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Le rôle de l'Eglise dans le processus de démocratisation en République Démocratique du Congo (1990-2006) Nécessité et Perspectives

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par Jimmy MUNGALA FETA
Abomey-Calavi/ Chaire Unesco pour les droits de la personne et de la démocratie - Diplôme d'Etudes Appronfondies (DEA) 2009
  

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Paragraphe 2. La responsabilité collective dans un projet commun

La responsabilité collective dans la réalisation du projet commun consiste à rendre chacune et chacun conscients et capables de transformer l'imagination créatrice en acte palpable. Aussi, il sied de souligner que la démocratie est une réalité à trois dimensions ; elle est d'abord une valeur, c'est-à-dire, une certaine vision du monde, elle est un processus et enfin, elle est une praxis qui régit la gouvernance d'une société.

En tant que valeur, c'est-à-dire « image guide », selon L. CHAMBART DE LOUVE, elle n'est pas encore entièrement ancrée dans la vie collective. En sa qualité de force de socialisation de mouvement social, l'Eglise-famille de Dieu est à même de mieux transmettre les valeurs indissociables à la démocratie, c'est-à-dire, une vision du monde dégagée de toute idéologie partisane, transcendant les aprioris idéologiques, dénonçant sans complaisance, les dérives de la société et disposant des atouts pour mieux « conscientiser »113(*) les populations.

En s'intégrant de façon dynamique à l'action et en refusant d'outrepasser ses prérogatives, l'Eglise a toutes les chances de faire entendre sa voix pour autant que les laïcs surtout chrétiens prennent de plus en plus l'initiative des stratégies. L'Eglise devra non seulement saluer, encourager le débat citoyen mais suscité et appuyé davantage l'éclosion des débats sur les politiques publiques. De plus, la défense de la justice sociale exige de l'Eglise de s'adresser autant aux pouvoirs publics qu'aux partis politiques qui doivent développer les réponses appropriées et spécifiques aux préoccupations du peuple. Dès lors, il est nécessaire d'informer le peuple sur la gestion du pays, car, comme déclare Elie WIESEL, Prix Nobel de la Paix 1986, « la neutralité favorise l'oppresseur, jamais la victime ; le silence encourage le persécuteur, jamais le persécuté, l'Eglise a un rôle prophétique et doit répandre la vérité quand personne d'autre n'ose le faire »114(*).

La teneur de ces propos traduit également le sens de l'histoire de la révélation : Dieu lui-même ; les juges, les prophètes, le Christ et les apôtres n'ont rien fait d'autre qu'influer sur les gouvernants et les gouvernés pour le bonheur du pays et de ses habitants. Tant les Institutions dépersonnalisées influent sur le comportement de la classe politique, tant les réformes au sein de la justice, dans l'Administration sont une panacée visant à renforcer le pouvoir de l'autorité politique, symbole et garant d'un Etat de droit.

Parmi les acteurs qui participent à cette entreprise, il y a les forces vives de la Nation dont fait partie l'Eglise qui ne cesse de soutenir et accompagner, à travers des actions et initiatives locales, l'édification de la nouvelle Nation congolaise, car, il ya un temps pour tout : un temps pour la guerre et un temps pour la paix (Ecclésiaste 3 : 8).

Maintenant que la page d'une histoire écrite, à certains moments, en lettres de sang a été tournée, le peuple congolais aspire recouvrer le calme, la paix et la tranquillité. Indéniablement, cela suppose que les dirigeants étatiques prennent la mesure de cet intérêt vital en faisant montre de conscience et de volonté politique élevées. Comme l'a dit Théodore Cardinal SARR du Sénégal, « la paix n'est pas celle imposée par les plus forts à partir des rapports de force et des conflits armés, mais la paix du dialogue et de réconciliation mutuelle »115(*) à travers le monde. Ainsi, il ne peut y avoir de développement harmonieux sans ce facteur indispensable qui conditionne la réalité matérielle du projet commun. Pour ce faire, l'Eglise doit continuer l'accompagnement de ce grand chantier de la consolidation de la paix et de la concorde nationale (A) à travers la poursuite de l'action pendant la période postélectorale (B).

A. Consolidation de la paix et de la concorde nationale

Au sujet de sa situation d'Etat post-conflit, la RD Congo est mieux placée pour développer des attitudes et des stratégies de grande portée. En effet, `'la paix ne signifie pas seulement absence de la guerre, mais un processus dynamique de coopération entre les Etats et les peuples''116(*), ces propos du Professeur Anicet MUNGALA résume l'intérêt de cette indispensable donne pour la RD Congo.

L'Etat de droit ici, c'est aussi la consolidation et la consécration de l'indépendance de la magistrature à travers le principe sacro-saint et constitutionnel de la séparation des pouvoirs Exécutif, Législatif et Judiciaire. Or, la jeune démocratie congolaise est encore fragile, trois décennies de dictature et une décennie de guerre ont laissé des traces dans les mentalités et les comportements. Aussi, la tenue des élections générales n'a nullement imposé la paix, mais a été suivie d'une période cruciale face à la consolidation de la paix, à la stabilité et à l'intégrité du territoire national qui restent des défis auxquels s'emploie inexorablement la RD Congo à relever notamment dans sa partie névralgique à l'Est d'où étaient lancées les guerres de 1996 et 1998.

Cependant, en dépit des progrès louables déjà notés avec le brassage de quelques groupes armés, le processus de mise en place d'une armée républicaine, intégrée, forte et dissuasive a connu beaucoup trop de ratés pendant la transition. Par conséquent, la contribution de l'Eglise doit être proposée pour prêter main forte dans ce secteur de souveraineté, car, tous les peuples, à commencer par les dirigeants, conviennent que la paix est au centre de toutes les autres valeurs ; sans elle, l'homme ne peut rien bâtir de solide et de durable.

En revanche, selon Nestor DIMBWANA et `'la Pléiade Congolaise'117(*), il faut admettre qu'en tant qu' « acte qui met fin aux hostilités et aux fracas des armes » l'absence des combats ne garantit pas nécessairement l'absence d'un conflit. Telle est la situation sécuritaire et humanitaire très préoccupante dans les provinces du Nord Kivu, Sud Kivu et dans la Province Orientale, qui ne traduit pas cette paix en tant que valeur universelle au coeur de la cohésion sociale de tous les peuples.

En somme, face aux faiblesses et lacunes apparues depuis la transition dans la gestion du secteur de la sécurité, à l'insécurité au Nord et au Sud-Kivu due grandement à l'activisme aveugle de nombreuses milices, groupes armés locaux et étrangers ainsi que de certains éléments indisciplinés et véreux des Forces Armées de la RD Congo (FARDC), la consolidation de la paix passe nécessairement par la réforme de ce secteur et celui de la justice.

* 113 Dans son homélie le 19 mars 2009 au Stade Ahmadou Ahidjo à Yaoundé à l'occasion de sa première visite en terre africaine (Cameroun), le pape a déploré "le bouleversement de la vie traditionnelle" africaine et "la tyrannie du matérialisme" sous l'effet de la mondialisation. Tout en avertissant qu'à ce rythme, "L'Afrique en général et le Cameroun en particulier encourent le risque de ne pas reconnaître" Dieu, "le véritable auteur de la vie", il a évoqué le "déracinement" tragique de nombreux Africains, particulièrement les jeunes privés de ressources et attirés "par les paradis éphémères". (Lire Le pape déplore l'effet de la globalisation en Afrique devant la foule à Yaoundé, AFP/JA du 19mars 2009, version électronique sur le web)

* 114 Propos de Mgr Pius NCUBE, Archevêque de BULAWAYO au ZIMBABWE tenus dans un entretien avec le quotidien britannique Daily Telegraph (cf. Attaque de Mugabe contre les évêques qui `'font la politique'', AFP/JA - 4 mai 2007, version électronique sur le web)

* 115Propos tenus dans son homélie lors de la célébration de la première messe de son Cardinalat, lire Sénégal: stade comble pour la 1ère messe de cardinal de Mgr Théodore SARR, 02 décembre 2007/, version électronique, AFP, www.jeuneafrique.com.

* 116 Extraits de l'intervention du Pr A. MUNGALA ASSINDIE SANZONG portant sur les fondements de la culture de la paix, Atelier sur la paix, la démocratie et la bonne gouvernance organisé par l'Observatoire des médias congolais (OMEC), 03-05 avril 2007, Kinshasa, 2007, www.lepharerdc.com

* 117La Pléiade congolaise est un mouvement de libres penseurs et intellectuels créé à la suite de la Transition démocratique pour l'avènement d'un ordre politique nouveau en RD Congo. A travers leurs actions, elle véhicule les bonnes idées au service de la paix, la réconciliation et la reconstruction nationales

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