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Syrie: d'une révolte populaire à  un conflit armé

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par Sophia El Horri
Université Paris VIII - Master 2 Géopolitique 2012
  

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c. La Russie et la Syrie, un soutien indéfectible ?

La clé d'un dégel de la situation syrienne viendrait, vraisemblablement, d'un changement de position russe. En tout cas, les vives réactions contre le véto russe au conseil de sécurité de l'ONU m'ont menée à cette conclusion. Il est donc normal de la part du Conseil National Syrien, la formation politique sensée représenter l'opposition syrienne, de chercher à entrer en contact avec la Russie et de demander à être entendu. Lors d'une conférence de « Souria Houria54 », au mois de novembre 2011, des participants ont interrogé à juste titre Basma Koudmani, secrétaire générale du Conseil National Syrien, à propos des relations entre l'opposition de l'extérieur, que le CNS est en devoir de représenter, et la diplomatie russe. « Le CNS tente de convaincre la Russie de voter pour une résolution qui condamnerait l'usage de la violence contre la population et les civils syriens. Nous rencontrerons tous les dirigeants du monde qu'il faut pour ça », avait été sa réponse.

Une petite re-contextualisation des relations syro-russes s'impose. Le 27 juin 2011, une délégation de six membres de l'opposition syrienne à l'étranger s'est rendue à Moscou avec pour objectif d'inviter la Russie à modifier sa politique étrangère vis-à-vis de la

54 Association en soutien à la révolution en Syrie.

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Syrie. Menée entre autres par Radwan Ziadeh, Moulhem al Droubi et Mahmoud Hamza, la délégation a rencontré Mikhaïl Margelov, envoyé spécial du président Medvedev pour l'Afrique. La rencontre n'a pas permis d'obtenir un revirement de l'attitude de Moscou en direction de Damas. Encore une fois, l'interrogation des participants à la conférence face à Basma Koudmani était juste.

En juin 2011, alors que la répression se poursuit en Syrie, que les réformes annoncées ne trouvent pas de traduction concrète, que le dialogue entre le régime et l'opposition est au point mort, la diplomatie russe continue d'être le partenaire stratégique de la Syrie. Et cela pourrait étonner car, finalement, la Syrie ne pèse pas bien lourd dans le volume des échanges russes avec les autres pays de la région.

Premièrement, la Syrie est l'un des alliés essentiels de la Russie dans le monde arabe. Si, à un moment critique, Moscou se détournait de Damas, ses autres partenaires auraient le sentiment que le Kremlin n'est pas fiable. Sur le plan commercial ensuite, le montant des contrats d'armement passés entre eux ces dernières années est évalué à 4 milliards de dollars. Durant la seule année 2010, la Syrie a acquis pour 700 millions de dollars d'armes russes. D'un autre côté, le volume global des investissements russes dans l'économie syrienne avoisine les 20 milliards : actuellement, la construction d'une raffinerie de gaz, réalisée par la compagnie Stroïtgaz, est en cours. Si les adversaires de Bachar El Assad arrivaient au pouvoir rien ne les empêcherait de mettre un terme à la coopération avec Moscou.

Beaucoup d'observateurs n'ont pas manqué de signaler la présence de plusieurs navires russes stationnés devant les ports de Lattaquié et Tartous. La Russie s'inquiète du devenir de la base de ravitaillement et de maintenance de sa marine dans le port de Tartous. A ce jour, ce site militaire est le seul dont la Russie dispose en dehors de l'ex-URSS, s'il venait à arrêter ses activités, cela constituerait un fort revers pour la deuxième flotte du monde. Pour sauvegarder ses intérêts, la Russie se méfie de l'intransigeance de l'opposition syrienne, trop influencés par les monarchies du Golfe, la Turquie et l'Occident au goût de Moscou.

Pourtant, en visite officielle en France en juin 2011, Vladimir Poutine a déclaré : « pour une raison inconnue, on a l'impression que nous avons des relations particulières avec la Syrie. A l'époque soviétique, c'était le cas. Mais ça ne l'est plus aujourd'hui. Nous n'y avons pas d'intérêts particuliers : ni bases militaires, ni grands projets,

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ni investissements importants à défendre. Rien ». Il avait conclu : »Nous sommes conscients qu'il est impossible d'utiliser les moyens politiques datant de 40 ans dans le monde contemporain. J'espère que le gouvernement syrien en es conscient et en tirera les conclusions nécessaires 55».

De tels propos laissent à penser que Moscou ne se tiendra pas indéfiniment du côté syrien si celui-ci prolonge la crise.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon