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Les populations précaires: questions sociales et de santé

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par Pascal TSHIMANGA MUKOKA
Université de Besançon - Licence Education et Promotion de la Santé et Social 2007
  

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Les théories structurelles

A l'opposé des théories des déficiences biologiques et culturelles ci haut, la théorie structurelle précise que la manière dont les sociétés sont organisées crée la pauvreté et amène un certain nombre de gens particulièrement vulnérables à devenir pauvres.

La discrimination institutionnelle. Michael Harrington - dont le livre L'autre Amérique (The other America) avait joué un rôle déterminant en suscitant la lutte contre la pauvreté par le gouvernement fédéral -, a déclaré que «  la vraie explication à ce que les pauvres sont là où ils sont est qu'ils ont commis l'erreur d'être nés par les mauvais parents, dans une mauvaise région du pays, dans une mauvaise industrie ou dans des mauvais groupes racial et ethniques » (Harrington, 1963 :21). Il s'agit ici d'une façon de s'attaquer aux conditions structurelles, pas aux pauvres. Lorsque la coutume de faire les choses, les attitudes, les attentes et les arrangements opèrent au détriment du pauvre, il s'agit d'une discrimination institutionnelle. Il est possible de voir de nombreux exemple de la façon dont les pauvres sont pris au piège dans ce type de discrimination.

Les meilleurs emplois requièrent un diplôme d'études collégiales, mais les pauvres ne peuvent pas envoyer leurs enfants au Collège, étant donné le coût. Les bourses privilégient les meilleurs étudiants. Souvent, les enfants des pauvres ne s'appliquent pas très bien à l'école, étant donné notamment le manque d'un programme préscolaire enrichi, les faibles attentes des enseignants et administrateurs les concernant. Les problèmes d'apprentissage et de passation d'un test peuvent résulter du fait que le français est la seconde langue. La pauvreté est concentrée géographiquement et les écoles sont financées principalement de manière inégale, de sorte que les enfants des pauvres fréquentent un type d'écoles inadéquatement financées

Les pauvres sont aussi pris au piège parce qu'ils sont le plus souvent malades que les riches. Parmi les raisons, il est possible de constater que très souvent, ils ne peuvent faire face au coût de la médecine préventive, à une alimentation appropriée, à une attention médicale appropriée quand le pauvre est malade. Une forte incidence de la maladie parmi les pauvres voudrait soit dire qu'ils seront révoqués de leur travail ou qu'ils vont manquer les revenus équivalents au nombre de jours d'absence. Ainsi, il y a un cercle vicieux de pauvreté. Les pauvres tendent à demeurer pauvres, et leurs enfants tendront à perpétuer le cycle.

La politique économique de la société. Le principe de base du capitalisme - le profit individuel plutôt que le besoin collectif - explique la présence de la pauvreté. La primauté de maximiser le profit concourt à la promotion de la pauvreté de plusieurs façons. D'abord, les employeurs sont contraints à payer aux travailleurs le moins de salaires possibles ; seulement une infime portion de la richesse créée par les ouvriers leur est distribuée, le reste arrondissant le pactole des investisseurs - détenteurs de capitaux. Il est donc indéniable qu'il y ait des millions de personnes qui travaillent à plein régime, mais qui vivent en déca du seuil de pauvreté.

Une autre façon de favoriser la pauvreté est de maintenir un surplus de la main d'oeuvre, parce que ce surplus déprime les salaires. Les employeurs ont avantage, dans cette perspective, à recruter une main d'oeuvre sous éduquée, moins exigeante, des personnes désespérées qui accepteront, à force de la misère, de travailler à plein régime pour des salaires très bas. Même en période de récession de l'entreprise, ces groupes des personnes marginales, sont les premières à être remerciées.

Aussi, l'impact du capitalisme sur la pauvreté est envisagé à travers les différentes prises de décisions des investisseurs, qui ne prennent pas en considération la condition de leurs employeurs (actuels ou potentiels). Si la substitution des robots aux ouvriers est susceptible de réduire la structure des coûts de l'entreprise, ce n'est jamais un problème pour les investisseurs de réfléchir deux fois aux vies qui sont exposées à la misère et au chômage. De manière similaire, le patron peut décider un matin de fermer les portes de l'entreprise et d'investir dans une autre région où la main d'oeuvre est abondante et significativement moins coûteuse.

Somme toute, le fondement du capitalisme est le gain individuel, sans considération aucune du collectif. Le capitalisme ne devrait pas être considéré comme un cadre neutre dans lequel les biens et services sont produits et distribués, mais comme un véritable système économique qui perpétue l'inégalité.

Enfin, certaines politiques sont susceptibles de favoriser la pauvreté. C'est le cas des décisions que peut prendre un gouvernement pour contrer l'inflation en appliquant un taux d'intérêt très élevé, compromettant ainsi le fonctionnement de nombreuses industries et causant du chômage. Les mesures prises par les bailleurs de fonds étrangers sur les pays pauvres, à l'exemple des ajustements structurels, aujourd'hui appliquées par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International, se soucient plus coût de la dette monétaire que du coût social. Il n'est pas étonnant que Suzan George ait qualifié le programme d'ajustement structurel de programme d'austérité35(*).

Claude Fischer et ses collègues attestent que « l'inégalité n'est pas déterminée par la nature, encore moins par la main invisible du marché ; c'est une construction sociale, un résultat de nos actes historiques. « Les américains ont créé l'extension et le type de pauvreté que nous avons, et les américains le maintiennent » (Fischer et al. 1996 :7)

* 35 GEORGE S. (1988...). Jusqu'au cou. Enquête sur la dette du tiers-monde. Ed. La Découverte, Paris, p79

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry