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Les enfants en situation de rue à  Katmandou : étude comparative de la représentation sociale de la vie dans la rue des enfants en situation de rue et des travailleurs sociaux népalais

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par Marion SERE
Université Toulouse - Le Mirail - Master Premiere Année, Psychologie mention clinique interculturelle 2013
  

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Partie empirique

4 - Une étude comparative

L'hypothèse générale de ce travail a été définie ainsi : Les travailleurs sociaux népalais n'intègrent pas, ou peu, la réalité subjective de l'enfant en situation de rue ; il en résulte un décalage important entre la représentation sociale qu'ont les enfants de la vie dans la rue et celle des travailleurs sociaux népalais. Nous allons donc étudier la représentation sociale de deux groupes distincts, les enfants en situation de rue et les travailleurs sociaux, sur un même objet : la vie des enfants dans la rue, puis en faire une comparaison. Cette dernière servira à mettre en lumière le décalage éventuel qu'il peut y avoir entre les deux groupes.

5 - Participants

5.1/ Terrain d'investigation

L'enquête s'est déroulée à Katmandou sur une période de trois semaines. Au Népal, l'ONG internationale où nous avons travaillé bénévolement en 2008, a accepté de soutenir notre recherche et a ainsi encouragé l'équipe de l'ONG népalaise, à laquelle elle est associée, à y participer.3(*) Notre connaissance préalable de la structure de l'ONG et du terrain a constitué un avantage indéniable et a permis de réaliser un nombre conséquent d'entretiens en un laps de temps relativement court, soit dix-neuf entretiens en trois semaines, dont onze ont été exploités pour la présente recherche. C'est aussi le facteur qui a autorisé si rapidement la mise en place d'un lien de confiance, élément primordial pour faciliter l'expression sincère des sujets. Enfin, plusieurs des employés, particulièrement ceux avec qui nous avions travaillé en 2008, ont manifesté une réelle volonté de participer à la recherche et se sont révélés être un appui majeur pour les entretiens avec les enfants.

5.2/ Les enfants

Pour obtenir une certaine homogénéité dans cet échantillon, il a été choisi d'interroger seulement des enfants qui vivaient actuellement dans la rue. En effet, le but de notre étude, au-delà des représentations sociales des groupes en présence, est de comprendre quelles sont les difficultés et les phénomènes qui amènent des enfants à rester dans la rue plutôt que de retourner dans leur famille ou d'aller dans un foyer d'accueil. Un autre élément pour contrôler l'homogénéité a été de sélectionner des enfants qui étaient dans la rue depuis au moins 2 ans, temps suffisamment long pour considérer qu'ils ont expérimenté la majorité des facettes de la rue, contrairement à des enfants qui sont dans la rue depuis quelques mois seulement. Les autres critères d'inclusion et d'exclusion ont été essentiellement guidés par des considérations pratiques, à cause de la courte durée passée sur le terrain. Au total, cinq critères ont été retenus :

- lieu de vie principal : la rue ;

- durée passée dans la rue, déclarée par l'enfant4(*) : au moins 2 ans (moyenne de l'échantillon : 3,1 ans)

- genre : le refuge B étant un foyer non mixte, les entretiens ont été menés seulement avec des garçons ;

- fréquentation, même minime, du refuge B5(*) au moment de notre séjour ; interviewer des jeunes ne fréquentant pas d'ONG aurait demandé beaucoup plus de temps sur place ;

- âge : minimum 9 ans. En dessous, l'outil développé pour l'enquête n'aurait pas été approprié. Les sujets interrogés les plus âgés avaient 13 ans.

Les entretiens ont eu lieu en majorité à partir de 14h, soit l'heure à laquelle l'équipe du refuge B sert thé et biscuits aux enfants présents. Cela nous garantissait un nombre conséquent de participants potentiels et permettait de s'assurer que les enfants seraient relativement confortables durant l'entretien, n'ayant ni particulièrement faim, ni soif. En plus de sélectionner des enfants qui ne semblaient pas avoir pris de la colle dans les dernières heures6(*), le recrutement s'est fait selon trois procédés :

- nous demandions à un enfant en particulier s'il voulait participer à un entretien, pour une étude. Ce procédé a été employé seulement avec des enfants que nous connaissions de notre précédente expérience en 2008 ; le but était de faciliter l'échange puisqu'il y avait déjà un lien de confiance ;

- le responsable du refuge B demandait à l'ensemble des enfants présents qui souhaitait venir parler avec nous, pour participer à une recherche ;

- de manière spontanée, un enfant demandait à participer lui aussi car il avait vu d'autres enfants le faire.

Le tableau 1 en annexe I présente les enfants interviewés, en fonction de leur âge, informations familiales et personnelles et durée passée dans la rue.

* 3 Les deux ONG travaillent en étroite collaboration. Lors de notre expérience en 2008, nous étions intervenue au sein des foyers de l'ONG népalaise.

* 4 Exception faite pour Amit : il a déclaré être arrivé dans la rue depuis quelques mois seulement, mais au cours de l'entretien, il a été constaté des troubles au niveau des repères temporels. Nous avons donc pris comme durée 4 ans, car en 2008, il fréquentait déjà le refuge B et dormait dans les rues ; l'équipe des éducateurs a confirmé qu'il était resté dans la rue depuis.

* 5 Refuge B : en anglais shelter ou drop-in-center ; fait référence au centre d'accueil pour garçons de l'ONG où notre intervention a eu lieu. Il est ouvert 24h/24 et les enfants peuvent aller et venir comme bon leur semble.

* 6 Un enfant qui a pris de la colle se repère essentiellement à la forte odeur chimique de son haleine, mais aussi à son regard et sa façon de parler, selon le moment auquel remonte la dernière prise.

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