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La dignité de l'enfant

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par Pierre Leon André DIENG
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maà®trise en Droit 2003
  

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SECTION II - LA PORTEE REDUITE DES GARANTIES

INTERNATIONALES

La communauté internationale est un monde où convergent plusieurs civilisations, cultures et perceptions de la notion de la dignité de l'enfant.

Des divergences de compréhension et du contenu des intérêts en présence peuvent être une source d'affaiblissement des garanties internationales (Paragraphe 1) et l'absence de moyens de coercition à l'échelle internationale est très significative à ce propos (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 - La divergence des intérêts en présence

La société internationale est un assemblage disparate d'Etats qui se disent égaux dans un même exclusive, dans une même approche de la notion de souveraineté dont ils tirent leur liberté. En principe, ils ne peuvent donc se contraindre mutuellement au respect et au développement des droits.

Envisager les rapports entre l'enfant et l'Etat sous l'angle de la protection due par ce dernier est un choix qui laisse dans l'ombre les hypothèses où l'Etat n'assure pas vraiment sa protection.

Si le Sénégal a pu ratifier sans état d'âme la Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant (CIDE), les Etats-Unis ont refusé de le faire pour ne pas devoir à subir l'obligation d'abolir la peine de mort qui est également applicable aux enfants (art. 37 CIDE). Tandis que d'autres considèrent comme injustifiée l'interdiction d'engager dans l'armée des enfants de moins de 15 ans (art. 38 CIDE).

La liberté d'opinion est proclamée par l'article 14 de la convention de l'ONU mais quant à la liberté de relations de l'enfant, rien de précis n'est énoncé dans ladite convention, qui envisage seulement les droits de réunion et d'association lesquels concernent plutôt l'Etat que les familles.

La CIDE indique que l'enfant ne doit pas être séparé de ses contre leur gré et peut entretenir des relations avec celui de ses parents qui se trouverait dans un autre pays. Cette exigence est très régulièrement battue en brèche par les décisions de justice qui confient la responsabilité ou la garde des enfants à des institutions spécialisées d'assistance et d'entraide à l'enfant ; et parfois même contre le voeu de l'enfant.

La Convention de la Haye du 22 octobre 1980, qui a été ratifiée par une trentaine d'Etats dont le Sénégal, tend à assurer le retour immédiat de l'enfant dans le pays de sa « résidence habituelle » s'il est retenu ailleurs en violation d'un droit de garde attribué par les règles du pays de résidence. Le respect de cette convention a du mal à être assuré, en général, entre juridictions de pays différents.

D'un autre côté, l'Islam marque sa différence par rapport à une « morale » calquée sur une essence chrétienne des pays occidentaux à laquelle, sur bien des points, il n'adhère pas. En effet, les conventions internationales relatives à l'enfant connaissent, pour la plupart, une ligne rédactionnelle occidentale. Ce qui n'empêche pas des pays musulmans, devenus membres des institutions relatives à la protection de l'enfant d'adhérer officiellement à des textes auxquels ils ne croient pas et qu'ils violent sans retenue. Cette même attitude est très perceptible dans bon d'Etats d'Amérique du Sud fortement christianisés.

Le caractère de cette unité de façade remet gravement en cause le consensus interculturel sur lequel se fondent les instruments juridiques internationaux et revêt un aspect délibérément restrictif quant à l'exercice de certains droits et libertés fondamentaux, au point que certaines dispositions essentielles sont en deçà des règles de droit en vigueur dans nombre de pays où la « légitimité » des pratiques de châtiments corporels est le principe.

Il serait angélique de croire ou de faire croire que la vision unie mondiale de la dignité de l'enfant, énoncée dans les textes internationaux et à laquelle presque tous les gouvernements du monde ont officiellement donné leur aval, constitue l'apothéose qui cimente « la société humaine ». Ce qui est souvent dit dans un milieu est différent de ce qui est dit, au même moment par les mêmes personnes dans un autre lieu et, pire encore, dans leurs pratiques. On peut parler d'hypocrisie lorsque la pureté des intentions énoncées vise à masquer des actes qui sont tout bonnement contraires aux droits que les Etats, y compris le Sénégal, se sont engagés à faire respecter.

La protection internationale de la dignité de l'enfant achoppe sur deux obstacles majeurs :

- l'absence de conviction profonde d'Etats que certains au moins de ces droits constituent des valeurs suprêmes de l'enfance. L'humanité s'essoufflant, des ouvriers de la 25ème heure sans scrupule font de la condition de l'enfant un fonds de commerce, une sorte d'industrie à l'escroquerie (le mot n'est pas fort !) ;

- le dogme de la « souveraineté » des Etats, souvent vidé de la signification réelle pour bien de pays, permet d'opposer une barrière à la protection internationale des enfants par ceux l'invoquent comme prétextent pour ne pas agir. C'est à juste raison qu'on peut s'étonner de la promptitude de l'Etat du Sénégal a ratifié toutes les conventions, et son inertie à honorer sa signature par la non application des recommandations transcrites dans lesdites normes internationales et l'absence du toilettage de sa législation, sur bien des points choquants et que nous avons eu à relever le long de notre étude. Ce sentiment d'impunité des Etats à violer des décisions internationales s'explique aussi par l'absence de moyens de contrainte au niveau international.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery