WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Quelques éléments théorique et empiriques sur la vision des techniques et des sciences d'étudiants de L3 en cursus scolaire scientifique et non scientifique

( Télécharger le fichier original )
par Yannick RIVERA
Université de Grenoble - Sciences de l'éducations - Master 1 2006
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Une société technico-scientifique

La rationalité croissante de la société est liée à l'institutionnalisation du progrès scientifique et technique. La maîtrise de la nature et la productivité toujours croissante assurent aux individus des conditions d'existences toujours plus confortables. Désormais, les sciences et techniques ne servent plus à une critique des légitimations des décisions étatiques, mais deviennent elles même des principes de légitimation. Ce sont à leur tour les sciences et les techniques qui assument aujourd'hui la fonction de donner sa légitimation au pouvoir. Le progrès technique est vu comme la clé de la compétitivité économique. En transformant les conditions de marché, la technologie remet sans cesse en cause les situations établies, et permet à ceux qui sont en avance de détenir un avantage compétitif qui justifie les choix de société. Habermas incrimine la rationalité instrumentale qui modifie le travail et toute l'organisation sociale, du transport à l'éducation en passant par l'urbanisme et la communication.

« Il y a dés lors la naissance de l'infrastructure d'une société contrainte à la modernisation. Les visions du monde traditionnel perdent leurs puissances et leur validité 1°/en tant que mythe, religion, croyances et traditions indiscutables, elles sont transformées en 2°/ éthiques et croyances subjectives qui assurent le caractère obligatoire privé des orientations modernes par rapport aux valeurs. Enfin, elles sont remaniées, réinterprétées et deviennent 3°/ des constructions ayant une double fonction: à la fois critique de la tradition et réorganisation des contenus de cette tradition, devenus ainsi disponibles, d'après les principes du droit formel et de l'échange des équivalents. »

Jurgen Habermas, « La Technique et la Science comme idéologie » (1963), trad. J.-R. Ladmiral, Éd. Gallimard, 1973, pp33-34

Dans cette vision, les idéologies remplacent les légitimations traditionnelles en et s'autos-justifient en se revendiquant de la science. Cette justification permet, sous couvert scientifique, de se présenter comme critique de l'idéologie alors qu'elle en est une elle même. La technique engendre une organisation sociale, il est maintenant avéré qu'elle favorise la technicisation de nos modes de sociétés. il reste à savoir comment l'homme réagit face à de tels objets techniques qu'il n'a pas toujours contribué à construire et qui lui sont imposés comme étant les choix les plus rationnels, les plus scientifique.

Ainsi, pour Herbert Marcuse (1964), les techniques sont une forme de domination de l'homme rendu possible par l'aliénation à des besoins superflus où la société industrielle contemporaine tend au totalitarisme : c'est-à-dire une uniformisation économique et technique non-terroriste qui fonctionne en manipulant les besoins au nom d'un faux intérêt général. Les théories de Heidegger fournissent aussi de nombreux éléments dans ce cadre : il parle d'arraisonnement (Gestell) systématique de la nature et de l'homme par la technique moderne. La technologie impose intrinsèquement une organisation rationnelle de toute action dans laquelle elle intervient. « L'homme subit le contrôle, la demande et l'injonction d'une puissance qui se manifeste dans l'essence de la technique et qu'il ne domine pas lui-même. » (Heidegger, 1977, p50)

La création de savoir par des institutions d'experts peut isoler ce savoir du groupe société. Le rapport entre l'institution scientifique, créatrice de savoir, et la société apparaît être à la fois créateur et modificateur de lien social (Lyotard, 1979). La construction de ces relations relève d'un réel choix politique. Le présupposé de cette approche de l'auteur est que « tout atome social peut acquérir la compétence scientifique » (ibid.). Cette interrogation des changements de société créés par l'agglomération technique-science s'inscrit dans un paradigme de recherche en pleine évolution qui tentent de réduire, ou du moins d'interroger l'espace entre science et société.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand