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communauté de politiques varient selon la disponibilité des fonds allou s à la construction de logements sociaux. La capacité crinitiative de l'Etat a diminuo. a. cours de 19- ei 1995 du fait du manque fonds, lequel etan', conjujue par le déficit budgétaire. Le secteur de l'habitatv.-)n sociale n'est plus une priorité. nous osons méme croire qu'il a renvoyé aux calendes gr cques, L'intermédiation cf::. groupes d'Intrét souffre ec.13.1enient de cette situation, d autant plu:, que le g uvoine,ment ne repend pus à leurs revendications Etan',

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donné l'importance l'inforrnatisql four

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paliers du gouvén,.:2ment ar ies pL.P.ato.on

redr.ienr confirme Fred Thompson (1979: ix), que

"le tôle limité des groupes d'intérêt canadiens. de même que la thèse de leur pouvoir d'intervention plus faible. sont largement attribuables à la structure constitutionnelle du gouvernement canadien et de ses mécanismes de décision

.....trorraege MMMMMMM

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