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La coopération au sein de la zone euro et la lutte contre crise financière. bilan et perspectives

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par Erick KASEREKA TSONGO
Université de Lubumbashi - Gradut 2012
  

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§.2. Historique et origine

1. Avant Maastricht

L'euro n'est pas la première monnaie à vocation européenne (et internationale). En effet, l' Union latine, née en 1865 à l'initiative de Napoléon III, marque une union monétaire ou supranationale signée et partagée par la France, la Belgique, la Suisse, l' Italie, la Grèce, plus tard l' Espagne et le Portugal, suivis de la Russie et de certains pays d'Amérique latine. La Première Guerre mondiale (1914-1918), a mis fin à ce projet d'unification monétaire.

Le projet de créer une monnaie unique naît dans les années 1970 avec les turbulences du régime agri-monétaire depuis la mise en oeuvre de la Politique agricole commune en 1962 et l'impossibilité de mettre en place un système de taux de change contrôlable.

2. Les négociations de Maastricht

La décision de créer l'euro a été officialisée lors du traité de Maastricht. Lorsque s'engagent les négociations les responsables savent qu'économiquement la constitution de la zone euro est un défi. En effet, les économistes savent depuis les travaux de Robert Mundell des années cinquante que pour que des pays aient intérêts à avoir une même monnaie ils doivent41(*):

· être intégrés économiquement

· ne pas avoir des économies qui réagissent trop différemment aux chocs économiques

· avoir des mécanismes aptes à remédier aux divergences existante ou pouvant apparaître. Parmi ces mécanismes, Jean Pisani-Ferry42(*) cite les «  migrations en réponse à des écarts de salaire, (les) mouvements de capitaux en cas d'écarts de rendement, ou simplement (la) flexibilité interne du système de prix en réponse aux variations de la demande ».

Lorsque la monnaie unique est créée, les décideurs savent que si les asymétries entre pays européens ne sont pas plus grandes qu'entre États américains malgré tout les pays du coeur de l'Europe Allemagne, France, et quelques autres présentent des divergences moins marquées que celles qu'on peut trouver avec les pays de la périphérie. Ils savent aussi que les mécanismes d'ajustement sont faibles. Par ailleurs, Paul Krugman souligne alors que l'intégration va favoriser le regroupement des industries dans les mêmes régions économiques ce qui creusera les divergences entre les pays au lieu de les réduire43(*).

Pour Jean Pisani-Ferry, les responsables politiques des pays décident de passer outre pour trois raisons :

1. ils n'aiment pas les changes flottants comme le montre la création dans les années soixante-dix du serpent monétaire européen pour du Système monétaire européen ;

2. la libéralisation des capitaux les obligent soit à adopter des politiques monétaires similaires soit à laisser flotter leur monnaie ce qu'ils ne veulent pas faire comme on l'a vu au point un,

3. pour des raisons politiques44(*).

En effet, la France qui à partir du tournant vers la rigueur de 1983 a dû suivre la politique monétaire allemande, aimerait participer au pilotage d'un monnaie européenne d'autant que selon Jean Pisani-Ferry45(*) « François Mitterrand, qui a abandonné ses ambitions de transformation sociale, veut placer son second septennat sous le signe de l'Europe ». Par ailleurs, le chancelier allemand Helmut Kohl, un européen fervent, comprend que l'adoption de l'euro permettra de lever les craintes des autres européens à propos de la réunification de l'Allemagne. Le Deutsche Mark était alors une des trois grandes monnaies mondiales avec le dollar et le yen.

Deux visions se sont opposées. D'un côté celle qui a prévalu, d'un pacte de stabilité avec une surveillance multilatérale assez faible, reposant sur l'idée que si chacun gérait bien ses finances publiques et son économie les choses iraient bien. D'un autre côté, certains (tels Jacques Delors) prônaient le respect du pacte au sein d'une zone euro plus pro active, s'inscrivant dans le cadre d'une « coopération renforcée ». La zone euro, dans cette optique, aurait notamment participé à l'établissement « d'un calendrier de long terme pour des réformes structurelles, telles que celles de l'allongement des durées de vie au travail ». La position de la France n'était pas forcément celle, fédéraliste, de Jacques Delors, En effet, d'après Jean Pisani-Ferry, lors des négociations François Mitterrand s'oppose avec succès à l'Union politique qui sous-tend le projet fédéral. Par ailleurs l'idée des fédéralistes français qui sous le vocable de gouvernement économique entendent surtout réaffirmer le lien entre monnaie et État s'oppose à celle des allemands pour qui la monnaie n'est pas tant celle d'un État que d'une communauté.

3. Passage à l'euro

La zone euro est une des principales étapes de l'intégration économique au sein de l' Union européenne. Il était prévu à la création de l' Union économique et monétaire que tous les pays de l'UE l'intègrent à terme.

À sa création, en 1999, la zone euro comprenait onze des quinze pays 16 que l'UE comptait alors, essentiellement les pays fondateurs ou historiques. À leur entrée, ils étaient censés respecter les critères du pacte de stabilité et de croissance. L' Italie et l' Espagne ont fait des efforts budgétaires importants pour respecter ces critères. Certains pays (Italie, Belgique, etc.) ont intégré la zone malgré une dette publique supérieure à 100 % du PIB.

* 41 Pisani-Ferry J., Le réveil des démons (La crise de l'euro et comment nous en sortir), Fayard, Paris, 2011, p.30

* 42 ibidem

* 43 Ibidem, p.31

* 44 Pisani-Ferry J., op. cit, p.34

* 45 Ibidem

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