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Quelques éléments théorique et empiriques sur la vision des techniques et des sciences d'étudiants de L3 en cursus scolaire scientifique et non scientifique

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par Yannick RIVERA
Université de Grenoble - Sciences de l'éducations - Master 1 2006
  

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De l'organisation sociale

Mais la technique ne se limite pas nécessairement à la production d'objets, elle n'est pas seulement instrumentale. Elle peut aussi bien être corporelle7(*) qu'intellectuelle8(*). Elle sera vu ici comme l'ensemble des procédés et des moyens jugés efficaces pour obtenir un résultat désiré.

Technique et culture

De prime abord, l'homme semble être le seul responsable de l'usage qu'il fait d'une machine, qui n'est qu'un moyen. Herbert Marcuse (1968) conteste cette croyance : l'invasion généralisée de toute la culture par la technique n'est pas sans effets politiques. La technique va jusqu'à changer nos modes de consommation et nos habitudes de vie. Ces choix ne sont alors plus à l'origine d'une réflexion politique et encore moins d'un choix réfléchie mais procèdent d'un engrenage amorcer par la technique. Elle devient alors transformatrice de notre culture, de nos moeurs et influence jusqu'à notre organisation social.

« L'a priori technologique est un a priori politique dans la mesure où la transformation de la nature entraîne celle de l'homme, et dans la mesure où les "créations faites par l'homme" proviennent d'un ensemble social, et où elles y retournent. On peut toujours dire que le machinisme de l'univers technologique est "en tant que tel" indifférent aux fins politiques -- il peut révolutionner ou il peut retarder une société.

Herbert Marcuse, « L'Homme unidimensionnel » (1964), Éd. de Minuit, 1968, p.177.

Beaucoup d'objets techniques peuvent servir en temps de paix ou en temps de guerre de façon indifférenciée. C'est l'utilisateur et non la technique qui impose l'utilité des artefacts dans le milieu social. Cependant, quand la technique devient la « forme universelle de la production matérielle, elle circonscrit une culture tout entière ; elle projette une totalité historique -- un "monde". » (Herbert Marcuse, 1964, p177)

Les artefacts ne sont pas seulement des moyens individuels, ils sont porteurs de partage et de division du travail, ils ont une signification incorporée dans une pratique sociale.

Des savoirs faire traditionnels

L'anticipation ou le projet présent en toute technique impliquent un dépassement du présent immédiat. Le détour technique, le décalage temporelle qu'il implique, c'est la temporalité entre le besoin (ou le désir) et sa satisfaction. Fabriqués ou conçus en vue de la tâche à accomplir, les outils et les techniques sont aussi conservés une fois cette tâche accomplie ; ils sont perfectionnés et transmis aux générations suivantes. Les techniques sont donc inscrites dans l'histoire et la culture. Marcel Mauss (1936, p. 371) «appelle technique un acte traditionnel efficace. [...] Il n'y a pas de technique et pas de transmission, s'il n'y a pas de tradition.».

De même, la technique suppose le travail, activité astreignante faite en vue d'une autre par laquelle on opère une action de transformation des biens initiaux. Rabardel (1995, p23) nous rappel qu' « une technique n'existe que lorsqu'elle est pratiquée, c'est-à-dire lorsqu'elle passe par quelqu'un qui, l'ayant apprise ou inventée, la met en oeuvre de façon efficace.»

La technique, qui concourt à cette transformation, est donc une médiation entre l'homme et la nature. Transmise sous forme de savoirs traditionnels, elle à permis la création, la particularisations des cultures et des peuples. Elle est encore de nos jour un facteur de discrimination entre puissances étatiques qui, revendiquent la maîtrise des certaines techniques et en font un instrument de domination commerciale ou guerrière. De la maîtrise de l'acier trempé aux machines à tisser et plus actuellement au nucléaire, les peuples n'ont eu cesse depuis les débuts des civilisations de se démarquer par les techniques qu'ils avaient développer.

Notons par ailleurs que si une technique est par définition transmissible, les modes de transmission des objets techniques différent profondément des modes de transmission des techniques subjectives : on hérite d'un objet technique comme d'un bien, on apprend les techniques subjectives par imitation, par essai et erreur, c'est-à-dire toujours avec quelqu'un qui maîtrise une technique et qui l'enseigne à quelqu'un qui ne la maîtrise pas encore. Puisque tous les objets techniques supposent des savoir-faire et des techniques invisibles, il est possible d'hériter d'objets techniques qu'on ne saura pas utiliser faute de savoir comment le faire. Ainsi, les Gallo-romains avaient créent des machines comme la faucheuse et la moissonneuse qui cesseront d'être employées au Moyen-Age. Cela se produit parce que les modes de transmission des objets technique n'est pas le même que celui des savoir-faire et des techniques invisibles : leur apprentissage exige des conditions politiques, sociales et même culturelles qui ne sont pas toujours réalisées.

* 7 i.e. les usages du corps

* 8 i.e. les méthodes de pensée

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci