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La protection civile des actionnaires dans l'espace OHADA

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par Narcisse Ekwelle Ekane
Université de Dschang-Cameroun - D.E.A. (Diplôme d'Etudes Approfondies) 2008
  

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B- L'isolement des actionnaires

Le législateur de l'OHADA a conçu la société de capitaux comme un véritable Etat démocratique observant le principe de séparation des pouvoirs158.

154 MALAURIE P. et AYNES L. , Régimes matrimoniaux, cités par KAGOU KENNA P. H., op. cit., p. 16.

155 KAGOU KENNA (P.), op. cit. p. 18.

156 Tel sera le cas lorsque les statuts exigent, par exemple, un certain nombre d'actions pour accéder à une assemblée générale ordinaire.

157 HEMARD, TERRE, MABILAT : Sociétés commerciales, cités par MERCADAL (B.), JANIN (P.), op. cit., n° 1825, p. 556.

158 Le principe de la séparation des pouvoirs développé tour à tour par John LOCKE et MONTESQUIEU postule une indépendance et une égalité entre les différents organes de la société : l'organe délibérant, l'organe exécutif et l'organe de contrôle, afin d'éviter toute concentration du pouvoir, annonciatrice de la mort des droits.

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Aussi, l'assemblée générale des actionnaires détient-elle la souveraineté : elle nomme, contrôle et révoque les administrateurs. Le conseil d'administration, organe exécutif, doit rendre compte de sa gestion au moins deux (02) fois l'an. Pour exercer utilement leur droit de contrôle, les actionnaires peuvent, avant la tenue de l'assemblée, exiger des explications, et si celles-ci paraissent insuffisantes, solliciter une expertise de gestion.

Mais ce système, équilibré sur le papier, s'avère en pratique étrangement modifié. D'une part, le choix des administrateurs échappe aux actionnaires : les premiers se confondent avec les fondateurs. Sans doute ils devront être confirmés par l'assemblée constitutive; mais comment les membres de cette assemblée pourraientils avoir seulement l'idée de leur refuser confiance ?159 D'autre part, si le choix des administrateurs échappe ainsi aux actionnaires, ces derniers ne peuvent pas exercer avec efficacité leur droit de contrôle, ni celui de vote. L'actionnaire isolé n'a, en effet, ni le temps ni la capacité, encore moins le goût de vérifier quoique ce soit. Il ne vient que très rarement à l'assemblée. Cela est d'autant vrai que le local où doit se tenir l'assemblée, serait notoirement insuffisant à contenir fût-ce le quart des actionnaires convoqués, surtout lorsque la société fait appel public à l'épargne.

Cet absentéisme des actionnaires aux assemblées générales est si fréquent que pour y remédier, les sociétés envoient en même temps que les convocations un pouvoir en blanc à signer d'avance, et allouent même souvent un jeton de présence, pour obtenir soit le retour du pouvoir signé, soit la présence effective de l'actionnaire à la réunion160.

On peut souligner en outre au sujet de leur droit de vote que, dans les entreprises importantes, les actionnaires, nombreux et isolés, ne se sentent guère impliqués par la marche de la société car, ils ne disposent individuellement que d'un nombre de voix insuffisant pour influencer le vote. Ils préfèrent donc s'absenter et renoncer tout simplement à ce droit. Parfois même, notamment dans les sociétés cotées en bourse, ils ignorent l'activité de la société. Ils ont acquis quelques titres uniquement pour faire un placement. Pour finir, beaucoup ne viennent pas aux assemblées et ne s'y font même pas représenter.

Si l'on peut observer qu'on ne peut protéger utilement celui qui ne veut se protéger lui-même, force est de constater que cet état d'isolement et d'absentéisme est en partie imputable au caractère non incitatif de la législation OHADA, qui n'offre pas un cadre absolument propice à l'épanouissement des actionnaires. Ce qui justifie à suffisance une intervention urgente et correctrice du législateur.

159 PERROUD (J.), « La condition de l'actionnaire », Mélanges Georges RIPERT, Tome 2, p. 320.

160 PERROUD (J.), op. cit. p.321.

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