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Transports et échanges commerciaux dans les pays de la CEMAC

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par Mathilde NJANKE TATCHOU
Université de Yaoundé II Soa CAMEROUN - Master II en Economie des Transports  2008
  

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Conclusion

Les pays de la sous région semblent cependant avoir compris l'importance des infrastructures de transport pour parvenir à une intégration effective. En effet, les pays de la CEMAC ont adopté le, 21 juin 1993 à Yaoundé, un réseau d'itinéraires de transits dits « axes structurants »  avec pour objectif déclaré de construire à moyen terme un réseau de routes bitumées pour permettre une circulation aisée de pays à pays. Certaines routes ont déjà ainsi été construites avec l'appui de l'Union Européenne. Il s'agit entre autres de la route Bertoua - Garoua Boulai (247,6 km) qui doit permettre de relier le Cameroun au Tchad ; la route Yaoundé-Ambam, Ambam-Eking, ambam-Kyé-Ossi doit permettre de relier le Cameroun au Gabon et à la Guinée équatoriale.

Le transport des marchandises en zone CEMAC s'effectue à travers plusieurs modes de transport. Des études réalisées sur ces différents modes de transport ont bien démontré que les coûts de transport varient d'un mode de transport à un autre et restent encore dans tout les cas, très élevés en Afrique centrale. Ce qui ne permet toujours pas de stimuler les exportations et d'accroître les parts significatives des marchés sous régionaux.

Ces éléments sont autant de source indéniables de difficultés que rencontre l'ensemble des transporteurs engagés dans le transport des marchandises en zone CEMAC et qui rendent difficiles les échanges.

Pour mieux mettre en exergue le rôle des transports dans l'amélioration des échanges, nous allons décrire au chapitre 2 les échanges Intra communautaires des pays de la CEMAC.

CHAPITRE 2

DESCRIPTION DES ECHANGES INTRA

COMMUNAUTAIRES DES PAYS DE LA CEMAC

Le climat des pays de la zone CEMAC est favorable à la production des cultures vivrières et maraîchères. L'ensemble des marchés frontaliers regorge des vivres que l'on trouve à l'intérieur du pays. Ces marchés sont les zones de rencontre des populations frontalières et permettent ainsi le renforcement de l'intégration sous régionale. La difficulté pour ces cultures vivrières repose sur leur transformation, leur conservation et leur acheminement sur les marchés compétitifs.

Après une présentation des secteurs économiques des pays de la sous région en première section, nous parlerons des échanges intra communautaires en deuxième section.

Section 1 : Présentation des secteurs économiques des pays

de la SR

Nous évoquerons dans cette section le secteur primaire et le secteur industriel des pays de la CEMAC

1.1- Le secteur primaire

Le secteur primaire occupe une place prépondérante dans la CEMAC à plusieurs égards. L'agriculture et l'élevage fournissent des emplois à une population rurale qui représente 58 à 60 % de la population totale. Le secteur primaire fournit 30 à 50 % du PIB et de 20 à 60 % des exportations de pays non producteurs de pétrole de la SR (www.izf.net). Le potentiel n'est que très partiellement exploité et ce secteur devrait constituer le socle d'une politique de développement pour la plus part des pays de la SR et offrir de larges possibilités d'investissements.

· Le potentiel agricole. 

La communauté dispose d'un potentiel considérable, on estime que sur 184 millions d'ha cultivables, seuls environ 14 millions sont effectivement exploités. Couvrant deux écosystèmes différents, une zone forestière et une zone sahélienne, le territoire de la communauté se prête à une grande variété de production. On peut les classer dans deux grands groupes : les cultures vivrières destinées à l'alimentation et les cultures de rente pour l'exportation.

Chaque pays pratique au moins une des principales cultures de rente comme nous le voyons au tableau 9 et le Cameroun pratique presque toutes les cultures de rente de la zone.

Tableau 9 : les principales cultures de rente des pays de la CEMAC

Pays

Cultures

Cameroun

RCA

Congo

Gabon

Guinée Equatoriale

Tchad

Cacao

X

 

X

X

X

 

Café

X

X

X

X

X

 

Caoutchouc

X

 
 

X

 
 

Banane

X

 
 
 
 
 

Coton

X

X

 
 
 

X

Thé

X

 
 
 
 
 

Huile de palme

X

X

 
 
 
 

Tabac

 

X

 
 
 
 

Source : construction de l'auteur à partir des données du rapport économique CEMAC 2004

Les quantités exportées restent modestes par rapport au marché international. Il faut remarquer que certaines productions alimentent les industries locales. C'est le cas du cacao pour le chocolat, du tabac pour les usines de cigarettes, de la canne à sucre pour les sucreries.

Il y a encore de vastes étendues de terre propice à la création de complexes agro-industriels.

La Sous Région pratique, selon les pays, des cultures variées destinées à l'alimentation des populations, notamment : manioc, banane plantain, mil, sorgho, arachide, canne à sucre, banane douce, mat, riz, pomme de terre, igname, macabo, taro, sésame, patate douce, haricot, tomate, aubergine, oignons, ananas.

Tableau 10 : Production alimentaire des pays de la CEMAC (en milliers de Tonnes, moyenne sur 11 ans 1990 - 2000)

pays

Production

Cameroun

RCA

Congo

Gabon

Guinée Equatoriale.

Tchad

Tubercules et racines

236,6

891,4

782,3

410,7

80,5

612

Bananes

770,9

101,6

45,58

9,8

17

0

Plantains

1036,6

74,2

83,3

255,7

0

0

Céréales

1144,4

120

17,3

27

0

151,4

Fruits

1673,5

221

188,7

276,8

17,5

109,2

Légumes

499,1

69,1

44,4

32,4

0

83,8

Poisson

81156,1

13775

43591,6

36450,1

4571,8

82030

Source : Rapport FAO 2000

· Potentiel forestier. 

La forêt constitue un patrimoine important des Etats de la CEMAC. La réserve forestière de la SR regorge environ 3000 essences de valeur, dont les plus importantes sont : l'Okoumé, l'Obèche, l'Azobé, l'Andoung, l'Ebène, l'Eucalyptus, l'Acajou, le Sapeli, l'Ayous, l'Iroko. Une petite partie seulement de ce bois est transformée, le reste étant exporté sous forme de grumes.

Tous les Etats membres tentent par des règlementations d'imposer un taux de transformation locale plus satisfaisant, afin d'accroître la valeur ajoutée nationale dans le bois exporté. Il est également important de diversifier davantage les essences exploitées et de réduire les pertes en forêt.

L'exploitation de la forêt en Afrique Centrale doit se faire aujourd'hui en tenant compte de l'objectif global de protection de l'environnement. Chaque Etat dispose d'un code forestier actualisé ou en cours d'actualisation, qui règlemente l'exploitation rationnelle de la forêt en encourageant la transformation locale, l'exploitation durable par la régénération, ainsi que l'intéressement des populations paysannes aux fruits de cette exploitation.

Le Secrétariat Exécutif de la CEMAC se propose d'élaborer un code forestier régional responsable de l'harmonisation des politiques forestières et de l'élaboration des stratégies communes pour la préservation, la protection, la restauration et l'amélioration de la qualité de l'environnement. Tous les états de la SR sont signataires des différents Accords et Protocoles internationaux en matière d'environnement

La sylviculture est marquée par des prescriptions environnementales concernant la protection de certaines grumes et le contrôle de leur abattage. Le bois, sous différentes formes, reste l'une des matières premières les plus exploitées. Sa production est encouragée dans l'ensemble des pays de la sous région à cause de la forte demande des pays asiatiques et européens. L'intérêt dégagé pourrait traduire le niveau d'exportation en direction des pays industrialisés.

L'Afrique Centrale abrite la forêt tropicale humide du bassin du Congo, qui est la deuxième grande forêt tropicale primaire du monde après les forêts amazoniennes. Sa superficie qui est de 2.1 millions km² représente 26% des forêts du monde et 70% du couvert forestier d'Afrique. Malheureusement, cette forêt connaît une réduction drastique de 6% chaque année, due à la pression humaine croissante. Cette forêt s'étend sur le territoire de six pays : le Cameroun, la RCA, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et la République Démocratique du Congo.

· Sous secteur Elevage et Pêche. 

L'élevage et la pêche sont les principales sources de protéines d'origine animale dans l'alimentation des populations de la zone. Les activités pastorales menées dans trois des six Etats couvrent une superficie d'environ 1,1 millions de km², plus de 35% des populations au Cameroun et 40% au Tchad se consacrent aux activités d'élevage. L'effectif global du cheptel bovin de la zone était de 12 millions de têtes en 1995, et l'effectif disponible à l'exportation sur pied et vivant représente 12% du total. Le Tchad et la RCA sont des exportateurs nets de bétail. Le Cameroun est à la fois importateur et exportateur.

L'Afrique Centrale n'a pas pu bénéficier du Protocole Viande prévue dans la Convention de Lomé. Au contraire, elle est envahie par les produits carnés européens subventionnés. La promotion et la valorisation des produits de l'élevage restent insuffisantes et n'ont pas permis d'exploiter à fond les ressources de la zone. Les importations de lait dans l'ensemble des pays en constituent une illustration. La zone CEMAC dispose d'atouts importants pour le développement de l'élevage, notamment l'abondance de la terre et un climat très favorable.

Les quatre pays côtiers de la zone CEMAC  à savoir le Cameroun, le Gabon, le Congo et la Guinée Equatoriale totalisent près de 1.752 km de côtes, 80.210 km² de plateau continental, 536.900 km² de zone économique exclusive qui devrait favoriser des activités de pêche fluviale et maritime . La pêche industrielle offre un important potentiel à venir pour la sous région. Le potentiel halieutique exportable est estimé à plus de 345.000 tonnes toutes espèces confondues.

Tableau 11 : Potentiel exportable (en tonnes) des espèces des eaux maritimes

Pays

pélagiques

demersaux

Crustacé

Total

Cameroun

40 000

12 000

11 000

63 000

Congo

50 000

12 000

 

62 000

Gabon

147 000

29 000

 

176 000

Guinée Equatoriale

38 000

6 000

 

44 000

Total

275 000

59 000

11 000

345 000

Source : bulletin officiel de la CEMAC 2004

Pélagiques : espèces qui vivent en haute mer, appelées également poisson bleu (sardine thon)

Demersaux : espèces qui vivent près du fond de l'eau encore appelées poisson blancs (morue)

Crustacés : espèces dont le corps est couvert d'une membrane dure et cassante

Les captures des espèces thoniers tropicales sont importantes et estimées à 10 000 t/an. Le Cameroun, le Congo, le Gabon sont des exportateurs réguliers de produits halieutiques. La Guinée Equatoriale est un exportateur occasionnel. La production totale atteint 75 000 tonnes, dont 45 000 au Cameroun, 16 000 au Gabon, 12 000 au Congo et 3 000 en Guinée Equatoriale. On recense 40 000 pêcheurs, avec 14 000 pirogues dont 30% sont motorisées et 250 unités de pêche industrielle.

Les quatre pays côtiers sont des importateurs nets de produits halieutiques, plus de 60 000 tonnes dont plus de 70% sont les petits pélagiques congelés ; le reste est constitué de poissons séchés, salés ou fumés. Le volume de consommation justifie l'intensification des activités de pêche industrielle.

Dans le cadre de la coopération régionale, des organisations intergouvernementales  comme la CEBEVIRHA s'occupent de la promotion de la pêche artisanale, de la protection de l'environnement marin, de l'harmonisation des politiques et des législations, ainsi que de la surveillance des opérations de pêche dans la zone.

Les hydrocarbures, en zone CEMAC sont les principaux produits d'exportation. Sur l'ensemble des 6 pays que compte la CEMAC, seul la RCA n'est pas producteur de pétrole. La croissance économique sous régionale est fortement tributaire des produits pétroliers.

La mise en exploitation des nouveaux champs pétroliers en Guinée Equatoriale, le recul de la production du pétrole brut du Cameroun, Gabon et Congo en 2003 ont permis à ce pays d'occuper la place de leader dans la sous région. Au cours de l'année 2003, sa production était de 12.4 millions de tonne, le Gabon 12.3 millions de tonne, le Congo 11.2 millions de tonne, le Cameroun 5 millions de tonne et le Tchad 1.3 millions de tonne. Les produits pétroliers des autres pays, de la sous région permettent de ravitailler la République Centrafricaine.

Les principaux produits miniers que l'on trouve dans la sous région sont : le diamant, l'or, le niobium, le phosphate et le méthanol. Les exportations se font de manière artisanale. Compte tenu de la multitude des gisements miniers dans la sous région, le secteur minier pourrait suivre immédiatement le secteur pétrolier dans la contribution de l'économie de la CEMAC.

1.2- le secteur industriel

Des filières industrielles se développent également dans la zone. Il s'agit principalement des sociétés brassicoles, des usines de cigarettes, des sucreries, des usines de pâtes alimentaires, de ciment, des produits pétroliers, des huiles de table, des détergents.

Certaines productions locales alimentent les industries des pays de la sous région. C'est le cas du cacao pour le chocolat, du tabac pour les usines de cigarettes, la canne à sucre pour les sucreries.

Pour les pays de la CEMAC, le développement des industries manufacturées contribuera à l'expansion du tissu industriel. Ceci permettra aux pays de la sous région d'abandonner le schéma récurrent de l'importation des produits manufacturés et de pouvoir les produire eux-mêmes. Limitant ainsi la dépendance vis-à-vis des pays industrialisés.

Après avoir présenté les diverses productions de la SR, nous constatons que les pays de la zone CEMAC sont dotés d'un potentiel énorme, malheureusement très peu exploité, faute d'infrastructures de transport. Nous verrons dans la section suivante comment ces produits sont échangés entre les différents pays de la CEMAC.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld