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Décentralisation et Gouvernance de l'eau potable en milieu rural au Bénin: cas de la commune de Toffo

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par André ADOMOU
Université de Bouaké et Institut Universitaire du Bénin - DESS développement et gestion de projet 2008
  

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CONCLUSION

Cette étude a été entreprise en vue d'éclairer la décision des autorités de la commune sur le choix raisonné de l'option de gestion du service de l'eau potable de leur milieu.

Nous n'avons nullement la prétention d'avoir fait un diagnostic exhaustif du secteur eau potable de la commune de Toffo. Mais le présent mémoire a révélé, des certaines failles du système de gestion en vigueur que nous résumons en essentiel comme suit :

- la gestion communautaire à l'état actuel ne rassure pas de la pérennité du service de fourniture de l'eau potable aux populations de la commune de Toffo : comptes-rendus de gestion insuffisants, démocratie interne biaisée, fréquence de conflits internes entre responsables gestionnaires ou du fait de prétendants à la gestion, etc. ;

- le coût de fonctionnement des Associations d'Usagers de l'Eau potables est trop élevé par endroit, au point où la rentabilité des AEV soit menacée de ce seul fait.

- le type d'énergie utilisé (groupe électrogène, ou abonnement à la société béninoise de l'énergie électrique) ; et la consommation par tête de personne de l'eau potable sont, tout de même, autant d'autres facteurs qui influencent négativement la rentabilité des AEV.

Cet ensemble de constats corrobore les idées de Janique (E.) lorsque ce dernier déclare : « l'idée qu'un comité villageois reviendrait moins cher qu'un opérateur privé en charge de la gestion des mêmes équipements hydrauliques tient parfois du mythe : détournements financiers, difficultés à gérer les équipements de manière professionnelle ou à investir pour d'éventuelles extensions, manque de disponibilité liée au bénévolat imposé aux membres du comité, voilà autant de facteurs de risques pour le développement des projets selon les modalités prévues à l'origine et donc de possibilités de surcoût »42(*) (p.6)

Au vu de tout ceci, nous suggérons de repenser la stratégie en priorisant l'option professionnelle.

Certes, on note un taux de fonctionnalité des points d'eau acceptable (75,5%). Mais si rien n'est fait dans le sens de l'amélioration des indicateurs de performance des AEV, le pire est à craindre dans un proche avenir surtout dans la mesure où le processus de transfert de la maîtrise d'ouvrage à la commune est très lent et les réformes engagées par les services compétents tardent à prendre véritablement forme sur le terrain. Ainsi, nous suggérons qu'il est impérieux de s'employer à fermer les fissures que la présente étude a dévoilées au risque qu'elles ne deviennent demain des gouffres, après demain des crevasses. C'est pourquoi, nous avons élaboré de concert avec les acteurs locaux intervenant dans le service d'eau potable de la commune les quatre orientations stratégiques qui suivent :

- Renforcer les capacités d'intervention de la division technique de la mairie ;

- Renforcer les capacités de compréhension des acteurs communaux (AUEP, élus, notables...) sur les réformes en cours;

- Prendre des mesures en vue de l'amélioration des indicateurs financiers de gestion des AEV ;

- Opter pour la professionnalisation à moyen terme de la gestion des AEV.

L'option de professionnalisation de la gestion des AEV est incarnée aujourd'hui par la politique sectorielle de l'Etat. Mais le processus doit être conduit avec doigté et méthode. La stratégie qui a consisté à transformer les actuels Comités Directeurs en Groupements d'Intérêts Economiques (GIE) a suscité des remous et autres quiproquo parce l'idée, non seulement, n'a pas été discuté avec les acteurs locaux, mais parachutée de l'extérieur sans l'effort minimum de communication et de partage que requiert un changement de si grande envergure. Il nous semble plus judicieux de concrétiser d'abord la maîtrise d'ouvrage communale du secteur par la signature avec les gestionnaires actuels des cahiers de charges stipulant clairement leurs droits et obligations et la prise de mesures limitant le développement des surcoûts de gestion avant d'envisager la gestion professionnalisée. De toutes façons, la professionnalisation du service d'approvisionnement en eau potable doit être entendue comme un processus et non une panacée imposée une fois pour toute dans la précipitation.

* 42 Janique, E., (2003) Eau et assainissement : croyances, modes et modèles, in Afrique contemporaine, 2003.

L'auteur est expert eau et assainissement de l'Agence Française de Développement (AFD)

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