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Le concept de développement durable : le cas de l'Afrique subsaharienne

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par Vincent Thierry BOUANGUI
Université de Reims Champagne - Ardenne - Diplôme d'étude approndie 1995
  

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SECTION I: LE SPECTRE D'INGERENCE ECOLOGIQUE

On parle souvent d'ingérence lorsqu'il s'agit de politique, de l'humanitaire et des finances et de l'économie (allusion faite aux mesures imposées par la banque mondiale et le FMI). Mais la crise de l'environnement mondial est l'occasion d'assister à l'émergence d'une autre ingérence, qui cette fois-ci, est plus feutrée: l'ingérence écologique.

Cette ingérence se traduira précisément par la manière dont les Etats occidentaux et la banque mondiale chercheront à faire triompher l'impératif de développement durable dans le monde et particulièrement en Afrique au sud du Sahara. Comme quoi, l'ingérence n'est que l'oeuvre des plus forts sur les plus faibles.

PARAGRAPHE.I: L'ATTITUDE DES ETATS OCCIDENTAUX

Dans cette entreprise qui consiste à faire triompher les politiques environnementales, l'Europe du nord et de l'ouest, qui sont aujourd'hui la zone du monde la plus développée - selon l'indice de développement humain- et l'un des plus grands consommateurs d'énergie fossile, vont jouer un rôle pionnier dans la résolution des problèmes écologiques globaux. Mais cette volonté de faire droit au respect de l'environnement rencontrera l'hostilité de certains Etats du sud de l'Europe. En effet, ceux-ci analyseront les réglementations plus strictes que l'Allemagne, les Pays-Bas et l'Angleterre proposeront comme un protectionnisme déguisé sous des clauses écologiques. Ces pays de l'Europe latine, en refusant des réglementations sévères, seront par contre soupçonnés par l'Europe du nord et de l'ouest de vouloir pratiquer un "dumping écologique" afin d'attirer chez eux des industries à la recherche des réglementations plus laxistes.(1)

Mais après un longue période de divergences, les deux groupes ont fini par trouver un compromis, et comme le dit M. Alain LIPIETZ, la communauté économique européenne mettra enfin son ambitieux projet: "profiter de son avance technologique et économique sur les Etats-Unis pour proposer au

(1) Alain LIPIETZ Berlin, Bagdad, Rio, Quai Voltaire, Edima, Pairs, 1992, page 123.

Il est directeur de recherches au CNRS et porte parole de la commission écnomique des Verts et conseiller régional d'Île-de-France.

monde développé un nouveau compromis social-éco-démocrate à usage interne d'abord, mais aussi pour conquérir l'hégémonie mondiale vis-à-vis du Sud sur le thème de l'environnement".

La CEE va ainsi se passer pour la porteuse de vertu environnementale. Nous pouvons retrouver cette recherche d'hégémonie dans la déclaration suivante de la commission de Bruxelles au conseil des ministres de la CEE: " La Communauté européenne sera le plus grand partenaire économicocommercial du monde avec la capacité d'exercer un haut niveau d'influence et d'autorité économique et politique. A ce titre, la Communauté doit aux générations présente et future de mettre de l'ordre chez elle et d'offrir à la fois le leadership et l'exemple aussi bien pour les pays développés que pour ceux en développement.."(2)

L'Europe procédera donc par une tentative de persuasion du Sud sur des menaces écologiques et par des multiples propositions de réglementations qui se transformeront en une tentative d'accusation des Etats qui ne prêteront guère attention à la dégradation de l'environnement global. L'Afrique subsaharienne sera victime de cette logique.

A-LA "MISE EN ACCUSATION" DE L'AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Compte tenu de la résistance des Etats africains à l'idée de faire de la promotion de l'environnement une priorité, les Etats occidentaux les taxeront d'être à l'origine de la dégradation de l'environnement mondial. D'où la nécessité, sinon l'obligation de ces Etats d'opter pour un modèle de développement respectueux de l'environnement. Pour ce faire, ils mettront en avant les effets, d'une part, de l'augmentation vertigineuse des populations

(2) Cité par Alain LIPIETZ, ibdem, page 128.

africaines et de l'autre ceux de la pauvreté sur l'environnement. On relèvera cette attitude dans des rapports de la CEE au CNUCED et dans différents articles de presse occidentale. Nous pouvons ainsi lire dans les colonnes de ces articles: les populations du Sud pauvres et plus nombreuses sont responsables de la dégradation de l'environnement global.

Cependant, aux yeux des Africains cette attitude est interprétée comme un nouveau stratagème ourdi par l'occident pour empêcher l'Afrique d'accéder au développement au moyen de l'industrialisation. Ainsi a t-on qualifié cette nouvelle donne de "tentative de projet de colonisation planétaire". Au premier ministre Malaisien M. Mohamed MAHATHIR de dire à ce propos que "les pressions occidentales qui, sous prétexte de droit de l'homme, de syndicat, de liberté de presse et de la protection de l'environnement et de la démocratie, bloquent la croissance économique de leurs potentiels concurrents".

Certes, le développement durable est indispensable pour les Etats du Sud, -dans ses finalités notamment- . Cependant, lorsque nous voyons la montée des quatre dragons et des autres pays environnants, on peut se permettre de dire que cette affirmation du premier ministre Malaisien est riche d'enseignements. L'intitulé de l'article de M. Mohamed Larbi BOUGUERRA au sujet de la conférence de Rio: Au service du peuple ou de l'impérialisme écologique? est révélateur du doute que peut avoir toute personne qui s'interroge sur les interpellations du Sud par le Nord pour la mise en oeuvre du développement durable. S'interrogeant sur les buts réels du développement durable et ceux de la conférence de Rio, cet auteur (dans le même article) pense que derrière cette ingérence est dissimulée une certaine idéologie du Nord. Selon ses propres termes," Il reste à vérifier que la conférence de Rio n'est pas, après la guerre du golfe et le nouvel ordre international l'occasion pour les puissants d'instituer un nouvel ordre écologique musclé pour garder leur privilège et

empêcher l'émergence des prémices d'une société globale moins mercantiliste et plus solidaire"(3).

Il s'agit de maintenir en situation de dépendance le monde du Sud dans un domaine où le Nord est déjà avancé. Lors des indépendances il en a été de même; les grandes puissance ont miroité en direction des Etats du Sud un modèle de développement dans lequel ils semblent être aujourd'hui pris au piège.

Quoiqu'il en soit, et malgré les réticences soulignées plus haut, l'occident a fini par entraîner l'Afrique dans la voie du développement durable.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe