Conclusion
Ce projet intégrateur vise à étudier la
dynamique des terres salées dans la Commune de Gandon grâce aux
outils à la géomatique. Il s'agit notamment de la
caractérisation de la dynamique des terres salées et ses facteurs
mais aussi de l'identificationdes populations affectées par cette
dynamique.Ainsi, l'approche méthodologique adopté pour la
réalisation d'un tel travail s'est basée sur une analyse
diachronique de l'évolution des unités d'occupation du sol de
1972 à 2024 à partir d'images satellitaires Landsat.Puis, la
cartographie des terres salées et de la distribution verticale et
horizontale du degré de salinité des sol (CEet NSDI) ainsi que
l'analyse de vulnérabilité de la population face à la
dynamique saline des terres.
Les résultats issus de l'analyse de la
répartition horizontale du degré de salinité des sols
(NDSI) montent queseules -4000 ha sur les 40322 ha de la Commune de Gandon ont
une salinité très faible voire nulle. 23920 ha ont une
salinité faible et 12654 ha une salinité forte à
très forte. Ces résultats sont appuyés par ceux de la
variation verticale révélant que la salinité des sols est
ascendante, diminue de la surface (0-5cm) vers la profondeur (5-15cm) avec des
sols sont non salés à hautement salés. La CE de 1,5
à 149 dS/m. En outre, l'analyse diachronique des unités
d'occupation du sol illustre une dynamique positive de l'eau (3,22%) et de la
végétation (48,15%) et négative des terres cultivables
(-9,27%) et des tannes (-8,17%) entre 1972 et 2024. Ce recul de la superficie
des terres salées est aux bénéfices de la
végétation et de l'espace cultivable d'après la matrice de
changement 1972-2024 où 2718 ha transformés en
végétation, 3472 ha de terres salées modifiés en
terres cultivables.Ces résultats sont accentués par ceux obtenus
sur l'analyse de la dynamique des terres salées qui
révèlentune perte de 34 % de leur superficie contre un gain de 27
% de1972 à 2024. 40 % de la surface des tannes n'ont pas changés
durant ces 52 dernières années. Toutefois, malgré, cette
régression notable, leur dynamique actuelleest à tendance
extensive depuis 2011 et cela affecte la population riveraine. En effet, 33712
hbts sur 71080 soit un taux de 47% (15 localités/55) de la population
gandonoise sont très affectés par les terres salées depuis
plus de 30 années. Et 25223 hbts dans 16 localités, soit 35%,
courent un risque très grand d'être atteints par l'extension des
terres salées. Seuls 18% de la population qui vivent dans 24
villagesrestentactuellement sans aucun risque face à la dynamique saline
des terres.
Face à cette situation très alarmante, il est
urgent de vulgariser les recommandations ci-après pour une gestion
meilleure et une restauration efficace des terres salées dans la Commune
de Gandon.
Recommandations
Nous recommandons aux acteurs de l'Etat, du privé et la
population riveraine de mettre en place ensemble des stratégies de
résiliencesefficaces afin de mieux gérer les terres
salées. Ainsi :
Pour la prévention:
La surveillance la qualité de l'eau d'irrigation.
L'amélioration efficience de l'utilisation de l'eau,
surtout si elle est de mauvaise qualité, pour apporter le moins de sels
possible sur les parcelles.
L'apport sur le long terme plus d'eau douce (d'irrigation et de
pluie) que ce qui estévapotranspiré et la drainer, afin de
lessiver suffisammentles parcelles agricoles.
Pour tentatives de remédiation :
Lessiver les parcelles avec de l'eau douce et bien drainer pour
emporter les sels en dehors de la zone racinaire.
Améliorer la structure des sols et l'infiltration de l'eau
par des apports de matière organique.
Restaurer la fertilité des sols par des amendements
organiques et chimiques.
Limiter l'évaporation au profit de l'infiltration
(mulching, goutte-à-goutte).
Drainer en profondeur pour maintenir une nappe d'eau saline
superficielle en dehors de la zone racinaire.
De digues et barrages anti-sels afin de réduire
l'avancée de l'eau salée sur les terres arables.
Pour l'adaptation :
Le nivellement qui consiste à l'application uniforme de
l'eau, ce qui entraine un meilleur lessivage. Un contrôle uniforme de la
salinité.
Le travail du sol par la préparation du lit de semence
afin d'augmenter sa perméabilité.
Le labour profond dans le cas d'une couche imperméable
profonde afin d'améliorer son état physique et ses
capacités d'infiltration.
Le semis sur lits en pente ou sillons surélevés
pour limiter l'accumulation de sel autour des semences.
Le reboisement d'espèces végétales
très résistantes au sel : mangrove, arbre à sel,
filao, ... dans la zone de la vasière ou sur les tannes vifs afin de
réduire leur progression.
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