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Quelques éléments théorique et empiriques sur la vision des techniques et des sciences d'étudiants de L3 en cursus scolaire scientifique et non scientifique

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par Yannick RIVERA
Université de Grenoble - Sciences de l'éducations - Master 1 2006
  

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PARTIE 3: L' UTILISATION DE L' ARTEFACT

Après ce tour d'horizon de différentes implications de la technique d'un point de vue anthropologique, il convient d'en préciser leurs utilisations. L'utilisation de l'artefact technique, qui peut être physique ou cognitif, demande de se représenter la situation d'application afin de parvenir au but fixé. Cette représentation pour l'action est à l'origine de toutes utilisations de la technique, elle guide et oriente le sujet lors de l'action.

De l'artefact à l'instrument

La notion de représentations pour l'action

Nous utiliserons ici, en suivant la définition de Rabardel, le terme d'instrument pour « désigner l'artefact en situation, inscrit dans un usage, dans un rapport instrumental à l'action du sujet, en tant que moyen de celle-ci » (Rabardel, 1995, p49)

Les caractéristiques essentielles des représentations opératives d'un artefact sont en premier lieu leur finalisation par rapport à l'action et plus généralement à l'activité du sujet. Elles ont des fonctions d'orientation et de guidage de l'action. Leur caractère laconique ne représente que certains aspects de la situation afin de conserver un fonctionnement cognitif économe. Elle ne vise pas la complétude, au contraire, elle propose une « déformation fonctionnelle » (Rabardel, 1995, p118). Le rôle de ses représentation n'est pas d'être fidèle au représenté, mais de sélectionner les points informant en fonction de la tâche.

La façon d'appréhender une tâches impliquant un artefact dépend grandement de la conceptualisation de la situation. En interagissant avec l'environnement et avec l'instrument, il se forme chez l'utilisateur un modèle mental (Norman, 1983) idiosyncrasique, c'est à dire, une représentation personnelle, de lui même et de l'objet qu'il manipule. Ces modèles servent à prévoir et à comprendre la situation.

Selon Norman (1983) ses modèles mentaux sont évolutifs et sont construit lors de l'utilisation de l'artefact, même si ils ne sont pas techniquement précis, la plupart du temps ils doivent être fonctionnels. Au travers de l'interaction avec l'objet, l'utilisateur se formule une représentation du système et la modifie au cours des utilisations afin d'obtenir un résultat convenable pour lui même. Ces modèles dépendent donc de la connaissance du sujet sur le système, des expériences préliminaires et de la structure cognitive du traitement de l'information.

L'auteur précise quelques propriétés des modèles mentaux. Il les présente comme étant incomplets et instables de par les oublis des parties non utilisées fréquemment, sans frontières fermes afin de permettre leur utilisation pour des système jugés identiques et comportant jusqu'à une part de superstition. Cette constitution non scientifique de la représentation mentale du fonctionnement et de l'utilisation de l'artefact permet à l'utilisateur une économie cognitive lors de la réactualisation du modèle. Ces modèle sont simples, courts et visent à réduire la complexité des situations et à simplifier les règles de traitement.

Le plus souvent les utilisateurs se montrent incertains de leurs connaissances du système si on leur demandes une explicitation, même lorsqu'elles sont complètes et justes. Les modèles mentaux comprennent aussi des aspects d'incertitudes de la connaissance qui viennent d'être exprimés. Ainsi, une personne peut inclure dans son modèle des connaissances à la validité douteuse. Même si quelques unes de ses connaissances sont caractérisées comme superstitieuses par un observateur extérieur, elles font office de règle de procédure fréquente malgré leur manque de rationalité.

Ces doutes et ces superstitions gouvernent en partie le comportement du sujet. Ce phénomène est particulièrement observé pour des personnes qui ont eu des expériences avec nombres de systèmes très similaire, mais chacun comportant des ensembles de principes de fonctionnement légèrement différent. Lorsqu'un utilisateur attribue consciemment ses actions à la superstition, il fait état des limitations de ses propres représentations du système.

Cette dimension superstitieuse permet un « état de calme et de satisfaction que l'on ne veux pas abandonner ni changer » (P. Blackburn, 1992, p56). Elle servirait à sortir du doute, qui procure irritation, malaise et mécontentement, pour rentrer dans la croyance et la mise en cohérence du monde non résolu.

L'examen critique de ces croyances reste difficile tant certaines sont intégrées à nos mécanismes de pensée (P. Blackburn, 1992) et font office d'heuristiques de jugement. Cette dissimulation est uniquement possible pour les croyances de peu de valeur. Rabardel fait « l'hypothèse que ces caractéristiques tiennent aussi à ce que les représentations, en tant que modèles mentaux, ne peuvent pas et même ne doivent pas refléter toutes les propriétés susceptibles d'être pertinentes pour l'action » (Rabardel 1995 p 128). La représentation en quelque sorte devrait être incomplète, floue et incertaine pour laisser la place nécessaire à la mise en oeuvre des mécanismes de gestion de la singularité.

Rabardel (1995) rappelle que la construction de la représentation participe de la genèse instrumentale, lors de l'utilisation d'un artefact, il y a émergence de représentations circonstancielles locales et particularisées.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand