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Philosophie et religion chez Hegel

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par Cyrille Tenejou
Grand Seinaire Saint Augustin de Maroua - Fin de cycle de philosphie 2009
  

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I.3.3. La méthode de la philosophie de la religion

Dans cette partie, nous tenterons de répondre aux questions suivantes : Quelle méthode adopter pour critiquer en philosophe la religion ? En quoi cette méthode restera- t- elle distincte des autres méthodes philosophiques ?

La méthode de la philosophie de la religion doit permettre au philosophe de mener son enquête auprès de l'homme religieux et de décider de ce qui vaut ou ne vaut pas du point de vue de la raison dans le comportement et les affirmations de celui-ci. Nous estimons que la méthode d'analyse réflexive et critique -méthode dite de discrimination- est celle qui convient.

Henry DUMERY, dans sa recherche d'une méthode à la philosophie de la religion, est arrivé à conclure que les méthodes d'explication, de confrontation, d'anticipation ne conviennent pas à la philosophie de la religion ; elles sont inopérantes et incomplètes. Le phénomène religieux ne se dissout pas dans ses données objectives comme le croit le naturalisme explicatif. Il ne se résout pas en éléments formels ou subjectifs, comme le croit le criticisme. Par contre, il ne s'agit pas de le considérer comme tout fait ; il faut trouver le moyen de préserver la spécificité du donné religieux et, soumettre ce dernier à l'examen critique. De ce fait, la phénoménologie nous paraît d'un appoint sérieux. Par l'épochè, elle réserve la question de la valeur surnaturelle de la religion. Par l'intentionnalité, elle échappe à tout subjectivisme, elle respecte la « région » du sacré. Par l'intuition des essences, elle procède à la découverte immédiate des significations du phénomène religieux. Enfin, par sa manière d'aborder les problèmes de constitution, elle permet de repérer les différentes couches de sens qui s'amalgament dans l'acte intentionnel. Pour ce quadruple service, elle est précieuse. Cependant, la phénoménologie a une lacune à combler : la carence métaphysique. Pourtant, « le spécialiste des religions n'est jamais métaphysiquement neutre ; secrètement il prend parti. Ses recherches, sa méthode, ses options restent commandées, même à son insu, par des présupposés philosophiques dont il est responsable »49(*). Pour combler cette carence métaphysique de la phénoménologie, nous allons la remanier en lui substituant une autre méthode spécifique à la philosophie de la religion.

« Aux procédés de compréhension, il faut succéder les procédés de discrimination, qui sont non seulement descriptifs, mais judicatoires. Ils placent le critique en face de la religion comme devant un donné. Mais au lieu de se borner à dresser un inventaire même détaillé, la méthode de discrimination classe et hiérarchise d'après des critères normatifs. Elle sait que la conscience comporte plusieurs niveaux distincts et que toutes les structures sont à juger d'après ces niveaux [...]. Dès lors, chaque fois que toute activité humaine -art, science, religion- se trouve rapportée à cette hiérarchie des plans, à cette gamme de niveau critique, il devient possible de la différencier et de l'apprécier. C'est ce en quoi il y a discrimination normative, ou judication au sens philosophique du mot »50(*).

En bref, nous ne saurons concevoir de philosophie de la religion sans la critique, encore moins sans détection compréhensive des niveaux de la conscience. Pareillement, le philosophe de la religion n'a pas à être d'abord l'inspecteur des travaux finis, mais l'initiateur, l'introducteur, celui qui, traditionnellement, agite la question préalable et place chacun devant ses responsabilités. Critique des autres, il le sera occasionnellement ; mais critique de soi, critique de sa recherche et de l'objet de sa recherche, il doit l'être essentiellement51(*).

Finalement, il faut admettre que la philosophie de la religion qui sympathise avec l'expérience religieuse ne peut être une phénoménologie objectiviste du phénomène religieux. Elle a pour présupposé la disposition religieuse de l'âme, à savoir à la fois un sujet religieux et un acte sacralisateur. Mais, si elle s'inscrit plutôt dans une religion instituée, ce qu'elle ne peut manquer de faire plus ou moins, elle va s'appliquer à la lecture des textes sacralisés par cette religion - en raison de la tradition qui est la sienne - et elle deviendra herméneutique spirituelle52(*).

* 49 H. DUMERY, op. cit., p. 29.

* 50 Ibidem, p. 222.

* 51 Dans ces deux derniers paragraphes, nous avons suivi de près Henry DUMERY dans son ouvrage susmentionné.

* 52 Cf. J.-L. VIEILLARD-BARON, loc. cit., p. 2465.

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