4.4.2.2.2. Les facteurs anthropiques
Il s'agit des pratiques qui participent à
l'évolution progressive ou régressive des unités
morphologiques du milieu faites par l'homme à travers ses
activités. La déforestation, l'exploitation du sel, la
construction et les pratiques agricoles constituent, pour plus de 90 % de la
population locale, essentiellement les facteurs anthropiques de la dynamique
des unités.
4.1. La déforestation
La coupure de la végétation sans
préoccupation de son renouvellement constitue l'un des facteurs
principaux de l'évolution régressive de la
végétation continentale mais aussi de la mangrove. C'est la plus
forte pression faite par l'homme sur les unités morphologiques selon les
paysans. De nouvelles parcelles agricoles, le bois de chauffage, l'alimentation
du bétail et les besoins de construction, se voient comme causes
principales de la déforestation dans le milieu. En effet, la destruction
des arbres rend le sol plus pauvre, plus vulnérable à la
dégradation chimique, l'expose de plus en plus à l'érosion
hydrique que par le vent. Elle entraine aussi un déséquilibre sur
l'écosystème marin en favorisant la réduction voire la
disparition de l'écosystème mangrove qui constitue un endroit
très propice pour la vie aquatique. Ceux-là montrent que le
déboisement n'affecte pas seulement les végétations qui
sont détruites mais favorise aussi la dégradation des terres et
accélère la dynamique des terres salées. Elle entraine,
d'une part, la réduction de la superficie de la végétation
immersible, celle de la végétation submersible et parfois la
surface occupée par les terres cultivables au moment où elles ne
sont plus protégées contre l'avancée des tannes et des
cours d'eau. Et d'autre part, favorise l'avancée des tannes, des chenaux
à marais sur ces terrains et le déblaiement de ces terres nus,
n'ont plus fixé par une végétation, vers les milieux les
plus bas par les agents géomorphologiques. Cette pression anthropique
sur les végétations est clairement visible dans
l'évolution des unités entre 1972 et 2020. La mangrove passe de
24,69 à 6,31 % et la végétation continentale 10,43
à 6,79% durant cette période. Le déboisement de la
mangrove est plus significatif à Faoye pendant que la coupure de la
végétation continentale à Diamniadio.
Figure
36: Evolution de la végétation (1972-2020)
 
Figure
37: Evolution de la mangrove (1972-2020)
Planche de photos 7 : Débris
de végétation à Diamniadio (déboisement du couvert
boisé)
 
Crédits photos : Diouf S. Aziz, 2023
|