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L'émergence de la responsabilité sociale des entreprises en Afrique : état des lieux, enjeux et perspectives

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par Urbain K. YAMEOGO
IAE Gustave Eiffel - Université Paris 12 (Créteil) - Master 2 professionnel Management de la RSE 2007
  

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I. La gouvernance mondiale et la mondialisation

La gouvernance mondiale peut être définie comme l'ensemble des processus par lesquels des règles collectives sont élaborées, décidées, légitimées, mises en oeuvre et contrôlées. Zaki LAÏDI la conçoit encore comme « l'ensemble des processus par lesquels les sociétés politique, économique et civile, négocient les modalités et les formes d'arrangements sociaux planétaires sur la base du principe de la coopération conflictuelle » 17 . Autrefois les Etats - nations étaient les acteurs principaux des relations internationales. Le principe de l'égalité souveraine entre Etats justifiait ainsi l'espérance ou l'illusion d'une gouvernance mondiale démocratique. Cependant cette illusion a été mise à rude épreuve avec l'apparition de nouveaux acteurs comme les organisations de la société civile (associations, ONG, syndicats, etc.), les organisations internationales et surtout les entreprises multinationales et transnationales, voire l'individu. Les entreprises multinationales, dont la puissance tend à supplanter celle des Etats, sont devenues des acteurs clés de la vie politique et économique dans un monde de plus en plus globalisé dominé par l'économie de marché. La multiplicité des acteurs et la prédominance de l'acteur privé n'est pas sans conséquence sur la gouvernance mondiale. Ces conséquences ne sont pas vécues de la même manière par les Etats, les régions et les continents. La Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation souligne dans son rapport que dans le contexte de mondialisation, on note une

16 Selon la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation (CMDSM), le terme «mondialisation» est devenu courant dans les années quatre-vingt-dix, Une mondialisation juste : créer des opportunités pour tous, OIT, rapport 2004.

17 Z. LAÏDI, Les enjeux de la gouvernance mondiale, http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/IMG/pdf/FD001432.pdf

« tendance foncière de la gouvernance mondiale à favoriser les intérêts des acteurs puissants, essentiellement basés dans les pays riches »18.

La mondialisation peut être saisie à un double niveau en fonction des caractéristiques propres qu'elle dégage. On peut ainsi distinguer d'une part la mondialisation économico-financière, d'autre part la mondialisation politico-idéologique et enfin la mondialisation culturelle.

La mondialisation économico-financière se caractérise essentiellement par le développement des échanges de biens, de services et de technologies, une grande fluidité des flux financiers et des investissements directs étrangers entraînant l'internationalisation du système productif. Le monde est devenu, selon l'expression consacrée, « un village planétaire ». Les facteurs qui ont contribué à la construction du processus sont multiples. Nous pouvons citer :

- la « multilatéralisation » des relations internationales en réponse aux crises

internationales ;

- l'ouverture des frontières avec le démantèlement des barrières douanières pour favoriser les échanges internationaux comme vecteur de paix et de sécurité internationale ;

- le développement technologique notamment l'explosion des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ;

- le développement des marchés et des flux financiers ainsi que l'expansion des IDE19 ;

- et l'influence des nouveaux acteurs internationaux notamment les organisations

internationales, les institutions financières internationales et les entreprises

multinationales.

La mondialisation économique a eu pour effets le développement sans précédent du volume et du rythme des échanges commerciaux internationaux. Elle a aussi favorisé la disponibilité, l'accessibilité et la diversité des biens et des services, une relative stabilisation des relations internationales, le développement et la croissance d'acteurs économiques, notamment des entreprises multinationales et transnationales.

Avec la chute du mur de Berlin et l'effondrement de l'URSS, le libéralisme connaît un triomphe incontestable. Cela s'est traduit au niveau des Etats par l'instauration de l'état de droit et de la démocratie libérale. Le libéralisme est devenu, pour ainsi dire, le fondement idéologique de l'organisation politique et économique dans beaucoup d'Etats. Les Etats

18 rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, op. cit.

19 « L'intégration rapide des marchés financiers au cours des vingt dernières années représente l'aspect le plus spectaculaire de la mondialisation. » rapport de la Commission mondiale sur la dimension sociale de la mondialisation, p.30

africains n'ont pas échappé à la règle. La mondialisation libérale a conduit, selon Jean COUS SY20, à une double libéralisation : une libéralisation internationale (ouverture des frontières et des marchés) prolongée par une libéralisation interne (démantèlement des monopoles publiques dans l'économie).

A peine sortie des indépendances, balbutiant sur les sentiers du développement, l'Afrique se trouve confrontée au phénomène de mondialisation et en prise avec les contraintes internationales. Les effets positifs de la mondialisation n'ont pas été équitables ni profitables pour tous les pays du monde, ni sur tous les plans. Le rapport du Conseil économique et social (CES) français reconnaît que « le développement de la société industrielle, dans le cadre d'une croissance soutenue des économies, s'est effectué au détriment des écosystèmes » 21 . Il ajoute que tous les pays n'ont pas bénéficié de manière égale du surplus de croissance. Aux inégalités de croissance entre les pays intégrés dans le processus de globalisation des échanges, s'est ajoutée l'inégalité de leur attractivité pour des investisseurs étrangers. L'Afrique se retrouve ainsi dans une situation de marginalisation. La mondialisation se trouve aujourd'hui sur le banc des accusés, si elle n'est pas tout simplement prise comme la coupable désignée de la situation que connaissent les pays africains.

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