4.4.2.2.1.2. La
dynamique marine
La dynamique marine se manifeste par l'intrusion massive de
l'eau de la Mer dans les cours d'eau et dans les terres cultivées
modifie l'état naturel des unités morphologiques du milieu. Elle
participe généralement au débordement des cours d'eau qui
s'accouple avec l'extension des tannes et des vasières nue au
détriment des autres unités. L'avancée de la Mer
entraîne la salinisation et l'acidification des terres agricoles, de la
végétation et des cours d'eau. Les nappes souterraines
connaissent aussi leur dégradation avec l'avancement du biseau
salé. Ces changements au niveau des unités morphologiques du
milieu, liés à la dynamique marine, se perçoit nettement
entre les années 1984 et 1995 (Cf. Cartes 9 et 10). L'influence marine
était moins forte avant les années 1980 mais depuis la
dernière rupture de Sangomar en 1987, elle est devenue un facteur
incontournable. Avant la rupture, les eaux passent de 3279,72 ha en 1972
à ha en 1984 justifiant l'intrusion faible de la Mer dans les cours
d'eau et les bas-fonds. Mais depuis 1995, huit années après la
rupture, nous assistons à un envahissement très agressif des
bas-fonds par l'eau de la Mer, modifiant ainsi la morphologie du milieu. Ce qui
explique le passage de 2566,65 ha 1984 à 3979,79ha 1995, puis à
7268,03 ha en 2007 pour les cours d'eau et de 4146,70 ha 1984 à 4368,29
ha 1995 pour les terrains salés. Cela justifie l'ampleur de la dynamique
marine dans la zone, essentiellement après la rupture de Sangomar, ce
qui fait que cette rupture accusée comme l'un des facteurs
déterminants de la dynamique des unités morphologiques du milieu
d'étude. Elle continue essentiellement le facteur
géomorphologique de l'estuaire du Saloum de par son intensité et
son ampleur d'érosivité, que son degré dégradation
des eaux surfacique et souterraines, son degré destruction et de
salinisation des terres cultivables ainsi que son pouvoir d'extension des
tannes et des cours d'eau. La dynamique marine, se justifie par l'intrusion
massive d'eau de la Mer dans le delta et les régions du bas-fond,
constitue dès lors un facteur clé de l'évolution des
unités paysagères de notre milieu d'étude et depuis la
formation de la brèche à Logoba.
4.4.2.2.1.3. La
topographie
La topographie dans le milieu constitue un facteur favorisant
l'évolution de certaines unités au-dessus des autres
unités. Elle est essentiellement faible voire nulle et dicte la
répartition des unités dans le milieu d'étude. Les chenaux
drainent les topographies les plus basses, les vasières et les tannes
occupent celles moins basses et les cordons sableux, dans les hautes altitudes.
La faiblesse de la topographie, combinée au régime hydrodynamique
actuel de l'estuaire, facilite l'intrusion massive de l'eau de la mer dans les
terres. Ce qui implique la réduction des terres saines, l'extension des
terres salées et l'évolution progressive des cours d'eau. Des
lors, la topographie, extrêmement faible dans le milieu, se
perçoit comme l'un des facteurs imminents de l'évolution des
unités d'occupation du sol de notre milieu d'étude.
La variabilité pluviométrique, la rupture de la
flèche de Sangomar en 1987 et la faiblesse de la topographie du milieu
sont alors conçues comme étant les facteurs naturels principaux
de la dynamique des unités morphologiques le long de l'île de
Diamniadio à Faoye de 1970 à 2020. Toutefois, d'autres facteurs
secondaires d'ordre aussi naturel à l'image de la dynamique du vent, les
marées ascendantes en particulier, la nature et la composition du sol,
... peuvent accélérer ou atténuer l'évolution de
ces unités. Se voit aussi toujours de près l'homme qui vit dans
le milieu et y exerce sa pression.
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