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Ouverture aux technologies de l'information et de la communication et performance professionnelle des conseillers d'orientation au Cameroun: le cas des lycées camerounais.

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par Laurence Annie Mme SIKALI née WAFING FOTSA
Université de ROUEN - Master 2 de recherche à  distance francophone 2009
  

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Chapitre 2 : Approche notionnelle et revue de la littérature

2.1. Approche notionnelle

L'approche notionnelle s'oriente vers la définition des termes techniques dont l'éclairage entre dans la compréhension de ce travail. Les termes techniques pertinents à définir seront présentés dans leurs acceptions les plus couramment utilisées dans les sciences de l'éducation, avec une préférence pour les dimensions applicables à ce travail.

2.1.1. L'orientation scolaire

L'orientation scolaire est en même temps une discipline et une pédagogie, visant à baliser et à canaliser les compétences des apprenants et leur aspiration vers un avenir socioprofessionnel. L'orientation scolaire dans ce sens, tient en même temps compte des possibilités individuelles et des besoins collectifs relatifs à l'emploi et à la formation professionnelle. Ainsi approchée, l'orientation se situe à l'articulation de l'éducation, de la pédagogie, de la taxonomie et de la didactique. Elle suppose en même temps une gestion de l'information sur les formations et sur les débouchés, fonde leur mise en application dans le cadre des singularités. Ainsi, l'orientation scolaire met à contribution la motivation des apprenants dans la perspective de la réalisation de leurs projets professionnels. Certains auteurs insistent sur la place primordiale de l'information scolaire définie comme « l'information sur les métiers et les études, mais aussi le choix de diriger un élève vers l'enseignement professionnel, le faire redoubler, lui suggérer telle ou telle option dans l'enseignement technique ou général. Au sortir de l'enseignement secondaire, en fonction de l'orientation, des portes seront ouvertes et d'autres parfois définitivement fermées » Seron (2007 : 5). En tout état de cause, nous retiendrons l'acception qui fait de l'orientation scolaire une discipline ou une spécialisation qui s'occupe de former et de préparer les individus aux choix socioprofessionnels, en intégrant des ressources multiples, subjectives et objectivables. 2.1.2. L'éducation

Le terme éducation, malgré sa proximité évidente de la vie contemporaine, est paradoxalement assez difficile à définir. Comme le terme pédagogie, celui d'éducation est essentiellement plurivoque, tant il est vrai qu'il s'applique à des situations diverses et complexes. C'est ce à quoi convient Hubert (1970 : 1) quand il écrit: « rien n'est plus simple, semble-t-il, de définir les mots éducation, pédagogie. Pourtant dès les premiers pas, les difficultés surgissent, et de la définition que nous adopterons, dépendra peut-être toute

l'orientation de notre étude. » Il apparaît donc ici que le terme éducation prête à plusieurs significations, en fonction des contextes et des centres d'intérêt. Il serait oiseux de prétendre suivre ici toutes les acceptions qu'aura pris au cours du temps le terme éducation. Nous n'en explorerons que quelques unes.

De manière générale, le terme éducation désigne une action que l'adulte exerce sur l'enfant, en vue d'orienter ou d'infléchir son comportement. Le terme éducation peut s'appliquer à une action formelle et académique, ou à une action informelle individuelle ou sociale. Très souvent, on parle d'éducation familiale, d'éducation sociale, d'éducation académique, etc., pour signifier que l'éducation intègre différents cadres, dimensions et acteurs.

L'éducation apparaît nécessairement comme une action exercée par différents acteurs, visant la formation totale de l'homme. C'est ce qui a été souligné par Piéron (1969), qui définit l'éducation comme « l'ensemble des actions et influences exercées volontairement par un être humain, en principe par un adulte sur un jeune et orienté vers un but qui consiste en la formation dans l'être jeune des dispositions de toutes espèces correspondant aux fins auxquels parvenu à la maturité, il est destinée. » Dans l'optique d'une telle définition de l'éducation, on peut comprendre que le conseil scolaire, fait partie intégrante de l'action éducative, puisqu'il constitue en même temps une action de formation et oriente les individus vers des fins à caractère socioprofessionnel. C'est dans ce sens que Bloch et al. (1997 : 413) définissent l'éducation comme « action qui vise à développer les potentialités d'un individu qui sont valorisées par le groupe social auquel il participe. »

L'éducation vise par conséquent une action formative qui prend racine dans la société et le corps social, pour se continuer dans les systèmes formalisés/formels. Dans ce sens, l'éducation constitue, selon Littré, un processus où l'action de plusieurs acteurs convergent. C'est en définitive l' « action d'élever un enfant, un jeune homme, ensemble des habitudes intellectuelles ou manuelles qui s'acquièrent, et ensemble des qualités morales qui se développent ».

De l'ensemble de ces définitions, nous retiendrons que l'éducation constitue une action de transmission de l'héritage social et intellectuel, qui a également en filigrane un idéal moral. C'est cette acception de l'éducation qui place l'orientation scolaire au centre des préoccupations éducatives.

2.1.3. La pédagogie

Comme déjà souligné, le terme pédagogie semble familier. Mais sa définition ne coule pas de source. De Claparède à Dewey, en passant par Decroly et les théoriciens de

l'Education Nouvelle, la pédagogie a pris plusieurs sens. Certains auteurs l'on tantôt abordé comme un art, tantôt comme une science, tantôt une technique, tantôt comme une philosophie. Bien souvent elle est comprise comme l'un ou plusieurs de ces éléments.

Art d'enseigner, technique de transmission de la connaissance, science de l'enseignement, philosophie de l'éducation, toutes les approches ont été exploitées pour donner un sens à la pédagogie que Bloch et al. (Op. Cit.) voient comme une « méthode des pratiques éducatives ; science de l'éducation ». Ces auteurs, dans cette approche, insistent sur le fait que « la pédagogie désigne plus aujourd'hui qu'une méthodologie des pratiques d'éducation » tant il est vrai que la situation pédagogique s'est complexifiée et intègre désormais des dimensions affectives et des dimensions inconscientes. La pédagogie utilise non seulement les techniques de transmission du savoir, mais également la dynamique de groupe et les situations transférentielles décrites par Freud. C'est en tenant compte de la complexité de la situation pédagogique que Hubert (1970 : 1) déclare que « la pédagogie a pour objet d'élaborer une doctrine de l'éducation, à la fois théorique et pratique comme doctrine de la moralité dont elle est le prolongement et qui n'est exclusivement ni une science, ni une technique, ni une philosophie, ni un art, mais tout cela ensemble et ordonné selon des articulations logiques ». On peut donc dire ici sans risque de se tromper que l'orientation scolaire participe de la situation pédagogique dans la mesure où elle s'oriente vers la formation et l'information.

Avec l'évolution des sciences et la complexification des apprentissages, plusieurs modèles et procédés pédagogiques sont nées, avec des niveaux variables de pertinence et d'efficacité. Ce qui a conduit à leur étude et à leur applicabilité, faisant émerger la didactique. 2.1.4. La didactique

Bien souvent, des confusions sont faites entre la didactique « science qui étudie les pratiques et les méthodes de la pédagogie » (Bloch et al. Op. Cit.) et la pédagogie, la science qui traite des procédés de transmission de la connaissance. Cette confusion entre didactique et pédagogie a été introduite d'ailleurs dès les débuts de l'Ecole Nouvelle. Dans l'ouvrage de Comenius, La Grande Didactique, le terme didactique est utilisé comme synonyme de pédagogie. Cependant, l'évolution de la pédagogie et la pratique pédagogique ont permis de distinguer le contenu des deux termes dont la distinction est capitale aujourd'hui en spécialisation (Brousseau, 1998 ; Chevallard, 1985 ; Delacôte, 1996). Le rapport direct entre didactique et étude des pratiques et méthodes est donné par l'Encyclopédie libre Wikipédia selon lequel « la didactique est l'étude des questions posées par l'enseignement et l'acquisition des connaissances dans les différentes disciplines scolaires ». Selon cette

encyclopédie en ligne, la didactique se distingue de la pédagogie « par le rôle central des contenus disciplinaires et par sa dimension épistémologique. » On peut donc dire que la didactique se pose comme une science qui a pour objet la pédagogie. Elle est science de la pédagogie comme l'épistémologie est science des sciences. Elle permet à cet égard l'étude des systèmes pédagogiques et leur classification, pour constituer une sorte de taxonomie des approches pédagogiques.

2.2. Revue de la littérature

La revue de littérature portera sur l'orientation socioprofessionnelle et l'usage progressif qui y est fait des technologies de l'information et de la communication, autant par les éducateurs que par les apprenants

2.2.1. L'orientation socioprofessionnelle

L'orientation scolaire aujourd'hui, est une réalité inséparable de l'école. On l'instaure de plus en plus tôt dans les cursus scolaires. Cette précocité s'explique à différents niveaux, par la professionnalisation de l'orientation scolaire et par la demande de plus en plus précise des spécialisations dans les filières professionnelles, en fonction des exigences des milieux professionnels. Puisque dans la plupart des systèmes éducatifs les élèves sont concernés par l'orientation scolaire dès les débuts de leur scolarisation, l'orientation scolaire doit s'adapter à cette réalité. Ce besoin d'orientation va s'accroître de plus en plus pour trouver son pic à l'adolescence, tranche d'âge où l'élève fait face à des mutations et à des crises identitaires. L'orientation scolaire va s'articuler à ce niveau- comme d'ailleurs à tous les niveaux de l'orientation scolaire, mais avec moins d'urgence -, au carrefour de la pédagogie, de la psychologie, de la sociologie et de l'économie, pour répondre au besoin d'identification et d'accomplissement du jeune. Au Cameroun, surtout dans les lycées d'enseignement général, les adolescents se trouvent inévitablement confrontés au choix des filières, à partir de la classe troisième, qui auront une incidence immédiate sur son orientation universitaire et sur son choix professionnel.


· L'orientation scolaire et la crise identitaire

Dans son ouvrage intitulé : Le sens de l'orientation : une approche clinque de l'orientation scolaire et professionnelle, Baudouin (2007) pose le problème psycho clinique inhérent à toute orientation socioprofessionnelle visant les adolescents. Il montre en l'occurrence comment en France, l'orientation scolaire, devient imposante à partir de quinze ans. Non seulement le choix d'un métier ou d'une formation devient obligatoire à cet age, l'adolescent est confronté à la crise identitaire. Pour l'auteur, le fait que l'adolescent se trouve

confronté à des choix qui orienteront sa vie future à un moment de sa vie où il se cherche des repères à différents niveaux de sa personnalité sociale et individuelle, impose la prise en considération d'éléments cliniques intégrant le counseling au conseil d'orientation. Ainsi, les difficultés de choisir une orientation scolaire sous-tendues par des choix identificatoires difficiles à cette période charnière de la vie de l'adolescent, doivent être abordées concomitamment à la crise d'adolescence. En faisant référence à la psychanalyse et à d'autres travaux de spécialiste de l'adolescence, l'auteur souligne l'importance des références inconscientes qui déterminent les choix à l'adolescence. Des interrogations saillantes sur les déterminismes psychologiques et socioculturelles amènent l'auteur à interpeller l'orientation scolaire sur les choix et la liberté de choisir qui sont posés avec pertinence par l'adolescence. L'auteur souligne également ici la responsabilité des parents, des spécialistes du conseil et des pédagogues, en vue d'amener les adolescents à une plus grande lisibilité des choix qui tiennent compte des valeurs réelles de l'apprenant, de ses potentialités mais aussi de ses fantasmes et de son imaginaire.


· Les bases socioéducatives de l'orientation socio professionnelle

Publiée en 2007, sous le titre : Activité d'orientation et développement des métiers, la revue Education permanente, dans son numéro 17, s'est appesantie sur les bases socioéducatives de l'orientation. Ce thème y est abordé sur divers plans, à partir de situations diverses : l'école, la validation des acquis et les bilans de compétences. Cette revue montre comment les ressources multiples entrent en synergie pour servir l'orientation scolaire. Les articles qui y sont présentés sont issus d'une collaboration entre des professionnels de l'orientation scolaire et des chercheurs sur divers domaines de l'éducation. Ces différents spécialistes, conseillers d'orientation, psychologues, formateurs associés au travail de validation des acquis, s'interrogent sur les récents développements qui sont survenus dans l'exercice de l'orientation et soulignent l'importance de la situation pédagogique sur l'orientation socioprofessionnelle. L'orientation scolaire n'est plus l'apanage des seuls membres du corps éducatif formel, ou des conseillers spécialisés, mais utilise toutes les ressources socioéducatives pour répondre à sa vocation.

Diverses problématiques sont abordées dans cette revue, qui vont de la didactique de l'information sur les métiers, « à l'activité et aux conditions de son développement, dans les situations de travail ordinaires et dans les périodes de transition inhérentes au travail d'orientation. »


· Orientation et genre

La question du genre occupe une place importante dans la littérature publiée sur l'orientation scolaire. En effet, il a été remarqué concernant le genre que les filles et les garçons n'ont pas toujours les mêmes préférences pour les formations universitaires et pour les métiers. Seron (2007 : 1) note qu' « alors que les bancs des auditoires de psychologie sont remplis de jeunes femmes, ceux de sciences appliquées grouillent de garçons. Dans les Hautes Ecoles, les filles représentent plus de 75% des étudiants dans le secteur paramédical, et seulement 10 % des élèves du secteur technique. Bien des influences expliquent ces écarts et la persistance d'une ségrégation scolaire puis professionnelle, mais certaines sont spécifiques à l'orientation scolaire. » L'orientation scolaire encore aujourd'hui, se heurte donc à des préjugés socioculturels relatifs au statut de l'homme et de la femme, à la représentation du jeu de rôle et à la configuration sociale des rapports sociaux de sexe. Ainsi, en Afrique comme en Occident, persistent encore, quoique qu'en proportion dissymétrique, la représentation du métier et de la formation de la fille en rapport avec le ménage ou la famille (Alaluf, Imatouchan, Marage, Pahaut, Sanvura, Valkeneers & Vanheerswynghels, 2003 ; Ernst, 2003 ; Gottfredson & Lapan, 1997 ; Morgan, 2001 ; Zeldin & Pajares 2000). L'on a notamment souligné que les filles choisissent généralement volontiers les filières à orientation moins prestigieuse et moins technique que les garçons. Ceci se soutient toujours des préjugés sociaux qui entourent encore l'orientation professionnelle, malgré les avancées majeure enregistrées dans la promotion de l'égalité des genres.

Il a été enregistré quelques facteurs de causalité qui se repartissent entre les préjugés de genre dans le système d'orientation, les représentations sociales du genre et le sentiment d'efficacité personnelle : « à côté des influences directes des orienteurs, deux autres phénomènes, que nous avons déjà abordés par ailleurs, jouent sur les choix que posent les adolescentes : le manque de confiance en leurs capacités et la représentation très masculine du métier d'informaticien. Dans les domaines scientifiques et technologiques, les filles ont des niveaux d'efficacité personnelle inférieurs aux garçons, et ce, en dépit de résultats scolaires parfois supérieurs. » Seron (2007 : Op. Cit.). Les filles auraient plus d'attrait pour les filières littéraires, les sciences humaines et sociales, et s'orienteraient peu dans les filières techniques et scientifiques. Gottfredson et Lapan (1997) identifient trois critères qui orientent le champ de carrières possibles : la compétence perçue, le prestige de la profession et la compatibilité au genre. Les étudiants qui sont confrontés aux problèmes de l'orientation se réfèrent souvent à ces trois critères pour éliminer les choix qui sont incompatibles.


· Orientation et information

Plusieurs travaux ont été effectués dans le domaine de l'orientation scolaire en rapport avec l'information. Au fond, tout le métier de conseiller d'orientation se fonde sur la notion d'information. Certains auteurs (Ernst, 2003 ; Gottfredson & Lapan, 1997 ; Morgan, 2001 ; Zeldin & Pajares 2000) insistent sur le rôle de l'information dans l'orientation scolaire et socioprofessionnelle. A l'heure de la mondialisation de l'information, le monde scolaire et professionnel est extrêmement mouvant et dynamique. Les domaines de compétences et de formations évoluent à une vitesse vertigineuse. Il apparaît donc crucial pour les apprenants et pour les professionnels de l'orientation d'être informés de l'essentiel de ces mutations.

2.2.2. La place des TIC dans l'orientation scolaire et professionnelle

L'éducation en général et la pédagogie en particulier - et par ricochet l'orientation scolaire -, sont des disciplines qui requièrent des ressources multiples pour répondre à leurs objets. Puisque ces disciplines sont à l'articulation des productions matérielles et intellectuelles, ils sont la charnière des acquisitions, des qualifications et compétences aussi bien des apprenants que des éducateurs, les professionnels de l'orientation en particulier.

Les défis de la pédagogie comme ceux de la l'orientation scolaire, à cause de leur importance incommensurable pour le développement, la formation de l'homme et l'émancipation des sociétés, se fondent sur des enrichissements divers, multisectoriels et sur des références à des ressources multiples. Trois points importants sont à souligner qui illustrent le besoin de pourvoir ces disciplines en ressources diverses, pour renforcer leur efficacité opérationnelle :


· L'articulation de la pédagogie à la formation totale de l'homme et à l'autonomie de sa pensée

Toute science en général doit participer à la formation totale de l'homme, de manière à le doter d'outils indispensables à son émancipation. Cette formation requiert des ressources pédagogiques enrichies de différentes sources, pour permettre à l'apprenant comme à l'enseignant et au conseiller d'orientation, de parvenir à une autonomie de la pensée et, surtout, à une autodétermination. Cette autodétermination trouve sa concrétisation dans l'accomplissement socioprofessionnel que l'orientation a pour rôle de préparer et d'enrichir, notamment, en favorisant l'auto apprentissage et la prise de conscience de soi et de des capacités personnelles (Zeldin, & Pajares, 2000 ; Brynjolfsson & Yang 1996).


· L'articulation de la pédagogie à la connaissance et à la maîtrise de la nature

La pédagogie comme science de la transmission de la connaissance est charnière à toute acquisition intellectuelle qui permet à l'homme de maîtriser le monde et de pouvoir s'y adapter. Ainsi, l'orientation scolaire si elle est efficace, permet l'émancipation des connaissances et des potentialités à leur plus haut niveau de rentabilité (Education permanent, 2007 ; Durpaire, 1997).


· Articulation au développement humain, social et économique

La pédagogie est enfin, à l'articulation de tout développement humain et sociétal. Elle utilise à cet effet le conseil scolaire pour la formation des métiers et l'éclosion des capacités en favorisant l'expression du talent et l'exploration des ressources intellectuels des apprenants (Guichard & Huteau, 2007). La pédagogie est envisagée ici comme un art qui porte et oriente le conseil d'orientation.

Cette triple articulation de la pédagogie à l'orientation, induit de manière inévitable, une démultiplication de références et de ressources qui ont été diversement utilisées au fil des siècles et du développement de la pensée humaine.

2.2.3. La contribution des multimédias et TIC à l'essor de la pédagogie

contemporaine

Avec la révolution pédagogique introduite par l'Ecole Nouvelle, un nouveau paradigme pédagogique a été mis en place, intégrant l'apprenant dans la situation pédagogique, comme ressource. Cependant, les connaissances technologiques de l'époque ne permettaient pas d'intégrer dans la situation pédagogique, des ressources nouvelles, comme celles que l'on connaît aujourd'hui dans le domaine du multimédia ou plus généralement des TIC.

Le moins que l'on puisse dire est que le 20ème siècle a été le siècle du développement technologique et de la mise à contribution des technologies de la communication et de l'information dans les champs de la pédagogie. Ce qui l'a enrichi beaucoup enrichie. Progressivement, avec le développement des ressources technologiques, la pédagogie s'est enrichie de ressources nouvelles. L'avènement de l'écran cathodique et de la cinématographie a permis d'introduire de nouvelles ressources visuelles importantes en pédagogie. Par le moyen des films documentaires, des films éducatifs, des projections sur diapositives, la pédagogie est devenue une science de proximité. La découverte de l'outil informatique, et surtout, son application à l'Internet et à l'Intranet ont complètement révolutionné le champ de la pédagogie de l'orientation scolaire. Aujourd'hui, l'école formelle ne constitue qu'une interface de la réalité pédagogique plus que jamais dynamique. Les apprentissages à distance

se sont de plus en plus multipliés, jusqu'à atteindre le domaine universitaire. Le choix des formations et des carrières passe largement aujourd'hui dans les champs du numérique au travers des TIC (Bibeau, 1996 ; 2003 ; Brynjolfsson & Yang, 1996).

Cet ensemble de faits a été à l'origine de la préoccupation majeure qui nous a permis de fonder notre sujet de recherche. Au vue de cette intégration progressive des TIC dans l'éducation, la formation et l'emploi, où se place l'orientation scolaire au Cameroun ? En posant cette question, nous nous situons dans la nécessité actuelle de l'ouverture de tout le système éducatif aux TIC, et spécialement, celui de l'orientation scolaire. En effet, l'ouverture aux TIC constitue en même temps un apport, un enrichissement et un défi pour le conseiller d'orientation dans un contexte de sous-développement qui est celui du Cameroun, où la documentation devenue de plus en plus hors de portée, est d'ailleurs loin de répondre aux besoins. Ceci est encore plus vrai dans un monde où la connaissance évolue à une vitesse vertigineuse, au même titre que les ressources informatiques, dont les champs de maîtrise et de culture doivent être sans cesse actualisés, si l'on veut répondre à la vocation de l'orientation scolaire moderne.

Plusieurs travaux publiés dans ce domaine soulignent l'importance des TIC dans l'orientation scolaire et professionnelle.

Les technologies de l'information et de la communication (TIC) qui ont

progressivement envahi le champ de l'orientation scolaire, sont aujourd'hui incontournables (Conseil supérieur de l'éducation, 2000 ; Matmati, 2001). Trois dimensions principales ont été identifies : l'observation, l'analyse des flux et le suivi individualisé des élèves ; la documentation et la mise à disposition de l'information ; l'aide personnalisée à la connaissance de soi, aux choix et à la décision, utilisant des logiciels à caractère interactif et/ou psychologique.

Le concept d'éducation à l'orientation a ainsi été mis en exergue, pour signifier trois axes de connaissance : la connaissance de soi, la connaissance de l'environnement socioéconomique et la connaissance des formations. La mise en oeuvre du concept d'éducation à l'orientation a abouti aujourd'hui, inexorablement, à la mise à contribution des TIC dans l'auto information et dans l'autonomisation des apprentissages.

Il faut cependant noter que malgré l'importance accrue des TIC dans le champ de l'orientation scolaire, un certain nombre de difficultés s'opposent encore à leur intégration dans le champ de la pédagogie en général. Pour Larose, Grenon et Palm (2004 : 114), « Les obstacles à une mise en oeuvre plus efficace, plus diversifiée et surtout mieux intégrée des TIC en enseignement sont nombreux. Outre ceux qui relèvent des contenus et de la cohérence

de la formation initiale ou continue qui leur est offerte, les praticiennes et les praticiens sont confrontés à plusieurs irritants environnementaux qui à la fois réduisent la probabilité qu'ils utilisent plus et mieux ces ressources et qu'ils en diversifient le profil d'intégration. Qu'il s'agisse de la disponibilité des équipements, de leur qualité [...] de celles des ressources humaines qualifiées ou compétentes qui sont rapidement accessibles pour la praticienne ou le praticien, nos données confirment la réalité de ces obstacles. ». Des auteurs (Bibeau, 2004 ; Dufort et Bibeau, 2003 ; Gervais, 2000 ; Danvoye, 2002) ont analysé ces difficultés. On peut globalement les classer en cinq catégories:

· Les difficultés économiques

Ces difficultés sont notamment liées au financement des TIC, à l'acquisition de certaines applications et contenus « qui entraînent des coûts récurrents pour les commissions scolaires », au coût des abonnements annuels à des périodiques ou à des vidéos en ligne, à l'accès aux services d'animation pédagogique en ligne. On peut également inclure dans cette rubrique le développement et la mise à jour de banques de ressources numérique - qui est également très coûteuse en temps et en personnels.

· L'indexation normalisée et la diffusion des ressources numériques

Selon (Gervais, 2000) « Les enseignants et les élèves éprouvent de grandes difficultés à trouver l'information sur les contenus disponibles dans Internet. L'appropriation par ceux-ci de matériel pédagogique et didactique complémentaire en soutien aux apprentissages des élèves et en complément aux ressources imprimées (manuels scolaires notamment) semble toujours difficile même si les technologies sont disponibles à l'école depuis le milieu des années quatre-vingts. »

Au Cameroun, encore aujourd'hui, l'on n'a même pas à disposition dans les universités, les ressources numériques et les technologies de l'information et de la communication à la portée de tous. Ce qui souligne évidemment que la situation est plus dramatique dans les lycées et collèges.

· La qualité et l'évaluation des ressources numériques éducatives

Il est très difficile pour l'élève d'évaluer la masse d'informations disponibles dans le web, puisque plusieurs contenus posent légitiment le problème de la validité et crédibilité de l'information disponible, « alors que le personnel enseignant désire utiliser des ressources numériques parfaitement adaptées aux approches pédagogiques ainsi qu'aux orientations. »

Au Canada par exemple, lors d'une enquête effectuée sur l'utilisation des ressources du web à des fins d'orientation scolaire (Karsenti, 2004) indique que « 42 % des enseignants en formation ont déclaré avoir utilisé Internet pour faire des recherches pendant leur dernier

stage » ; Larose, Grenon et Palm (2004) quant à eux, soulignent que seulement « 62 % des enseignants répondants demandent à leurs élèves de faire des recherches d'informations sur Internet » .Ce qui prouve que même dans les pays avancés, l'utilisation des ressources numériques à des fins pédagogiques et d'orientation pose encore quelques problèmes.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein