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Sources de divergences des pratiques des entreprises multinationales en matière de responsabilité sociale et environnementale (RSE) : cas des déchets d'emballages plastiques chez Total Côte d'Ivoire

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par Jean-Baptiste T. Foutchantse
Ecole des Sciences Morales et Politiques d'Afrique de l'Ouest/Cerap-Inades, Côte d'Ivoire - Dess en Ethique Economique et Développement durable 2008
  

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Section IV : Facteurs explicatifs relatifs au Cadre Normatif

Tableau 4 : Facteurs explicatifs relatifs au cadre normatif de la gestion des déchets en France et en Côte d'Ivoire

 

France

Côte d'Ivoire

Ø Le système de norme mis en place

- L'existence d'une nomenclature détaillée et précise des déchets constitue un premier niveau de normes.

- Ce référencement minutieux contenant 20 (vingt) chapitres permet aux entreprises de savoir dans quelles catégories elles se situent, tout en sachant les dispositions réglementaires et techniques prévues pour le traitement des déchets relevant de leurs activités11(*).

- des Administrations, des industriels, des laboratoires et des organismes de recherche se sont mobilisés autour de l'Association Française de la Normalisation (AFNOR) pour aboutir à des décisions consensuelles et publier un recueil de normes reconnues et adoptées par tous. Tout y est standardisé, de la logistique de collecte au standard des centres d'enfouissement.

- La vulgarisation des normes (ISO 14001, Système de Management environnemental, ISO 14040, analyse du cycle de vie des produits, etc.), régulièrement mis à contribution dans la rédaction des appels d'offre (privées et publiques) encouragent les entreprises en s'engager dans des démarches de certification.

- L'inexistence de système d'écolabellisation qui puisse inciter les entreprises à s'investir dans des initiatives en faveur de l'environnement tout en jouissant d'une certaine légitimité et reconnaissance auprès des autorités, des marchés et des publics.

- L'absence de dispositif d'écolabellisation ne permet pas de traquer les entreprises qui ne respectent pas la réglementation, et n'encouragent pas les opérateurs qui veulent poser des actions RSE,

- Côte d'Ivoire Normalisation (CODINORM), organe sous tutelle du Ministre de l'Industrie et de la Promotion du Secteur Privé en vue de mettre en oeuvre une politique de normalisation efficace, fait cas des faiblesses du dispositif national :

- Cadre réglementaire incomplet (absence de loi sur la normalisation),

- Absence de promotion de normes dans les marchés publics,

- Infrastructures de normalisation et qualité incomplète (infrastructures de métrologie inadaptées, absence d'organismes d'accréditation),

- le décret n°2002-196 du 02 avril 2002 fixant les modes de preuves de conformité aux normes rendues d'application obligatoire non encore en application (Ahoti, 2005),

Ø Le dispositif

de sensibilisa-tion et à l'éco environnement

- La sensibilisation au geste de tri favorise l'écocitoyenneté. 1 332 collectivités territoriales regroupant 98 % des communes françaises, sont sous contrat avec Eco-Emballages pour le tri et la revalorisation de leurs déchets,

- 43,5 millions habitants disposent d'une collecte sélective en porte-à-porte.

- 76 % des Français sont convaincus de l'impact positif du tri des déchets sur l'environnement (Sondage publié par Eco-Emballages le 21/02/2008 sur «les enjeux des déchets dans les élections municipales de 2008» en France. (Eco-Emballages, 2008),

- Le « Point vert » d'Eco-Emballage, le logo le plus utilisé au monde. Il permet de reconnaître une entreprise partenaire du programme français de valorisation des emballages ménagers. C'est une marque déposée qui nécessite une autorisation d'utilisation.

- 95 % des emballages destinés aux ménages en France portent le Point Vert

- Présent sur plus de 400 milliards de produits dans 32 pays, le Point Vert est le logo le plus utilisé au monde.

- Le projet Eco-Emballage de Côte d'Ivoire lancé par l'ANDE en 2005 et dont la mise en oeuvre était prévue en début d'année 2006 n'a jamais vu le jour (Moussa Touré, 2005).

- l'environnement n'apparaît pas comme une priorité que ce soit au niveau gouvernemental, ou pour celui des bailleurs de fonds vu les problèmes sociopolitiques du pays (Profil environnemental de la Côte d'Ivoire, 2006) ;

- les citoyens ne sont pas sensibilisés aux questions environnementales, encore moins aux gestes de tri (DSPR, 2009).

 

Source : L'auteur

Le tableau 4 nous montre l'importance du cadre normatif dans l'adoption par les entreprises de certaines pratiques en vue d'une plus grande responsabilité sociale et environnementale. En France où il existe un cadre normatif dynamique et incitatif, où il existe un dispositif d'écolabellisation, les entreprises s'engagent davantage dans des initiatives RSE, et sont permanemment en quête de plus de légitimité auprès des parties prenantes, bien au-delà de leurs obligations légales.

Par ailleurs l'Etat, à travers le Code des Marchés publics, s'attèle à la promotion de la normalisation. Le décret n° 84-74 du 26 janvier 1984 modifié fixe le statut de la normalisation, en vue d'une meilleure intégration de la normalisation dans le contexte industriel et économique. Alors qu'en règle générale, les normes sont d'application volontaire, l'article 13 du décret précité a rendu la référence aux normes homologuées ou à d'autres normes applicables en France en vertu d'accords internationaux obligatoire pour tous les marchés publics. Le principe est donc l'obligation de faire figurer dans les documents généraux ou les cahiers des charges propres à chaque marché public, les spécifications techniques qu'il est nécessaire de respecter (Code des Marchés Publics, France, 2006).

Au contraire, la Côte d'Ivoire, comme le montre Ahoti Yapo (2005) l'on note une absence de promotion de normes dans les marchés publics. Le pays connait un dispositif normatif embryonnaire. Les pouvoirs publics et les associations de consommateurs, en l'absence d'une politique nationale de qualité et de normalisation, demeurent encore timides sur les questions qualitatives et des normes (Gooré Bi Hué, 2004). Cette situation n'est pas incitative pour Total Côte d'Ivoire, car mener des actions de RSE, à l'exemple d'un engagement dans la valorisation ou le recyclage des déchets n'est pas susceptible de conférer une certaine légitimité ni une reconnaissance pour l'entreprise auprès des marchés. Ainsi, le cadre normatif constitue un critère déterminant pour les actions RSE des entreprises, en l'absence d'un cadre incitatif, les entreprises ont de moins en moins tendance à s'engager au-delà de leurs obligations légales. Un dispositif d'écolabellisation constituerait un élément d'attractivité.

* 11 Classification des déchets, Document réalisé le 1er juillet 2008 par l'Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d'Industrie, Pôle Environnement et Développement Durable/

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