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La mise en place d'un système d'évaluation en continu: sur les politiques de l'agenda 21 du SICOVAL

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par Cédric VANDAELE
Institut d'Etudes Politiques - M2 Conseil, Evaluation et Action Publique 2009
  

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3. Le choix des indicateurs : tout est politique !

Le débat entre le local et le global se retrouve dans le choix des indicateurs. A t-on envie de mesurer l'évolution des spécificités locales, parfois endémiques, ou alors avoir des indicateurs plus généraux et comparables avec d'autres échelles territoriales.

La collectivité a néanmoins tout intérêt d'avoir des indicateurs reconnus par tous les acteurs du territoire et autres partenaires afin de pouvoir communiquer sur son projet de territoire.

Le Sicoval a pris le partie de mélanger les deux approches en sélectionnant une grande partie des indicateurs proposés par le Commissariat Général au Développement Durable tout en rajoutant des baromètres mesurant des actions plus spécifiques au projet de territoire. Tous ces indicateurs sont rassemblés au sein d'un tableau de bord29 qui devra être établi annuellement par tous les services de la collectivité et les partenaires extérieurs fournisseurs de données.

a. L'indicateur, ébauche de la réalité - instrumentalisation de l'information ?

Définitions de l'indicateur

Selon l'Organisation de Coopération et de Développement économique (OCDE) : «... une variable ou une valeur calculée à partir de variables, donnant des indications sur ou décrivant l'état d'un phénomène, de l'environnement ou d'une zone géographique, d'une portée supérieure aux informations directement liées à la valeur de la variable.». (1993)

Selon l'Institut Français de l'Environnement (IFEN) : « donnée qui a été sélectionnée à partir d'un ensemble statistique plus important car elle possède une signification et une représentativité particulière » (2003)

Le système d'évaluation du Sicoval repose donc essentiellement sur une batterie d'indicateurs. Ce choix a été retenu afin d'avoir un aperçu synthétique et périodique de toutes les politiques au détriment d'une analyse fine et précise des phénomènes.

Les indicateurs doivent du coup être bien choisis pour retranscrire le plus fidèlement les phénomènes complexes comme les politiques de développement durable où différents paramètres entrent en jeu.

Les principales caractéristiques d'un indicateur sont de quantifier et de qualifier l'information en la simplifiant. L'information peut alors être décrite de façon :

- unidimensionnelle : cardinale (un chiffre), ordinale (une note, un classement), qualitative (bon/mauvais)

- bidimensionnelle (vecteur) : une tendance d'évolution dans le temps (augmentation/diminution)

28 THEYS J., 2002, « L'approche territoriale du "développement durable", condition d'une prise en compte de sa dimension sociale », in Revue Développement durable et territoires

29 La liste des indicateurs retenus se trouve dans la partie 2 - C - 1 « Les indicateurs retenus » page 51

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La mise en place d'un système d'évaluation en continu : L'Agenda 21 du Sicoval - tridimensionnelle (espace) : apercevoir l'évolution spatiale (cartographie)

Un indicateur peut donc retranscrire des informations de dimensions différentes. Pour mesurer des phénomènes plus complexes, certains indicateurs (appelés également indices) sont le résultat d'une agrégation d'autres indicateurs de base. L'indice de Développement Humain (IDH) en est un exemple. Afin d'avoir un thermomètre alternatif au Produit Intérieur Brut (PIB) pour mesurer le développement des sociétés, les Nations Unies (PNUD) ont crée l'IDH qui agrège le niveau d'éducation, l'espérance de vie et le niveau des revenus des ménages. Plus compliqué et plus récent, le BIP 40 (en référence au CAC 40) a été crée en 1999 par le collectif Réseau d'alerte sur les inégalités (RAI) pour mesurer le niveau de pauvreté et les inégalités d'un territoire. Cet indice est construit à partir d'un assemblage de 58 séries statistiques reflétant les diverses dimensions des inégalités : la santé, les revenus, l'accès à l'emploi, l'éducation, le logement,...

L'utilité d'un indicateur dépend d'abord de sa capacité à refléter la réalité : peut-il autant le faire ? L'actualité nous montre qu'il y a fréquemment des débats sur la valeur d'un indicateur. Pour mesurer le chômage par exemple, « la population sans emploi à la recherche d'un emploi (PSERE) »30, les différents organismes tel que le pôle emploi, l'INSEE, le ministère du travail ou encore le BIT n'ont pas les mêmes méthodes de calcul et ne publient pas les mêmes chiffres. Ces écarts peuvent s'expliquer par la perméabilité entre les concepts de l'emploi, du chômage et de l'inactivité. Néanmoins on assiste surtout à une instrumentalisation de l'information selon les différents objectifs des acteurs. Quoi de plus facile que de réduire le champ des personnes considérées comme chômeurs en raccourcissant les durées d'indemnisation ou la mise en place de contrôles plus stricts ? Les chiffres semblent facilement manipulables et utilisables à toutes les fins.

« L'indicateur est l'arbuste qui cache la forêt, le détail qui masque la complexité du monde du travail. A trop vouloir simplifier et formaliser un « résultat », on oublie le monde, on se réfugie dans un espace protégé des brûlures de la vie, on finit par jouer avec le joystick appelé indicateur, c'est ce qu'on appelle le pilotage »31

Il n'existe donc pas de bons indicateurs en soit, mais plutôt des indicateurs appropriés à un contexte particulier. Le choix d'un indicateur est dicté par des facteurs humains. Il reste une part de subjectivité dans ces mesures qui semblent objectives. Le choix d'un indicateur dépend de ce que l'on veut mesurer. En conséquence, il est nécessaire de définir ce que l'on veut mesurer avant de choisir un indicateur.

La plus-value de l'indicateur sera alors sa faculté d'être facilement compréhensible (technicité simple) par des acteurs différents (scientifiques, gestionnaires, politiques et citoyens) afin de favoriser le dialogue et une connaissance commune.

Il ne suffit pas de définir les bons indicateurs, il faut apprendre à bien les utiliser ensemble

30 Définition INSEE

31 GAUZENTE G., Chronique de l'indicateur en folie, octobre 2007

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