WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Ouverture aux technologies de l'information et de la communication et performance professionnelle des conseillers d'orientation au Cameroun: le cas des lycées camerounais.

( Télécharger le fichier original )
par Laurence Annie Mme SIKALI née WAFING FOTSA
Université de ROUEN - Master 2 de recherche à  distance francophone 2009
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre 1 : Problématique

Ce chapitre, consacré à la problématisation, va partir du contexte général qui, pour aboutir à l'énonciation du problème. Dans cette problématisation, nous fonderons les principales interrogations soulevées, qui constituent les soubassements heuristiques des hypothèses formulées.

1.1. Contexte général de l'étude

Le conseil d'orientation, à l'heure de la mondialisation, présente pour l'Afrique subsaharienne en général et le Cameroun en particulier de grands défis, tant il est vrai que les mutations concernant la formation et l'emploi sont importantes et requièrent l'ouverture au Monde (Ahearne & Schillewaert, 2000; Benraiss, Boujena & Tahssain, 2005).

Un certain nombre de défis sont inhérents à la pratique l'orientation scolaire et professionnelle au Cameroun. Ces défis concernent des rubriques comme la formation des acteurs de l'orientation scolaire, la définition de leur rôle auprès des jeunes et de leurs familles, l'ouverture de ces acteurs aux formations professionnelles et à l'emploi, leur capacité à répondre aux besoins des jeunes en terme d'orientation vers des formations qualifiantes, etc. La conscience de la nécessité de préparer les jeunes aux grands défis de la modernité exige non seulement la prise en compte de leur performance actuelle pour le choix des filières (comme c'est encore le cas au Cameroun), mais encore celle de leur motivation et des exigences professionnelles actuelles qui inclinent vers des formations de qualité. Un accompagnement efficace des jeunes doit donc s'inscrire dans leurs projets et perspectives d'avenir, qui tiennent compte de l'environnement socioprofessionnel et des compétences (Baudouin, 2007).

L'on dit généralement que les TIC constituent une vitrine ouverte au monde. Cela est particulièrement vrai du Cameroun. La pauvreté ambiante et le manque de moyen des professionnels de l'orientation scolaire, limitent les échanges physiques avec les professionnels des autres pays, de même que le renforcement des capacités. Le monde virtuel se présente donc comme une alternative, un lieu privilégié pour les échanges, un prétexte de réalisation du voisinage social. Les solutions à proposer aux jeunes doivent donc à la fois être éclairées par la connaissance, non seulement des formations offertes, mais également par celle de l'environnement socioprofessionnel national et international.

Comme toutes les professions, à l'heure de la mondialisation, le travail du conseiller d'orientation doit évoluer et intégrer les réalités de son temps. Jadis strictement fondé sur le

choix des filières au sein des lycées et universités, le conseil d'orientation au Cameroun se transforme progressivement, pour dépasser les performances immédiates de référence et s'insérer dans un projet professionnel plus vaste, tenant non seulement compte des performances actuelles des jeunes, mais aussi des contraintes socioculturelles, affectives, psychologiques et sociales qui peuvent expliquer ces performances. L'on intègre en même temps aujourd'hui, l'analyse de l'environnement des formations et celui de l'emploi, dans le cadre des représentations que l'apprenant se fait de son avenir.

La représentation d'avenir des jeunes intègre aujourd'hui, au Cameroun comme en Afrique, de plus en plus, des formations plus vastes, des représentations plus complexes, dont l'une des variables explicatives les plus importantes est l'ouverture progressive aux TIC. Cette ouverture réduit les frontières des formations et de l'emploi, tout en interpellant des ajustements au sein du conseil d'orientation scolaire et professionnel camerounais. Pour s'adapter aux mutations incessantes de son environnement professionnel, le conseiller d'orientation doit être non seulement continuellement informé de ces mutations, mais également outillé pour y faire face et être compétitif. Toutes choses qui exigent d'incessants ajustements, par la formation et l'auto formation. Ici aussi, les TIC apparaissent comme fondamentaux (Bernaud, Di Fabio & Mpouki; Bibeau, 1996, 2004).

Le travail du conseiller d'orientation pour être efficace, va donc requérir certains préalables :

- La possession de l'information

Le conseiller d'orientation doit avoir en sa possession un répertoire efficace d'informations sur les formations scolaires et professionnelles, susceptibles de lui permettre de remplir efficacement ses missions de médiateur entre l'élève, la formation et l'emploi.

- Le savoir informer

Il ne suffit pas seulement à l'orientation scolaire de remplir les fonctions d'information, mais de les remplir avec efficacité et efficience, puisque l'information fait partie des droits fondamentaux à l'éducation. Ce que l'Onisep (2007) souligne avec une certaine insistance : « le droit à l'information sur les enseignements et les professions fait partie du droit à l'éducation. A ce titre, l'information sur les métiers et les formations est une mission à part entière de l'école. Il ne s'agit pas seulement de dispenser une information, mais aussi de développer chez les élèves la capacité à savoir s'informer sur leur environnement. Cette démarche est nécessaire tant le sentiment de sous information des jeunes et des familles, sur les métiers ou les différents cursus, est récurrent. Alors quelles méthodes, quelles stratégies

pédagogiques adopter pour transmettre efficacement cette information ? » Le questionnement
qui termine cette déclaration suggère au plus haut point que les stratégies pour y parvenir sont
aussi larges qu'ouvertes, mais surtout, qu'il appartient à l'école de trouver les réponses.

L'on peut déjà anticiper chez cet auteur le fait que les stratégies qu'adoptent les établissements oscillent entre deux orientations stratégiques : les programmes composés d'interventions collectives (qui utilisent essentiellement les entretiens individuels) et les programmes centrés sur l'auto-information.

La première orientation prend en compte le rôle des contenus d'information alors que la seconde insiste sur « l'autonomie de l'élève, d'un jeune acteur de son information et de son orientation. » (Op. Cit.).

Concernant l'autonomisation des élèves, deux voies d'importance sont à explorer : la recherche documentaire et les TIC.

Une formation, quelle qu'elle soit, a vocation de s'intégrer irrémédiablement dans le cadre d'une aspiration professionnelle, dans la trajectoire d'une projection future, d'une perspective professionnelle (Guichard & Huteau, 2005 ; Guichard & Huteau, 2007 ; OCDE, 2002 ; Reuchlin, 1977). Ce qui induit dans le champ de l'orientation scolaire, la nécessité de déborder le cadre d'un simple droit de l'humain à l'éducation, pour s'orienter vers

La constitution d'un potentiel professionnel susceptible non seulement de faire vivre, mais de déterminer tous les champs du besoin tel que hiérarchisé par Maslow (1943), pour participer à la réalisation de soi.

Une orientation professionnelle réussie, nous ne le soulignerons jamais assez, doit au moins tenir compte des capacités individuelles de l'apprenant, de sa perspective d'avenir et des demandes objectives de l'environnement professionnel (Evola, 2005). Le conseiller d'orientation doit être capable de discerner et de déceler le talent de chaque apprenant. Généralement, l'intelligence des apprenants est dévoilée par leurrs compétences scolaires. La didactique moderne s'oriente vers la gratification et la reconnaissance des champs d'excellence ou de compétence. Ceci contribue à valoriser les domaines de savoirs particuliers de l'apprenant, quand même sa performance globale est médiocre.

Au Cameroun, le système scolaire n'intègre pas encore cette acception de la docimologie. Ce qui fait que les résultats en général ne valorisent pas les compétences particulières. Quelques fois, certains problèmes personnels et familiaux peuvent justifier une mauvaise performance chez un apprenant qui par ailleurs a du potentiel. Le conseil d'orientation doit pouvoir identifier à chaque cas, ce qui justifie telle ou telle compétence de l'apprenant.

Par ailleurs, la formation a de plus en plus une vocation qualifiante. Ceci veut dire qu'elle dote les apprenants de savoir-faire qui leur confèrent des compétences susceptibles de leur permettre de se frayer une voie dans le monde de l'emploi. Le conseil scolaire doit donc intégrer cette perspective dans ses interventions.

Enfin, la professionnalisation, qui consiste en la capacitation de l'apprenant et son orientation vers l'opérationnalité professionnelle, va orienter la formation et le conseil d'orientation vers des besoins identifiés dans le marché du travail. Ce qui, dans la conjoncture actuelle de l'emploi, est un atout considérable.

La mondialisation progressive de l'emploi induit un voisinage social de plus en plus inexorable. L'apprenant est de ce fait obligé de se projeter dans son avenir professionnel. Il doit se situer au carrefour de la mondialisation et se former pour être compétitif. L'école dans son organisation, doit l'aider à cela. La modernité technologique relative au domaine de la communication, a rapproché divers pays du monde, qui tendent à constituer aujourd'hui un microcosme social. Ainsi, l'apprenant se définit de plus en plus comme un citoyen du monde. Son projet professionnel doit intégrer cette réalité. La formation efficiente aujourd'hui est celle qui ouvre les champs de l'emploi sinon dans tous les pays, du moins dans un large répertoire de contextes. Car le voisinage social et la technocratie récurrente uniformisent de plus en plus les champs professionnels dans le monde. Le grand défi de l'heure pour chaque formation est de rendre l'apprenant compétitif.

Dans la trajectoire de l'orientation scolaire, le conseiller d'orientation trouve ainsi toute sa place, s'il est à même non seulement d'orienter l'apprenant vers des formations capacitances, mais également de booster l'autoformation, en aidant les apprenants à en maîtriser les contraintes. La complexification du monde du travail qui se transforme au jour le jour exige que le conseiller d'orientation de même que l'apprenant, soient au courant de l'essentiel des mutations qui surviennent dans les champs de la formation et de l'emploi. Ils pourront ainsi répondre aux défis nouveaux qui se posent à l'orientation scolaire et professionnelle.

Comme nous l'avons déjà fait remarquer dans les préliminaires, les TIC offrent à cet égard une réponse efficace à l'ouverture socioprofessionnelle et au besoin d'autoformation, autant pour le conseiller d'orientaion que pour l'apprenant (Ahearne & Schillewaert, 2000 ; Benraiss, Boujena & Tahssain, 2005 ; Bibeau, 2004 ; Brynjolfsson & Yang, 1996; Commissariat général du plan 2003 ; Conseil supérieur de l'éducation 2000 ; Durpaire, 1997 ; Gervais 2000 ; Riverin-Simard & Lévesque, 1998).

De manière spécifique, L'Afrique aujourd'hui, à cause de la pauvreté ambiante et du sous-développement prononcé, semble être peu préparée à faire face aux défis actuels et sans cesse renouvelés de la professionnalisation. Le conseil d'orientation tient peu ou prou de place dans les séminaires de formation et de ré imprégnation, comme cela tend à devenir la coutume dans les pays les plus avancés. Ceci a pour conséquence le fait que le conseil d'orientation s'arrime peu aux exigences de l'emploi : les méthodes de counseling scolaire et professionnel n'étant pas toujours réadaptées en fonction des exigences nouvelles. L'essentiel du conseil scolaire au Cameroun tient strictement compte des notes de classe, pour orienter l'apprenant vers une filière littéraire ou scientifique, dans le cas des lycées et collèges d'enseignement général. L'ouverture aux champs professionnels à l'intérieur du pays comme à l'intérieur du continent est très difficile, du fait que les conseillers d'orientations sont peu organisés en association, réseaux ou autre groupe de pressions, tels que les syndicats. Ils n'ont pas suffisamment et collectivement accès au GICAM (le Groupement Inter patronal du Cameroun), qui regroupe l'essentiel des entreprises camerounaises, pour connaître les besoins en qualification des personnels, en vue de mieux orienter les élèves (surtout ceux en fin de formation secondaire).

On peut légitimement affirmer, au regard de ce qui précède, compte tenu de toutes les restrictions socioprofessionnelles et socioéconomiques, que les TIC restent l'une des meilleures voies pour le conseiller d'orientation, afin de réaliser son arrimage aux besoins de formations professionnelles des élèves. Comme le font remarquer Benraiss, Boujena et Tahssain (2005). L'avènement des Technologies de l'Information et de la Communication n'est pas sans effet sur l'environnement professionnel, puisque leur intégration a induit de véritables mutations aussi bien dans le champ de la professionnalisation que dans celui de la formation. De plus, les TIC constituent une base de données informative irremplaçable. L'appropriation des TIC est aujourd'hui pour l'élève comme pour le conseiller, un portail irremplaçable pour choisir des options de formation ou d'emploi. Voilà pourquoi l'OCDE (2002 : 3) affirme que : « les TIC sont largement utilisées dans la prestation des services d'information et d'orientation professionnelles. Cette utilisation couvre une large gamme d'applications. Parmi les grandes tendances, on peut citer une plus grande accessibilité et interactivité des TIC et l'origine plus diffuse des ressources fondées sur ces technologies. » Au regard de l'utilité accrue des TIC dans le domaine de l'éducation en général et de l'orientation socioprofessionnelle en particulier, l'auteur affirme que « Le TIC des TIC dans l'orientation peut se décliner en trois variantes : un instrument, une solution de rechange ou un agent de changement. »

Le fait aujourd'hui que les TIC soient partie intégrante de l'environnement socioprofessionnel, notamment l'Internet et l'intranet (qui offrent plusieurs possibilités d'orientation), les met au rang d'instruments incontournables de la pratique professionnelle des conseillers d'orientation.

Plusieurs produits d'aide à l'orientation s'abreuvent largement à l'utilisation des technologies de l'information et de la communication. Ce qui implique de la part des conseillers et des élèves la nécessité d'un savoir sur leur utilisation et leurs conditions d'utilisation. De plus, comme la situation éducative, l'orientation scolaire implique de plus en plus un répertoire élargi d'acteurs dont les parents et la société globale. Les TIC peuvent être une plateforme d'unification de ces acteurs.

Le concept d'éducation à l'orientation trouve de plus en plus sa place dans le conseil d'orientation scolaire et se justifie du besoin d'autoformation. Pour aider les apprenants à élargir eux-mêmes leur répertoire de choix des formations, le conseiller d'orientation doit pouvoir leur donner les informations nécessaires à cet effet. Les TIC constituent une voie possible de l'autoformation dans laquelle le conseiller d'orientation doit être capable de guider l'apprenant.

De fait le concept d'éducation à l'orientation s'organise autours de trois points saillants : la connaissance de soi, la connaissance de l'environnement et la connaissance des formations. Ces trois types de connaissance « recourent aux technologies de l'information et de la communication [et] offrent des perspectives de développement de pratiques d'autonomie qui intéressent à la fois les décideurs et, en tout bien tout honneur, les éditeurs. Les établissements de formation, sollicités régulièrement, se trouvent devant une offre de produits aux qualités inégales, destinées à faciliter leur tâche d'orientation » (OCDE, 2002 : 3).

Internet, en l'occurrence, permet au conseiller d'orientation de se tenir au courant de ce qui se passe ailleurs, en termes d'innovations dans le champs du conseil d'orientation scolaire et professionnelle, afin de modifier progressivement sa pratique, en lui offrant la connaissance des exigences professionnelles les plus récentes, de même que celle des nouveaux types de formations contemporaines à l'emploi. Puisque la cybernétique est aujourd'hui la voie royale qui réalise le voisinage social et l'inter territorialité, le conseiller d'orientation doit intégrer dans sa profession, les perspectives ouvertes par la mondialisation. Il peut et doit intégrer les formations qui se font en dehors de son pays, de même que les opportunités professionnelles d'ailleurs.

Puisqu'aujourd'hui l'essentiel des entreprises disposent d'un site ou d'un portail web s'expriment les besoins en formations et en personnels, on peut affirmer sans crainte de se

tromper que les TIC constituent les outils par excellence du conseil d'orientation, à l'heure de la post modernité.

1.2. Formulation du problème

Malgré la vulgarisation des TIC dans le monde, on ne peut affirmer aujourd'hui qu'au Cameroun, elles constituent des outils de travail dont se sont appropriés les conseillers d'orientation. Plusieurs faits évidents semblent expliquer cet ordre de choses :

· Une faible rémunération professionnelle

La faible rémunération professionnelle apparaît comme le principal frein dans l'appropriation des TIC chez les conseillers d'orientation au Cameroun. Ceci est dû entre autre, à la récession économique et la conjoncture économique qui ont entraîné au Cameroun une baisse drastique des salaires, ayant amputé les fonctionnaires d'une partie importante de leurs revenus

· L'existence ou l'insuffisante distribution des TIC dans les établissements scolaires ou dans les lieux de travail des conseillers d'orientation.

Jusqu'à présent au Cameroun, tous les établissements scolaires ne sont pas encore équipés d'ordinateurs, encore moins de connexion Internet. Ceux qui en disposent n'en ont pas à suffisance pour satisfaire à la fois les apprenants, les enseignants et les conseillers d'orientation. Généralement donc, les conseillers d'orientation ne vont sur Internet que pour leurs besoins personnels, qui bien souvent, se limitent aux correspondances.

· Le peu d'accessibilité des outils informatique et d'Internet

C'est une conséquence de l'insuffisance des revenus des conseiller d'orientation (CO). De ce fait, très peu de CO disposent d'un ordinateur à la maison ou d'un accès Internet.

Plusieurs conséquences majeures sont à titrer de toutes ces observations :

- Les conseillers d'orientation ne maîtrisent pas toujours l'usage des TIC ;

- Les conseillers d'orientation ne sont pas toujours au courant des nombreuses mutations académiques et professionnelles qui surviennent ;

- Les conseillers d'orientation sont souvent en retard sur les élèves par rapport à l'information socioprofessionnelle, surtout quand ceux-ci appartiennent à des familles nanties.

Puisque l'acception : ouverture aux TIC et performance professionnelle des CO nous intéresse particulièrement, nous nous proposons de mener notre recherche dans les lycées d'enseignement secondaire. Les considérations ci-dessus évoquées ont conduit à la formulation de la question de recherche suivante :

1.3. Question de recherche (QR)

QR : « L'ouverture des conseillers d'orientation aux TIC influence-t-elle leur performance professionnelle dans les lycées de Yaoundé ? »

Cette question de recherche, en interrogeant l'importance de l'ouverture aux TIC dans la performance professionnelle des conseillers d'orientation dans les lycées visités, se fonde sur l'extrême richesse en informations et formations véhiculées par les TIC. Cette question de recherche postule tacitement que l'intégration TIC dans l'exercice de la profession de conseiller d'orientation est sinon irremplaçable, du moins indispensable.

1.4. But de la recherche

Le but de la recherche se confond avec l'objectif global. 1.5. Objectifs de la recherche

Nous déclinons nos objectifs en un objectif global et quatre objectifs spécifiques 1.5.1. L'objectif global

« Mettre en évidence la relation entre le niveau d'ouverture au TIC chez les conseillers d'orientation et leurs performances professionnelles, en précisant les modalités. »

1.5.2. Les objectifs spécifiques

· Objectif spécifique n°1

« Faire une observation du niveau d'ouverture des élèves et des conseillers d'orientation aux TIC dans quatre lycées de la ville de Yaoundé au Cameroun. »

· Objectif spécifique n°2

« Démontrer que l'ouverture des conseiller d'orientation aux TIC permet de mieux répondre aux perspectives d'avenir des jeunes. »

· Objectif spécifique n°3

« Mettre en évidence l'importance de l'ouverture aux TIC dans la performance du travail de CO au Cameroun. »

· Objectif spécifique n°4

« Mettre en évidence la plus value des TIC dans l'autoformation et le recyclage des CO. » 1.6. Formulation des hypothèses et des variables

Il s'agit ici de la présentation des différentes hypothèses de recherche, leurs variables, modalités et indicateurs, de manière à circonscrire nos hypothèses dans un processus de co-construction à partir du but visé et des objectifs dégagés.


· L'hypothèse générale (HG)

La recherche présente une hypothèse générale:

HG : « L'ouverture aux TIC dans les Lycée du Cameroun influence la performance (l'efficacité et l'efficience) du Conseiller d'orientation. »

Cette hypothèse postule que plus les CO sont ouverts aux TIC, mieux, ils répondent aux besoins de formation et d'emploi des apprenants. Deux raisons évidentes sont à souligner ici, à l'appui de cette affirmation anticipée : la disponibilité de connaissance sans cesse renouvelées sur Internet et le fait que toutes les écoles de référence, toutes les entreprises de renom, communiquent sur les besoins et leurs opportunités à travers leurs sites respectifs. Le monde virtuel devient donc une source inépuisable d'informations et de formations pour le conseiller d'orientation.


· Hypothèses de recherche (HR)

Elles sont au nombre de cinq et constituent une tentative de réponses provisoires aux préoccupations de la recherche.

HR1 : « L'ouverture actuelle des CO des lycées de Yaoundé aux TIC est très limitée, en raison du peu d'accessibilité desdites technologies. »

L'environnement socioéconomique au Cameroun semble encore peu propice à l'utilisation maximale des TIC dans les lycées et Collèges. Peu de lycées et collèges en possèdent. Parmi ceux rares qui en possèdent, ces outils ne sont ni suffisamment disponibles, ni suffisamment nombreux pour couvrir la masse des utilisateurs. Les salles de conseils d'orientation ne sont généralement pas équipées d'outils informatiques. Les conseillers d'orientation se dirigent donc souvent vers des cybercafés, encore relativement couteux. Peu d'entre eux disposent d'un ordinateur chez eux. Très peu d'entre eux disposent également d'une connexion Internet à domicile. Une situation qui ne peut qu'infléchir leur ouverture aux TIC.

HR2 : « L'utilisation des TIC par les CO permet de mieux répondre aux besoins d'orientation des élèves dans un monde en pleine globalisation. »

Les nouvelles options du conseil d'orientation au Cameroun, rencontrant de plus en plus celles des pays occidentaux, sont désormais orientées vers les formations qualifiantes et la demande professionnelle. L'orientation scolaire tient donc de plus en plus compte de plusieurs facteurs, dont au moins : les capacités des apprenants, la disponibilité des formations/emplois et les besoins des apprenants, fondés sur leurs perspective d'avenir. L'hypothèse postule que le conseil d'orientation qui s'appui sur les TIC permet de mieux répondre à ces besoins (formation/emploi/ambitions des apprenants).

HR3 : « L'ouverture des CO aux TIC influence l'efficacité de leurs interventions. »

Toute profession repose sur l'efficacité et l'efficience. Ces deux termes résument les acceptions données à la notion de « performance » dans cette étude.

L'efficacité est la capacité avec laquelle on remplit une fonction. Elle est liée aux moyens. Elle permet de mettre en évidence la fonction qu'ont les moyens utilisés de parvenir aux fins escomptées.

Cette étude d'orientation surtout qualitative, va observer l'efficacité au travers la satisfaction exprimée par les apprenants.

HR4 : « L'ouverture des CO aux TIC influence l'efficience de leurs interventions. » L'efficience est liée à l'issue d'une intervention. Elle traduit les bénéfices que l'on peut tirer d'une intervention.

La quatrième hypothèse de recherche porte sur l'efficience du conseil scolaire, favorisée par l'intégration des TIC. L'efficience ici fait plus recours aux résultats à court, moyen et long termes.

Puisque cette étude ne peut mesurer le long et le moyen termes, l'efficience sera observée sur le court terme, à travers la satisfaction exprimée par les conseiller d'orientation et les apprenants sur les bénéfices d'un travail qui s'ouvre sur l'interactivité des TIC, fondée sur le sentiment que le travail accompli avec l'apport des TIC rencontre au moins les besoins de formations, les besoins du monde professionnel actuel et les ambitions des apprenants (en particulier leur besoins).

HR5 : « L'ouverture aux TIC permet l'autoformation et le recyclage des CO en palliant les carences éventuelles de formation. »

L'un des plus grands bénéfices attachés à l'utilisation des TIC est l'autoformation. Les TIC mettent en effet à la disposition des utilisateurs des espaces de formation, d'autoformation et de recyclages divers. Leur utilisation peut donc être pour les conseillers d'orientations au Cameroun, compte tenu du peu d'opportunités qui leur sont offertes de participer à des séminaires, conférences et formations sur l'évolution de l'orientation scolaire, de se mettre constamment à niveau.

1.6. Intérêts de la recherche

Une étude comme celle-ci, qui se propose de mettre en évidence, au Cameroun, l'intérêt de l'intégration des TIC dans l'orientation scolaire présente plusieurs intérêts, au plan didactique, pédagogique, taxonomique et docimologique :


· Au plan didactique

L'on peut souligner la place de l'autoformation induite par les TIC, aussi Bien pour le conseiller d'orientation que pour l'élève. En effet, la nécessité de l'autoformation est soulignée avec force en ce siècle de célérité dans tous les domaines de la vie intellectuelle et professionnelle. L'autoformation apparaît comme un levier important pour l'auto efficacité dans les domaines scolaires et professionnels. Les TIC constituent des espaces d'enseignement et de formation en temps réel, qui garantissent une didactique efficace à tous les secteurs de la situation pédagogique.

· Au plan pédagogique

La nécessité d'une intégration des TIC dans la formation et le conseil d'orientation implique nécessairement des remaniements pédagogiques qui doivent intégrer cette nouvelle donne. Etant donné les exigences de l'autoformation par les TIC, les conseillers d'orientation doivent non seulement encourager les élèves à s'orienter vers les TIC, mais ils doivent également guider leur aventure virtuelle et s'assurer de l'intégration des connaissances efficaces, afin que les TIC ne constituent pas pour les élèves des outils inutiles

· Au plan de la taxonomie

La complexité des processus mentaux et des tâches induite par l'utilisation des TIC implique également la hiérarchisation des objectifs : quel site/portail, faut-il utiliser, comment l'utiliser ? Ceci doit orienter une taxonomie rigoureuse et efficace.

· Au plan de la docimologie

L'intégration des TIC induit une modification du système d'évaluation qui doit intégrer la dimension de l'autoformation.

1.7. Délimitation et type de la recherche

Ainsi présentée, la recherche que nous menons sera nécessairement délimitée au triple plan théorique, méthodologique et conceptuel.

· Au plan théorique

La recherche aura recours à un cadre de référence portant sur le conseil d'orientation dans ses différents aspects sociologiques, psychologiques, économiques et pédagogiques, organisés autours de la principale théorie que nous allons développer : la théorie de la perspective d'avenir de Nutin qui s'intègre dans « l'école des représentations d'avenir ».

· Au plan méthodologique

La recherche sera guidée par la nature/type d'instruments utilisés. Une méthodologie d'échantillonnage non probabiliste sera appliquée, fondé sur le choix raisonné de quotas.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery