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croissance urbaine et problèmes de déplacements dans les quartiers périphériques de N'Djamena: cas des quartiers chagoua et dembe

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par Nadmian Ndadoum
Université de Ngaoundere - Maitrise 2003
  

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Chapitre 3:

Les contraintes aux aménagements urbains dans les quartiers
chagoua et dembé

Améliorer les déplacements implique de limiter l'extension urbaine non maîtrisée, notamment celle des quartiers spontanés. Ceci nécessite d'envisager la densification des quartiers existants, de planifier les extensions et d'y intégrer, dès l'origine, les aménagements de voirie. Mais qui dit politique d'urbanisme , dit aussi déconcentration des activités, pour développer des bassins d'emplois et des zones d'activités dans les différents quartiers, afin de limiter les causes des déplacements.

Des contraintes fortes:

L'action de la ville de N'Djaména se heurte cependant à trois difficultés majeures. D'abord l'absence de pouvoirs propres. Il n'y a pas une collaboration étroite avec l'Etat est généralement indispensable. Les municipalités ne disposent pas d'un minimum de pouvoir décisionnel dans certains domaines tels que: l'urbanisme, l'aménagement de la voirie, les transports en commun. Les maires ne sont pas en mesure d'édicter des réglementations contraignantes ( plan de circulation, conditions de stationnement) et les faire respecter. Ensuite, nous avons les difficultés concernant les financements. Les collectivités n'ont généralement pas les moyens d'une véritable politique de gestion et d'amélioration des déplacements urbains. Ces moyens sont dans la plupart des cas, alloués par l'Etat ou des bailleurs de fonds qui sont trop peu en relation avec les villes. Il est nécessaire que des structures de coordination se créent et associent les responsables municipaux. Troisième difficulté, enfin la sensibilisation des populations. La concertation préalable et l'information sont seules à même d'assurer la bonne compréhension des politiques menées et partant, leur succès.

9. Les origines des problèmes de déplacements à N'Djaména

9.1 Les causes institutionnelles

9.1.1 Une absence de planification à moyen et à long terme

N'Djaména est une ville dont la croissance n'a pas été contrôlée depuis longtemps. Le premier plan d'urbanisation à été élaboré en 1945 et n'a pris en compte que l'ancienne ville coloniale, c'est-à-dire le centre ville, le quartier résidentiel et commercial. C'est donc sans cadre institutionnel cohérent et précis que s'est faite l'évolution de la ville.

La plupart des lotissements dans les quartiers périphériques se font en clandestinité et en complicité avec les chefs des quartiers et les chefs de terre. Ces spéculations foncières se font aussi quelque fois sous l'oeil complice des autorités chargées de la gestion et du développement de la ville, ce qui accélère l'urbanisation en augmentant aussi les distances à parcourir entre ces quartiers et les autres.

9.1.2 Une absence de politique d'aménagement urbain

N'Djaména est une ville où l'aménagement de l'espace n'a pas été le souci majeur des institutions qui en ont la charge. En dehors des interminables opérations de restructuration, destinées à corriger les effets de la croissance spontanée, il n'y a pas eu de réelle politique d'aménagement urbain et de maintenance des infrastructures de la ville.

L'extension spatiale des constructions a largement débordé les sites initiaux peu dangereux pour gagner des pentes inconstructibles, réduisant ainsi les possibilités d'aménagement urbain.

La lenteur dans l'application et l'exécution des politiques d'aménagement de la ville ainsi que la gravité du problème à savoir la densité de la population dans les zones vulnérables deviennent une contrainte importante en matière d'aménagement.

9.1.3 Les textes régissant l'urbanisme

On distingue plusieurs catégories de textes régissant le développement urbain. Les lois:

> la loi 15 du 22 juillet 1962 portant sur le périmètre urbain;

> la loi 24 du 22 juillet 1962 portant sur le régime de la propriété foncière; Les ordonnances:

> ordonnance n°17/ PR du 19 juillet 1970 portant réglementation du permis de construire;

Tous les textes ci-dessus énumérés, inspirés pour la plupart des textes coloniaux ou par des situations ponctuelles ne répondent plus aux réalités.

Sur le plan foncier, le processus de concession provisoire ou de permis d'habiter selon la procédure de mise en valeur, ( constat, concession définitive, immatriculation) n'est que très rarement accompli. En réalité pour beaucoup de personnes, payer la taxe de bornage suffit largement pour mettre en valeur un terrain. La longueur des procédures et les nombreuses tracasseries ne sont pas faites pour inciter les personnes de bonne foi à respecter les règles d'usage. Une simple immatriculation exige au moins la signature du Ministère des Finances. Aussi l'on commence par construire en attendant de régulariser ultérieurement la situation lorsqu'on connaît la procédure.

La procédure d'obtention du permis de construire est également très longue et les usagers très peu informés. Le dossier déposé à la Mairie, est envoyé pour examen aux services centraux (urbanisme, cadastre, Bâtiments) avant de revenir à la Mairie pour décision définitive. Lorsque les investissements deviennent importants, le visa du Ministre des Travaux Publics est obligatoire. Dans une telle situation, qui a besoin de permis pour construire une maison coûteuse?

9.2. Les causes liées au fonctionnement des sociétés des transports urbains

Le système de transports collectifs de N'Djamena s'est développé depuis une trentaine d'années, spontanément sans intervention administrative. Ce sont d'abord les taxis, fonctionnant comme des moyens de transport collectif, qui se sont multipliés. Puis, il y a une quinzaine d'années, ont commencé à apparaître des petits cars de transports de 12 à 15 places (Hiace Toyota, pour la plupart), maintenant en effectif comparable avec le nombre des taxis. Pendant la même période, deux tentatives d'organisations des sociétés de transports publics, UNITCHADIENNE, en 1970 et la Société Libanaise de Transports Urbains, en 1972 ont été rapidement conduites à l'échec en raison de la concurrence des taxis. Aujourd'hui, les sociétés

de transports urbains sont constituées pour la plupart des exploitants individuels. Celles-ci fonctionnent de manière informelle et de ce fait, ne disposent pas d'informations fiables de leur exploitation. Cependant, elles essayent de répondre à la demande et de desservir certaines lignes de la ville, y compris les zones les plus reculées. Certains propriétaires de véhicules de transport public ont crée des organismes de représentation et de contrôle interne de leur activité. La plus importante des organisations est la "coopérative des propriétaires de taxis et location des voitures", connue sous le nom de Coop-Taxis. Elle regroupe 872 propriétaires de bus et de taxis.

Une autre organisation, le Syndicat National des Transports en Commun (SYNAT) s'est récemment constituée mais il n'a pas été possible d'en apprécier la représentativité. Fondée en 1975, la Coop-Taxis n'a pas d'activité technique en dehors de l'organisation du stationnement des petits cars de transport et des taxis aux différents points de stationnement. Cette activité tend d'ailleurs à diminuer au profit du chargement à la demande des voyageurs. Le rôle actuel de la Coop-Taxis consiste à représenter les propriétaires des véhicules de transports collectifs. Le conseil d'administration de la Coop-Taxis est composé de 15 membres et connaît bien tous les problèmes liés aux transports urbains à N'Djaména est un partenaire incontournable de toute concertation à leur sujet.

Le dysfonctionnement constaté au sein des sociétés de transport urbain à N'Djaména provient de l'administration et des sociétés elles mêmes. Ceci est imputable aux départements directement impliqués dans le secteur. Il s'agit du Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et Transport et la Commune.

9.2.1 Le Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et Transport est le plus concerné par l'organisation des transports urbains.

Il est le mieux indiqué pour l'élaboration d'un cadre réglementaire et institutionnel régissant le secteur. Il est en outre chargé de concevoir une politique de planification dans le temps et dans l'espace, répondant aux exigences correspondantes. Cependant, force est de constater que de nombreuses insuffisances existent à tous les niveaux: Le Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et Transport a en son sein un département qui est chargé de l'élaboration des règles et des plans urbains pour la circulation des véhicules. Il s'agit de la direction des études et de la planification. Ce département s'investit beaucoup en ce qui concerne le transport

intra-urbain et celui des marchandises laissant ainsi toute la responsabilité du transport urbain à la commune de N'Djaména, d'autant plus qu'au niveau de la commune urbaine, il existe un certain nombre de problèmes notamment les problèmes d'ordre technique concernant les études de planification à long et à moyen terme.

Le rôle de la commune urbaine de N'Djaména se voit beaucoup plus à travers la perception des taxes et des redevances.

Le Ministère des Travaux Publics, Habitat, Urbanisme et Transport élabore certes des règles mais les difficultés résident au niveau de leur application et leur exécution sur le terrain. > absence d'une politique réelle en matière des transports urbains

> manque d'un cadre réglementaire conférant aux transports urbains leur vrai rôle en matière de confort, de sécurité, et de rapidité,

> absence de politique des transports urbains prenant en compte l'accroissement démographique, stations accessibles rapidement aux usagers

9.2.2 Au niveau de la commune, malgré les efforts consentis en matière de la réhabilitation de certains axes, les problèmes restent toutefois entiers:

> manque du plan d'urbanisation

> manque de nouvelles stations qui tient compte de l'extension spatiale. Certains quartiers sont handicapés en saison des pluies (manque de canaux d'évacuation des eaux).

Les problèmes liés à l'administration sont accentués par des difficultés d'organisation de la Coop-Taxis.

9.2.3 Les problèmes qui entravent le bon fonctionnement de la Coop-Taxis sont multiples: > insuffisances des voies desservies (congestion)

> absences régulières des agents de contrôle enregistrées dans les différentes stations > faible efficacité d'entreprise (absence de fond de roulement)

> manque de garage

> manque des magasins des pièces détachées, etc.

Cette dégradation est aggravée par des difficultés de trésorerie qui limitent considérablement les actions de maintenance des véhicules et de renouvellement du parc.

Pour conclure ce chapitre, retenons que les contraintes aux problèmes de déplacement dans les quartiers Chagoua et Dembé, relèvent de celles de la ville de N'Djaména d'une manière générale. Elles sont multiples, toutefois, deux d'entre elles retiennent notre attention. Il s'agit des contraintes dues aux textes régissant ainsi que des contraintes relatives aux fonctionnement des entreprises de transport en commun.

En effet les lois qui régissent le développement de la ville de N'Djaména sont dans la plupart des cas trop vieilles, lâches voire même souples en ce sens que leur application est difficile et ne correspond pas aux réalités actuelles sur le terrain. Le système de gestion des entreprises de transport en commun est aussi médiocre, pour ne pas dire informel. Il est basé sur des considérations économiques délaissant les habitants des quartiers périphériques et les obligeant à s'adapter d'une manière ou d'une autre à ce système.

La résolution de tous ces problèmes nécessite un certain nombre de stratégies dont nous trouverons dans le chapitre suivant.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon