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L'identité en débat - Représentations et idéologies dans les discours sur l'immigration au sein de l'espace public

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par Jean-Marie GIRIER
Université Lyon II - Université Lyon III - ENS-Lsh Lyon - Master 2 recherche en Sciences de l'information et de la communication 2007
  

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L'irruption de l'imaginaire dans le débat politique

Au coeur du texte du projet de loi relatif à l'immigration à l'intégration transparaît une représentation imaginaire menant à une division dans la perception des immigrés. De ce fait, deux catégories principales distinctes existent dans l'espace symbolique : les immigrés occidentaux ou communautaires et les immigrés de pays pauvres demandeurs du droit d'asile. Pour ce cas précis, nous rejoignons Maria Jarymowicz dont nous avons précédemment évoqué la teneur des travaux. Ainsi l'endogroupe national se construit sous la forme du rejet d'un exogroupe, celui des immigrés non européens. Cette altérité est atténuée par la présence d'immigrés communautaires qui apparaissent ici comme une médiation entre un « Nous » et un « Eux ». Ainsi, la parole symbolique de la loi a institué dans le réel les immigrés communautaires grâce à un statut particulier qui sanctionne le partage d'un ensemble de pratiques permettant de se retrouver autour d'une identité supérieure. C'est une médiation culturelle qui apparaît dans cette interprétation comme le plus petit dénominateur commun entre des fragments d'une pratique symbolique nationale avec des éléments de pratiques européennes.

A propos du droit de vote, il est apparu au sein du Palais Bourbon un ensemble de discours montrant parfaitement la difficulté du statut intermédiaire des étrangers européens. Lorsque Noël Mamère (Les Verts) propose de donner le droit de vote à tous les étrangers, le rapporteur de la commission de lois Thierry Mariani (UMP) formule la réponse suivante :

« Je reste pour ma part attaché au fait que le droit de vote soit lié à la nationalité.

Monsieur Mamère, vous avez raison de souligner qu'il y a une inégalité de traitement entre les étrangers, mais n'oubliez pas que, pour les étrangers européens, il existe un droit de réciprocité, ce qui n'est pas le cas pour les autres ».

Ce à quoi Jean-Christophe Lagarde (UDF) répond :

« Il est au moins un point sur lequel je serai d'accord avec M. Mamère, celui concernant les citoyens communautaires, lesquels ne devraient d'ailleurs pas, selon moi, être qualifiés d'étrangers puisque nous avons choisi de créer une citoyenneté de l'Union européenne. Les citoyens communautaires sont dans une situation à la fois absurde et scandaleuse : ils ne peuvent voter que pour deux élections, les municipales et les européennes, et ils peuvent remplir des fonctions électives dans les conseils municipaux sans pouvoir être maires adjoints.[...] Je suis donc favorable, monsieur Mamère, et je tenais à préciser ce point, à l'idée de donner aux citoyens communautaires vivant dans notre pays un droit de vote complet, sans restrictions.

En revanche, pour les étrangers non communautaires, il faut revenir à la notion de citoyenneté. M. Braouezec vient de dire que cette notion pouvait être découplée de la nationalité ».

Enfin le député Eric Raoult (UMP), élu en Seine-Saint-Denis, se satisfait de l'adoption d'une mesure favorisant les étrangers communautaires en s'exprimant ainsi :

« Cette carte de séjour spécifique constitue une innovation qui va permettre de mener de front la bataille de l'intégration et la bataille de l'emploi. Nous ne pouvons que saluer cette initiative car, chers collègues, comme tous mes compatriotes, je préfère en effet le plombier polonais aux marabouts et autres laveurs de carreaux ».

A la vue de ces interventions, il apparaît que le statut de l'exogroupe permet de reformuler une définition de la nationalité. En outre, on assiste ici à la mise en exergue d'une conception occidentale de l'immigration. L'ouverture d'une discussion sur l'inégalité de statut entre étrangers renvoie ceux qui ne font pas partie du rang intermédiaire à une catégorie secondaire, d'autant que le message qui leur est alors renvoyé porte sur un partage de valeurs. Cela a pour conséquence de placer le rapport à l'autre dans une hiérarchie sur la base de la nationalité.

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