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Les musées en droit tunisien

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par Salwa Ghazouani
faculté des sciences juridiques, politiques et sociales (TunisII) - mastère en droit de l'environnement 2004
  

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B- les musées en régie :

Malgré la prolifération remarquable qu'a connue le secteur muséal Tunisien durant la période 1980 et 1990 puisque on compte actuellement plus de trente quatre musées dépendants du Ministère de la Culture *. Le musée se trouve actuellement dans une impasse qui retarde son développement.

En effet, dépourvu de l'autonomie financière et de la personnalité Juridique, le secteur muséal comme tout autre élément du patrimoine culturel souffre de la double Gestion. Il est placé pour ce qui concerne sa garde\u9312‡@ administrative et scientifique sous l'autorité de l'Institut National du Patrimoine* et quant à la recette et la réalisation des projets de mise en valeur, elle ressort de l'Agence de mise en valeur et de promouvoir du patrimoine culturel crée en 1988. *

En conséquence de la centralisation totale dans la gestion du patrimoine culturel et comme tout autre service public traditionnel, le service public muséal demeure géré en régie directe. Généralement, la Régie en tant que mode de gestion, consiste dans « l'exploitation directe d'un service public à l'activité généralement administrative, mais rien n'empêche d'être également, pour partie, industrielle ou commerciale, gérée par une collectivité territoriale, sous son entière dépendance financière et administrative...qui est seule titulaire des droits et obligation nés de l'activité de service public ». \u9313‡A

Le service public muséal, ne jouit d'aucune indépendance réelle du pouvoir de l'administration centrale non seulement en ce qui concerne les compétences dont il dispose,mais également dans l'octroi du pouvoir financier , ce qui contribue d'une à réduire les avantages attendus de cette garde centralisée   du dit service et de l'autre, de mieux renforcer «la centralisation »au niveau de la prise des décisions, du financement, de classification ,en bref du fonctionnement des institutions muséales. Telle est la réalité de la majorité des musées dans plusieurs pays Arabes et Africains dont la Tunisie fait partie, limitée par la rétention de l'administration centrale et de la bureaucratisation qui participe à elle seule à renforcer la fermeture de l'administration à son environnement, à ses exigences et à ses transformations d'une manière complètement hostile à toute veilleité de reforme et qui répond fort mal aux exigences de ses usagers, \u9314‡B

*- Loi 88-11.du 25 Février 1988.

* -Réorganisé par le décret 66-140 du 2Avril1966.

1-BEN ROMDHAN (L), Op. Cit. ,p.13.

2-AOUIJ-MRAD Amel, dont des services publics, centre de recherche et d'études administratives , Tunis, 1998. Page .97.

3- CROZIER Michel, « Le Phénomène bureaucratique. » essai sur les tendances bureaucratiques des systèmes d'organisation moderne et sur leurs relations en France avec le système social et culturel, Paris, Seuil, 1963.

La réalité des musées Africains est assez critiquable. \u9312‡@

L'institution muséale d'aujourd'hui pour remplir correctement les nouveaux objectifs dont elle dispose, et pour s'adapter au changement radical dans le monde entier et surtout dans les pays dits du Tiers-monde, elle nécessite d'être régie sous forme d'un statut permettant une certaine autonomie morale garantie qui la protège des exigences de la vie politique, de l'instabilité gouvernementale et du poids de la bureaucratie.

La législation Française et Canadienne, ont dépassé depuis longtemps ce problème dans la mesure ou « certains de ces musées ont obtenu le statut d'établissement public à caractère administratif » \u9313‡A tel est le cas par exemple pour l'établissement public du musée du Louvre crée par le décret 92-1338 du 22 Décembre 1993, ou celui datant du 27 Avril 1995 relatif à la création de l'établissement public du musée et du domaine national du Versailles \u9314‡B et que d'autres ont été érigés en « centres de responsabilité qui constituent des services extérieurs à caractère national du ministère de la culture qui, malgré l'absence de la personnalité juridique, disposent en matière budgétaire d'une relative autonomie de Gestion. .» \u9315‡C Alors que au Canada, la loi sur les musées nationaux crée officiellement Le Musée National Des Services Naturelles en société d'Etat autonome chargé d'un mandat élargie. \u9316‡D

Lutter contre l'isolement et rendre au musée sa crédibilité veut dire également, faire remplir aux musées leur missions spécifiques, accroître leurs collections en développant une véritable politique d'enrichissement fondée sur l'acquisition, l'achats et les dons en attendant qu'il pratique d'autre formes. Malheureusement, il s'avère difficile de réaliser pareilles aspirations.

1- WAANE, S OC « Recherche Archéologique et musées de site », Atelier du Togo.18- 20 nov.1991, Op.Cit.p25.

2- GALAN Pierre. O.P.C.I.T. page.255.

3- JORF du 23Décembre 1992. page.17596 ; JORF du 4 Mai 1995.page.7116.

4- GALAN Pierre. O.P.C.I.T. page.255.

5- Musée National Canadien. Site Web : NATURE.CA .11Janvier 2004.

Vu les autres missions d'aménagement et d'entretien du bâtiment, d'équipement, de recherche, de formation, de conservation,de restauration et surtout de la présentation au public, suivant les méthodes internationales ,et d'échange avec les autres institutions assimilées ,qu'ils soient à l'échelle interne ou mondial, le musée nécessite de passer d'un état annexe négligé de l'administration centrale à celui d'une institution à part entière bénéficiant de l'autonomie de gestion, de budget, d'action et surtout d'une personnalité morale, que la régie directe ne le permet plus parce qu'elle se présente toujours comme "l'élément stable d'un ensemble mouvant ? \u9312‡@.

En effet, étant donné la particularité du service public muséal qui"se caractérise par la richesse exceptionnelle de son ingénierie ? \u9313‡A elle fait de lui un service public qui ne peut pas, par nature, se glisser dans les cadres traditionnels du droit public. Ainsi la" prise en compte du service public n'exclut pas le recours à des techniques modernes de la gestion ? \u9314‡B. Autrement dit la notion du service public , qui est très présentée dans les fonctions de conservation du patrimoine et de la présentation des collections au public, demeure toujours centrale, essentielle et intangible mais cela n'empêche plus la nécessité de glisser le service public muséal dans de nouveaux cadres qui permettent à la fois aux musées d'assumer leur anciennes missions culturelles et éducatives, de même leur nouvelle fonction de diffusion ,tout en profitant de l'attrait qu'ils exercent sur le public à travers les différentes animations et manifestations en direction des visiteurs.

C'est par ce seul moyen que le musée peut affirmer sa « double fonction culturelle et économique »  \u9315‡C et q'il peut échapper à la situation d'un simple abri, dépôt ou réserve des oeuvres du patrimoine culturel.

1- PONTIER (Jean-Marie), Ricci (Jean-claude et Jaques Bourdon), « Droit de la culture », Dalloz, 2e ed0. 1996, page .82.

2- JEGOUZO, Yves. Introduction .A. J .D. A. N°special.2000, P.1.

3- SALLOIS, Jaques, « Connaissance des arts », Mars 1991, page.97.

4- Tourismes rencontres Nationales des Musées, Musées et écomusées, DMF, Département

Des publics, de l'action éducative et de la diffusion culturelle, 1992, Op. .Cit. p.8.

Actuellement, l'institution muséale nécessite de devenir une « entreprise » beaucoup plus développée et ouverte qui, en plus du souci historique et traditionnel de sauvegarder et conserver les oeuvres du patrimoine culturel, elle devra prendre de nouvelles initiatives en matière de recherche, de documentation, de constitution de collections, de conception d'exposition, de diffusion de l'information afin que cette dernière devienne plus intimement impliquée dans la vie de ses publics et communautés potentiels.

En d'autres termes, le musée, en tant qu'outil et mécanisme pour le pluralisme culturel, exige d'être glissé sous de nouveaux statues juridiques et d'autre models qui respectent la particularité du service muséal et qui permettent son meilleur fonctionnement. Une telle réalisation n'est possible, qu'à travers l'emprunt d'autres voies de fonctionnement qui fournit, non seulement l'autonomie organique de l'établissement, mais aussi la diversification au niveau des techniques opérationnelles.

Depuis toujours, il est largement prouvé, l'insuffisance de l'attachement historique à la régie directe, du service public muséal.

C'est vrai que, comme modèle d'intégration institutionnelle "La régie directe s'impose encore aujourd'hui comme un mode de gestion publique incontournable \u9312‡@ mais le service public muséal nécessite une certaine décentralisation technique dans la mesure ou , même s'il s'agit d'un service public relevant directement de L'Etat, "il est de plus en plus évident que les administrations centrales ne peuvent plus assumer, seules, la gestion d'institutions culturelles pour lesquelles la formule de l'établissement public peut apparaître comme plus appropriée ? \u9313‡A

1-RIBOT Catherine et Vide lin Jean-Christophe, « Les modes de Gestion publique du S.P

Culturel Op. Cit. . p.142.

2-DOUSTE-BLAZY  Philippe, Ministre de la Culture, préface au rapport de la commission

D'études de la politique culturelle de L'Etat, la Documentation Française, 1996, p.13.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon