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Economie des systèmes de production intégrant la culture de l'igname en zone cotonnière : une analyse des contraintes par un modèle de programmation linéaire. Etude de cas du village Alawénonsa (commune de Glazoué)

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par Yao Antoine ADIDEHOU
Faculté des Sciences Agronomiques/ Université d'Abomey-Calavi - Ingénieur Agroéconomiste 2004
  

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2.2.3.2- Matériel de plantation

La disponibilité semencière existant dans l'agriculture actuelle est souvent considérée comme un frein pour la production de l'igname tandis que la valeur monétaire élevée des semences est donnée comme un facteur pesant lourdement sur le coût de production (Dumont, 1998). En effet, l'igname se multiplie traditionnellement par voie végétative et exige de grandes quantités de tubercules pour assurer la reproduction (Degras, 1986). Il faut environ 10.000 semenceaux de 150 à 200g ou 60.000 mini-semenceaux de 25g pour planter un hectare de tubercules consommables (Orkwor et Adeniji, 1998). Dumont (1998), fait remarquer que dans l'ensemble, l'agriculture arrive à assurer ses besoins en semences mais qu'il est aussi certain que les exploitations peuvent difficilement changer leur échelle de production.

2.2.3.3- La terre

L'igname est très exigeante en fertilité du sol, surtout les variétés précoces (Bonneval, 1999). Elle est généralement placée en tête d'assolement dans des sols très riches en humus (Gbèdolo, 1991 ; Knoth, 1993 ; Adanguidi, 2001). De nos jours, les terres fertiles deviennent de plus en plus rares, obligeant à des migrations temporaires vers les zones à faible densité de population, elles aussi en constante diminution (Adanguidi, 2001). Du fait du système de culture qui ne compense pas le départ des nutriments, la terre est abandonnée pour de nouveaux défrichements après 2 ou 3 ans (Biaou et Tchégnon, 1995). Cela conduit à la destruction des terres et à une agriculture non respectueuse de l'environnement, donc non durable.

2.2.4- Relation avec le coton

La relation entre l'igname et le coton est différemment interprétée ou présentée par les auteurs. Selon Dumont (1995), la production cotonnière n'aurait pas un effet négatif sur celle de l'igname ; bien au contraire, la stratégie de production cotonnière des exploitations passerait par l'aménagement d'un stock vivrier faisant appel aux ignames. Selon Adanguidi (2001),

12 l'implication de cette thèse serait que le développement de la culture cotonnière entraînerait donc celui de l'igname. C'est cette thèse que défend Sidi (1987), lorsqu'il stipule qu'il existe une complémentarité entre le coton et les cultures vivrières.

Adégbidi (2003) pense que du point de vue de l'allocation de la main-d'oeuvre, les deux cultures seraient concurrentes. En effet, le coton exige la mobilisation d'une main-d'oeuvre aussi importante que la culture de l'igname. Cette situation conduit à une régression des superficies emblavées pour l'igname alors que celles du coton augmentent sans cesse. Ces résultats viennent corroborer ceux de Tossou (1985), quand il a indiqué l'existence d'un goulot d'étranglement entre les deux cultures du point de vue allocation de la main-d'oeuvre.

Cette concurrence entre le coton et les autres cultures a été signalée dans d'autres pays. Madi (2000), dans une étude menée au Cameroun a démontré que les producteurs mobilisaient les ressources tout d'abord pour la satisfaction des besoins minima vitaux d'autoconsommation et ensuite pour la production cotonnière. Schwartz (1985), au Togo a constaté qu'il était pratiquement impossible pour le paysan de combiner dans la même année, le cycle de l'igname avec celui du coton.

Cette concurrence entre les deux cultures qui se partagent des terres de plus en plus pauvres contraint les populations à la migration. C'est ce qui explique la création de nouvelles zones de colonisation à Savè et Ouessè où on note actuellement une forte production d'igname dans le département des Collines.

Ce débat sur la concurrence ou la complémentarité entre le coton et les cultures vivrières est bien résumé par Ton (2001). Selon cet auteur tout au long de la saison, les paysans doivent effectuer des arbitrages entre différentes cultures à propos du temps, de la main-d'oeuvre et des biens d'équipements qui pousse à supposer l'existence d'une concurrence entre les deux types de cultures. Il mentionne que, malgré la concurrence, il semblerait que les cultures soient complémentaires à l'examen des volumes de production car l'augmentation de la production de coton n'a pas conduit à une réduction des superficies cultivées en vivriers. Ses idées sont renchéries par LARES-APEIF (1996) qui a montré que les arrières effets des intrants utilisés pour la culture du coton permettent aujourd'hui d'accroître de plus de 30% les rendements de certaines cultures vivrières comme le maïs (cas du développement spectaculaire que le maïs a connu dans le Borgou au cours des 15 dernières années). Cet auteur présente aussi le coton comme un handicape au développement des cultures vivrières. Pour lui, bien que, les enquêtes ne confirment ou n'infirment aucune des deux thèses, on peut remarquer globalement que plus de 50% des gros producteurs de coton enquêtés s'adressent au marché à un moment ou à l'autre de l'année pour s'approvisionner en produits vivriers (leur propre production se révélant insuffisante).

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