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Le baccalauréat: Un rite de passage dans une société moderne occidentale comme la France ?

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par Abdou Khadre LO
Université de Caen Basse-Normandie - Maîtrise de Sociologie 2000
  

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A. DU REGIME FEODAL A NAPOLEON

1. Les origines du baccalauréat

Aujourd'hui un bachelier c'est un étudiant détenteur du diplôme intitulé le baccalauréat. Ce titre lui permet, en droit, d'accéder aux études supérieures. Alors qu'autrefois le bachelier ou baccalarius, correspondait d'abord à celui qui tenait une baccalaria, c'est-à-dire une sorte de métairie.

Sous le régime féodal, le bachelier indiquait en période de guerre un servant qui aspirait à être chevalier et tenait rang entre le chevalier et l'écuyer tandis qu'en temps de paix, dans la vie civile, le bachelier était un apprenti, un homme pas encore classé. Ce nom désignait aussi, par extension le célibataire (bachelor en anglais), c'est-à-dire celui qui n'avait ni famille ni maison et dont on ne faisait pas état.

Cependant si l'origine probable du mot est relativement facile à établir, il en est tout autrement du diplôme - Le baccalauréat - qui nous intéresse ici.

En effet, l'histoire du diplôme universitaire est bien complexe et son évolution pédagogique s'est faite de façon assez lente. Dans son développement, la procédure administrative de l'examen à l'issue duquel, le candidat reconnu apte obtient le grade de bachelier ( le premier dans la hiérarchie des grades universitaires délivrés par l'Etat) est plus compliquée.

Soulignons d'emblée que le baccalauréat est certainement l'un des examens sinon l'examen le plus critiqué en France en même temps qu'il est souvent considéré comme le plus symbolique. Très souvent critiqué, quelques fois enchéri ou les deux à la fois, le baccalauréat reste néanmoins sujet à de multiples polémiques et d'innombrables réformes ministérielles. Nous allons voir cet aspect de l'examen par la suite.

Il est utile de rappeler à ce stade que peu de choses ont été écrites sur le baccalauréat. Il est en effet très difficile de trouver des travaux consacrés au sujet depuis l'ouvrage de Piobetta1(*). Des études sur l'enseignement en France ou le système éducatif français s'y sont intéressées sans pour autant en faire leur centre d'intérêt.2(*)

Maintenant l'examen du baccalauréat, proprement dit, s'intitulait dans sa forme première : la déterminance.

L'origine de la déterminance remonte à l'université de Paris où le chancelier de Notre Dame était le seul à décerner le titre de maître c'est-à-dire habilité à enseigner.

Les maîtres de la faculté des arts s'opposèrent à ce monopole du chancelier et leur corporation imposa une nouvelle règle : les candidats devaient désormais se soumettre à une série d'examen dont le premier était nommé déterminance (de determinare qui signifiait poser des thèses).

L'épreuve devint rapidement obligatoire pour tous les candidats à la licence. Ce diplôme menant à son tour à la maîtrise ès arts.

Mais voyons d'abord brièvement comment et par quelle organisation l'élève était-il amené à disputer la déterminance.

Selon Decaunes1(*), avant la révolution française ce qui devrait être nommé éducation secondaire était dispensée dans les collèges des ordres religieux chez les jésuites et les oratoriens en particulier.

Les cours étaient dispensés aux garçons ayant préalablement appris à lire et à écrire et qui maîtrisaient les fondamentaux de l'arithmétique et du latin.

Pour les filles (nous reviendrons sur leur cas un peu plus loin), une forme d'éducation secondaire était aussi dispensée dans les couvents.

Donc lorsqu'on naissait garçon, on entrait dans les collèges à dix ans et on en ressortait six à huit années plus tard. Les matières principalement enseignées dans ces collèges étant le latin et le grec même si certains de ces ordres religieux enseignaient en plus les mathématiques et l'histoire. L'instruction et les pratiques religieuses y tenaient naturellement une part importante.

Quant à l'examen de déterminance, proprement parlé, il prend origine dans le 13ème siècle lorsque la Sorbonne accueillait des adolescents (âgés de quatorze ans) qui sous la férue des maîtres (nous l'avons déjà souligné) concouraient pour prouver leur aptitude à suivre un enseignement supérieur. Mais ce n'est qu'à la fin du 14ème siècle que la déterminance prit le nom de baccalauréat. Le baccalauréat devint ainsi le premier échelon des diplômes universitaires et elle ouvrait la porte qui menait aux autres diplômes ; Licence et Maîtrise notamment.

L'examen formalisé par un décret royal en 1598 était laissé à la libre organisation des universités. Chaque université pouvant, à sa façon, organiser son baccalauréat. Cette liberté accordée aux universités dans l'organisation de leur baccalauréat eut cour jusqu'à ce que Napoléon Bonaparte décide d'harmoniser tous les baccalauréats, au début du 19ème siècle.

A partir de cette date, le titre de bachelier ne devait plus être décerné qu'à ceux qui se destinaient à l'enseignement de la théologie ou de la médecine.

Les choses devaient par la suite évoluer grâce notamment à la révolution française. Cette révolution, a indéniablement modifié à jamais le paysage politique français, ce qui est d'ailleurs son aspect le plus spectaculaire ; mais elle a aussi changé la donne en matière d'éducation scolaire, et c'est ce qui nous intéresse ici.

* 1 Piobetta. J. B, Le baccalauréat, Baillière et Fils, Paris, 1937.

* 2 Exception faite de l'ouvrage de Solaux. G, Le baccalauréat, La Documentation française, Paris, 1995

* 1 Decaunes. L, Réformes et projets de réforme de l'enseignement français de la révolution à nos jours (1789-1960), Institut Pédagogique National, Paris, 1962, p.12.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry