WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

( Télécharger le fichier original )
par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2- PROBLEMATIQUE

L'humanité est confrontée de nos jours à une démographie sans cesse croissante dont l'essentiel s'observe dans les pays sous-développés notamment d'Afrique subsaharienne où sévissent déjà la famine et la malnutrition. En 2001, 17 à 34 % de la population des pays de l'Afrique subsaharienne était sous alimentée (FAO, 2001), une sous alimentation qui témoigne manifestement d'une pauvreté qui ne dit pas son nom et qui a pourtant des conséquences très néfastes. En effet, la pauvreté réduit la capacité de travailler et la résistance à la maladie, et affecte le développement mental et la réussite des enfants (FAO, 2001).

Pour résorber la famine, la plupart des pays concernés ainsi que les institutions internationales chargées de lutter contre la faim dans le monde ont élaboré des politiques de sécurité alimentaire. Les différentes mesures prises ont largement fait appel aux céréales qui de part l'importance de leur volume au niveau mondial étaient vues comme une solution toute faite. Mais une telle perception du problème ignorait les réalités nationales et restait en particulier peu adaptée dans les régions où les tubercules occupent une place importante dans la production agricole (Degras, 1986). C'est le cas notamment de l'igname dont Miège (1986) fait remarquer qu'elle représente dans l'alimentation de beaucoup de peuples des régions intertropicales, la plante nourricière par excellence au point que leur existence est centrée sur cette culture et que leur mode de vie, comme, cela a lieu en Afrique, est influencé si non modelé par cette production.

Au Bénin, on ne peut réellement parler de famine, malgré la présence de quelques poches d'insécurité alimentaire dans le Nord-Ouest du pays, structurellement déficitaire du point de vue alimentaire (Aho et al, 1997). Les politiques agricoles pour assurer la sécurité alimentaire sont axées sur le manioc et les céréales en particulier le maïs. Ces cultures ont longtemps et continuent de faire parties des préoccupations des institutions nationales de recherche ainsi que

3 des services de vulgarisation agricole. Mais l'igname n'a jamais figuré parmi les préoccupations réelles de l'Etat béninois aussi bien dans sa politique agricole que dans sa stratégie de sécurité alimentaire (Adanguidi, 2001).

L'igname constitue pourtant l'une des cultures vivrières les plus importantes du Bénin. Selon Adanguidi (2001), nul n'ignore le rôle traditionnel que joue l'igname dans l'alimentation notamment dans la sécurité alimentaire et sa forte insertion dans l'économie marchande.

Sur le plan économique, ces deux dernières décennies sont marquées par le développement du commerce de l'igname indépendamment de l'appui de l'Etat. Le développement de ce commerce fait suite à l'augmentation de la demande de ce produit par la création d'un marché intérieur principalement dans la ville de Cotonou qui offre un excellent débouché pour la production nationale (Adanguidi, 2001).

Par ailleurs, la plupart des régions où se cultive l'igname sont des régions productrices de coton, principale culture d'exportation du pays qui est donc source de devises étrangères. En effet, avec près de 400.000 tonnes dont l'essentielle est exportée, le coton représente près de 70 à 80% de la valeur des exportations, 35% des recettes fiscales et sa contribution en termes de valeur ajoutée est estimée à 13% du PIB (LARES, 2004 ; INSAE, 2002 ). Il constitue donc un enjeu socio-économique primordial et compte tenu de cette importance, le gouvernement béninois a pendant des décennies, concentré la plupart des ses efforts de développement sur la filière, ce qui fait qu'elle a enregistré une croissance beaucoup plus forte que les autres secteurs agricoles (Banque Mondiale, 2002). Le coton présente en effet plusieurs avantages qui incitent le producteur à s'adonner à cette culture. Tout d'abord, le prix de vente est connu en début de campagne et la commercialisation est garantie. De plus, par cette culture, le paysan a la possibilité d'accéder au crédit de production sous forme d'intrants (Biaou, 1998).

Outre ces facteurs extérieurs à la filière et qui limitent le développement de la culture d'igname, sa production est aussi handicapée par des contraintes endogènes. L'igname est en effet une culture très exigeante que ce soit en main-d'oeuvre, en terre fertile et en matériel de plantation pour la reconduction de la culture (INRAB, 2001).

Concernant la main-d'oeuvre, si la production de l'igname par unité de superficie est relativement élevée, le rendement du travail est en revanche minime (Knoth, 1993). Selon Orkwor et Adeniji (1998), il faut, dans les conditions actuelles de production entre 300 et 400 hommes jour de 8 heures de travail, pour espérer un rendement de 10T/ha, soit un temps de travail de 2400 à 3200 heures.

En dehors de l'exigence en main-d'oeuvre, la reconduction de la culture est une contrainte qui limite non seulement les superficies à emblaver mais aussi réduit le disponible alimentaire ou les marges bénéficiaires. Orkwor et Adeniji (1998) soulignent que les agriculteurs utilisent 1,5 à

4 2T d'igname pour planter un hectare de culture. Cela représente souvent plus de 25% de la production par hectare (INRAB, 1996)

Quant à la contrainte terre, il est à mentionner que l'igname est généralement placée en tête d'assolement sur des terres très fertiles riches en humus (INRAB, 1996 ; Knoth, 1993 ; Gbèdolo, 1991). Cependant, il est à souligner que ces terres fertiles deviennent de plus en plus rares de nos jours, obligeant à des migrations temporaires vers les zones à faible densité de population, elles aussi en constante diminution (Adanguidi, 2001).

Les contraintes ci-dessus évoquées sous-entendent plusieurs questions qui restent sans réponse :

- Face à l'engouement porté à la culture cotonnière ces dernières années, quelle est son incidence réelle sur la production de l'igname ?

- Quelle rationalité guide l'allocation des ressources par les producteurs dans sa production ?

- Les systèmes de production d'igname sont-ils efficaces sur les plans économiques et techniques ?

Les réponses à ces différentes questions seront données le long du présent travail intitulé : « Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire ». Ce travail sera conduit dans la commune de Glazoué plus précisément dans le village Alawénonsa.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery