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Le président du sénat du Sénégal

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par Serigne FABOURE
Université Cheikh Anta DIOP de Dakar - Maitrise en droit public 2009
  

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Paragraphe II : l'immunité du président du sénat

Dans ce paragraphe, pour comprendre le mot immunité, Michel Ameller rappelle ajuste titre «qu'à Rome, les tribuns de la plèbe, qui étaient en quelque sorte les parlementaires de l'époque, étaient

considérés comme des personnages sacro-saints et bénéficiaient à ce titre d'une protection particulière était absolument interdit de s'attaquer à eux ou de les gêner dans l'exercice de leurs fonctions. Tout individu qui bravait cette interdiction devenait un hors-la-loi et pouvait être exécuté par le premier venu.» (42).

Le processus intervenu en France est d'une tout autre nature. En effet, la Déclaration des droits de l'homme de 1789 n'y est pas venue confirmer un ensemble de droits déjà reconnus, mais proclamer une ambition nouvelle à vocation universelle, destinée à s'imposer au nom de la raison pure.

La conception anglo-saxonne des immunités plonge par conséquent ses racines dans l'évolution progressive d'une coutume, qui s'est consolidée lentement mais de façon ininterrompue. Dans cette logique, la protection de l'individu, qu'il possède ou non la qualité de parlementaire, va de soi et si, par malheur, il n'en était pas ainsi, il reste toujours le recours ultime face aux empiétements du pouvoir: l'appel à la justice fondé dès 1215 sur la Grande Charte et précisé par l'Acte Habeas Corpus. On comprend dès lors que les membres du Parlement britannique n'aient vraiment ressenti le besoin d'instaurer une protection spécifique pour eux-mêmes, les institutions de droit commun suffisant à prévenir et à réprimer les poursuites, les arrestations et les détentions illégales et arbitraires. Il va sans dire qu'un tel régime n'est possible que dans la mesure où il existe dans le pays un accord fondamental sur les valeurs essentielles de la vie politique .

Inspiré des pays du nord, le Sénégal, en son chapitre X intitulé:

« immunité » en les articles 43 et 44 précise l'immunité d'un sénateur. Au regard de ces disposition , le président du sénat du Sénégal, conformément à l'article 61 de la constitution, le président du sénat : « ne peut être poursuivi,recherché,arrêté, détenu ou jugé à l'occasion des opinions ou vote émis par lui dans l'exercice de ses fonctions ».

Si le droit des immunités ne va (heureusement) plus aussi loin à l'heure actuelle, il ne procède pas moins de la même idée: les représentants du peuple doivent être entourés de garanties, d'une part pour marquer la dignité, la gravité et l'importance de la fonction qu'ils occupent et, d'autre part et surtout, pour leur assurer une tranquillité d'esprit propre à favoriser l'exercice de leur mandat. Dans cette optique, l'institution des immunités parlementaires a donc bien une valeur universelle et permanente, même si elle ne présente pas partout le même aspect ni la même portée.

En effet, le président du sénat du Sénégal ne peut, pendant le durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation du Sénat, sauf en cas de flagrant délit. Par ailleurs, même hors des sessions, ne peut être arrêté qu'avec l'autorisation du bureau du sénat dont il est le président, sauf en cas de flagrant délit, tel que prévu par l'alinéa précèdent, ou de condamnation pénale définitive. Si le sénat le requiert, en cas de détention ou de poursuite est suspendu.

Toutefois l'article 61 de la constitution du Sénégal du 22 janvier 2001 en son dernier alinéa dispose que « le membre du parlement qui fait l'objet d'une condamnation pénale définitive est radié de la liste des parlementaires sur demande du ministre de la justice ».

En grande Bretagne, de nos jours encore, la coutume veut qu'au début de chaque nouvelle législature, le Speaker, dès son élection, fasse valoir ses droits au nom de la Chambre des Communes devant la Chambre des Lords en demandant humblement de confirmer les droits et privilèges anciens et incontestés de la Chambre des Communes, dont la liberté de parole(43).

La plupart des pays du Commonwealth ont été marqués par la tradition britannique et ont adopté des dispositions similaires. Mais le principe de la liberté de parole ou de l'irresponsabilité parlementaire ne s'est pas arrêté aux frontières du Commonwealth. Dans pratiquement tous les autres pays (exceptions: Cuba, Kazakhstan), on retrouve sous l'une ou l'autre forme la règle selon laquelle les parlementaires ne peuvent être poursuivis en raison d'une opinion ou d'un vote émis dans l'exercice de leur mandat.

L'irresponsabilité parlementaire se caractérise non seulement par une relative homogénéité au niveau international, mais aussi par une grande stabilité. La plupart des pays signalent qu'aucune modification récente n'a été apportée à la législation en la matière. Le champ d'application de l'irresponsabilité parlementaire du président du sénat du Sénégal (liberté de parole) peut être étudié sous quatre angles: rationae personae (qui bénéficie de la protection personnelle), rationae temporis (début et fin de la protection), rationae loci (la protection est-elle limitée à l'enceinte du Parlement ou s'étend-elle au-delà) et rationae materiae ( les actes sont couverts par l'irresponsabilité).

le Sénat australien vient de prévoir une disposition en vertu de laquelle une personne qui a été citée (dans un contexte négatif) au cours d'une réunion parlementaire peut faire insérer une réponse dans le compte rendu de la réunion; au Royaume Uni, une modification a été apportée à la législation (Defamation A et 1996), modification en vertu de laquelle les parlementaires peuvent renoncer à leur privilège dans le cadre d'une procédure pour calomnie et diffamation.

Dans un certain nombre de pays surtout, mais pas exclusivement de tradition britannique (Canada, Nouvelle-Zélande, Pays-Bas, Suisse...), «la protection est plus étendue et s'applique à toutes les personnes qui participent au débat parlementaire (tels les ministres, même s'ils ne sont pas parlementaires), ou à toute personne qui participe aux travaux (...)»(44). C'est par exemple le cas en Australie et au Royaume-Uni, où la liberté de parole s'étend également à toutes les personnes qui participent aux travaux parlementaires (fonctionnaires, témoins, avocats, requérants). L'Irlande vient d'adopter une modification légale en ce qui concerne la liberté de parole des témoins qui sont appelés à comparaître devant une commission parlementaire.

Ces témoins jouissent d'une immunité absolue et ne peuvent par conséquent pas être poursuivis pour des propos qu'ils ont tenus au cours de réunions de la commission Qui s'inscrivent plus dans la tradition française, l'irresponsabilité ne couvre en principe que les parlementaires par exemple le cas du Sénégal. Notons toutefois que la jurisprudence française admet, sur la base de la loi du 29 juillet 1881 relative à la

Liberté de la presse, que les témoins qui déposent devant une commission d'enquête parlementaire bénéficient également de l'irresponsabilité.(45) En définitive, si on se réfère de ce qui a été dit ci-dessus, dans le règlement intérieur du sénat, deux articles parles de l'immunité de façon général. Mais, la loi reste muette sur les participants aux travaux du sénat. Puisque le président du sénat a souligné que le sénat doit s'inscrire dans les démocraties modernes, donc il faut que tous les participants aux travaux parlementaires doivent bénéficier les mêmes garanties que les parlementaires. le président du sénat du Sénégal, les textes lui ont attribués un statut mais aussi des attributions.

45--«On considère (cour d'appel de Paris, 16 janvier 1984) que les propos des témoins entendus
devant une commission d'enquête bénéficient de l'immunité prévue pour tout rapport et toute
pièce imprimée par l'ordre de l'Assemblée nationale et du Sénat, sauf en cas de propos
diffamatoires ou injurieux s'avérant étrangers à l'enquête parlementaire ou malicieux.».

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery