A. - METHODOLOGIE:
A. 1. - POPULATION ETUDIEE :
Elle relève d'une étude perspective
étendue du mois de janvier 1997 au mois de décembre 1999 soit
exactement une durée de vingt quatre mois. Pour l'obtention de cette
population échantillon, des recrutements ont été
réalisés parmi les malades vus en consultation externe et parmi
ceux hospitalisés dans le service de neuro-psychiatrie du C.H.U Androva
à Mahajanga. Ceci nous a permis de découvrir deux cas de maladie
de Gilles de la Tourette dont un confirmé et suivi
régulièrement par notre service et l'autre perdu de vue et chez
qui le diagnostic positif de maladie des tics n'a pas été assis,
raison pour laquelle nous l'avons exclus du cadre de notre étude.
A. 2. - CRITERES D'INCLUSION :
Nous avons retenu comme critères d'inclusion des
mouvements anormaux qu'ils soient d'allure choreïforme ou hemiballique ou
athétosique :
- apparus dans les tranches d'âge comprises entre 2 ans
et 15 ans.
- leur caractère chronique , supérieur au moins
à un an .
- présence simultanée de tics moteurs et de
tics vocaux.
A. 3. - CRITERES D'EXCLUSION :
Nous avons exclu d'emblée les convulsions myocloniques,
la maladie de Parkinson, les obsessions - compulsions et les
débilités mentales ainsi que toute autre anomalie du mouvement
d'apparition tardive , à l'âge adulte ou n'importe quelle autre
anomalie du mouvement dont la durée d'évolution ne dépasse
pas un an ainsi que les syndromes dyskinetiques relevant d'une
imprégnation aux neuroleptiques.
B. - NOTRE OBSERVATION :
Enfant Andri... né en 1984 , domicilié à
Majunga, consulte le mois d'Août 1997 au service de neuropsychiatrie du
CHU Androva, pour agitation psychomotrice, turbulence et irritabilité
caractérielle.
L' interrogatoire rapporte que le début de la maladie
remonte au mois de mai 1995, l'enfant alors âgé de 11 ans,
présentait des mouvements anormaux divers avec une agressivité
verbale dont le thème tourne au tour des << gros mots >>,
cet état a vite évolué vers un refus scolaire,
réticence et défense de caractère. Tour à tour,
traité par plusieurs praticiens jusqu'à l'île de la
Réunion, à base de médicaments genre neuroleptiques non
spécifiées par les parents. Toutefois la famille souligne que
l'évolution est émaillée par des périodes de
poussées de la maladie et des rémissions au cours desquelles
l'enfant réalise de bons résultats scolaires ainsi que des
exploits sportifs dans la natation et le basket-ball dont il est grand
amateur.
A l'examen clinique :
Présentation du malade :
- Enfant à tenue correcte dont l'exagération de
la motilité spontanée nous frappe d'emblée avec la
description suivante :
il donne des coups de pieds à tout objet devant lui,
crache partout et même paraît-il à l'instituteur .
Il lance des mots ayant une composante sadique avec un
thème impudique axé sur le sexe. ( vraie coprolalie ) .
Il soulève tout ce qui passe entre ses mains et
dérange l'ordre de la maison.
Il est en proie à des mouvements d'extension, de
rotation de la tête, élévation du bras comme pour lancer
quelque chose .
Des attitudes d'hétéroagressivité et
psychopathiques consistant à terroriser l'entourage (
ménagère) et à détruire tous les matériels
de la maison ( lavabo, télévision... )
Toutes ces réactions s'exagèrent quand le
garçon est devant le public avec souvent des tendances à
l'impatience ( le malade ne pouvant pas rester sur le même lieu) .
Mise à part, une hyper-reflectivité
rotulienne, le reste de l'examen neurologique est normal.
Traitement reçu :
- Haldol comprimé 5 mg : ½ comprimé x 2
par jour.
- Aratane comprimé 5 mg : ½ comprimé x 2
par jour .
Une réaction allergique est apparue à la suite
de la prise de l'halopéridol, ceci sous forme d'éruptions
urticariennes justifiant l'arrêt de ce médicament .
Ainsi nous avons adopté la procédure
thérapeutique d'une manière suivante :
- Neuleptil gouttes 1 % : - 3 gouttes matin
- 3 gouttes midi
- 3 gouttes soir
- Tiapridal comprimé 1 g : ½ comprimé x 3
par jour - Artane comprimé 5 g : ½ comprimé x 3 par
jour
Les examens complémentaires réalisés
sont :
- Les scanner et l'E. E. G. qui se sont
révélés normaux.
Evolution :
- Année scolaire 1998 - 99 :
L'enfant obtient une moyenne de 12/20.
Il participe à des compétitions de natation
où il réalise des exploits
- Année scolaire 1999 -2000
Au premier trimestre scolaire : une moyenne de 6 / 20
Il devient insupportable par son
hétéroagressivité et sa turbulence et il est alors
renvoyé de l'école
Malgré le traitement, il continue, revu le 2 / 9 /
1999 à cracher partout.
- Dans un entretien avec sa mère, dans le cadre d'un
contrôle de façon périodique tous les deux mois jusqu'en
octobre 1999, l'effort volontaire du patient durant l'entretien pour lutter
contre les mouvements anormaux s'avèrent efficace mais
exécutés de façon très pénibles.
- L'activité sportive est conservée mais il
continue à présenter ses habitudes sarcastiques, turbulentes,
voire sadiques envers la ménagère de ses parents.
- L'activité stéréotypique à
toucher une partie du corps de sa mère surtout le segment
céphalique reste toujours manifeste durant les consultations de
contrôle .
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