CHAPITRE II :
INCIDENCE DE LA SECURITE SOCIALE SUR LA CROISSANCE ET
LA REPARTITION
INTRODUCTION
Nous avons utilisé le célèbre
modèle très connu par les économistes de croissance
économique de Domar-Harrod pour pouvoir montrer le lien entre la
sécurité sociale et le reste de l'économie.
On a choisi dans ce chapitre de mettre en relief l'incidence
de la sécurité sur la croissance économique et la
répartition du gain en intégrant dans le modèle de base de
nouveaux paramètres représentant la sécurité
sociale à savoir les taux de cotisation et de prestation d'une part et
les taux d'épargne et d'investissent d'autre part.
On a pu donc dégager par la suite une relation entre
ces paramètres et le taux de croissance du produit.
La discussion qui en découle par la suite se porte sur
les effets des variations de ces paramètres sur la croissance et la
répartition.
SECTION 1 : MODELE MACRO-ECONOMIQUE
Pour mesurer l'impact de la sécurité sociale
sur la croissance et la répartition, un modèle de Harrod-Domar a
été utilisé bien qu'il repose sur des hypothèses
très rigides (Domar,1946 et Harrod,1960).
Le modèle de croissance de type Hrrod-Domar comporte
trois variables : le produit ou le revenu réel (Y), la force de
travail (L) et le stock de capital (K).
Il suppose l'équilibre sur le marché des biens
et services c'est-à-dire l'égalité de l'investissement et
de l'épargne.
Les équations fondamentales du modèle
sont :
(1) Kt = v Yt v étant un coefficient fixe
appelé coefficient du capital, t est l'indice du temps.
(2) Lt = u Yt cette équation traduit l'équilibre
entre l'offre et la demande d'emploi, u est un coefficient constant.
(3) St = s Yt avec St : épargne totale et s c'est
la propension moyenne à épargner.
(4) It = ÄKt l'investissement net réalisé
résulte de la variation du stock de capital.
(5) It = St c'est l'équilibre sur le marché des
produits et services.
(6) Yt = y0 (1+g)t avec g : taux d'accroissement du
produit et Y0 : valeur de Y à l'année de base.
Pour analyser les effets de la sécurité, on
ajoute d'autres équations :
(7) Bt = b Yt Bt : cotisations totales reçues
par la sécurité sociale
b : taux de cotisations
fixe
(8) Xt = r Kt Xt : rémunération du
capital
r : taux
d'intérêt
(9) Ct = c Yt + At Ct : consommation finale totale
c : propension moyenne
à consommer
At : prestations
totales
(10) Yt = Ct + It équation d'équilibre qui
retrace la formation du produit
(11) Yt = Wt + Xt équation d'équilibre qui
retrace la répartition du produit entre salaire total W et produit X
(12) At = a Yt a : taux de prestations
Pour intégrer la sécurité sociale au
niveau de l'épargne et de l'investissement, on considère les deux
équations suivantes :
(13) s = ss + sm
(14) v = ve + vs
Ces deux relations supposent que l'épargne nationale
est la résultante de l'épargne des ménages (sm) et de la
sécurité sociale (ss) et que l'investissement national
résulte de l'investissement des entreprises (ve) et de la
sécurité sociale (vs) exclusivement.
A l'équilibre, on peut écrire
l'égalité macro-économique suivante :
(15) Ct + It = Wt +Xt = Ct + St = Yt
Soit W't le salaire total net des cotisations:
(16) Wt -Bt = W't
(17) W't = w' Yt w' : taux de salaire net de
cotisations
Donc l'équation (15) devient :
(18) Ct + It = W't +Bt + Xt = Ct + St = Yt
Divisons l'équation (18) par Yt, on aura compte tenu
des relations (1), (3), (4), (5), (6), (7), (8), (9) et (12).
(19) c+a+v.g = w' + b + r.v = c +a + s =1
Dérivons les relations les plus importantes de cette
équation fondamentale :
La première relation est obtenue en prenant
l'égalité :
c + a +v.g = c +a + s ce qui donne v.g =s
D'où :
(20) g = s/v c'est la relation de HARROD-DOMAR appelés
taux de croissance garanti.
Cette relation importante définit le taux
d'accroissement du produit en fonction du taux d'épargne et du
coefficient du capital.
La deuxième relation est obtenue en prenant
l'égalité :
c + a + v.g = w' + b +r.v ce qui donne :
(21) c = w' + b -a + v(r-g)
Cette relation décrit la propension moyenne à
consommer en fonction de :
w' : taux de salaire net de cotisation
b : taux de cotisation
v : coefficient du capital
r : taux d'intérêt
g : taux d'accroissement du produit
a : taux de prestations
La troisième relation vient de l'égalité
suivante :
w' +b+r.v=1 et des équations (13) et (14) :
(22) r = (1-w' -b)/(ve+vs)
Cette relation décrit la taux d'intérêt
en fonction de w', b et v.
La quatrième relation s'obtient à partir de
l'égalité :
w' +b + r.v = c + s + a et des équations (13) et
(14) :
(23) r= (a + c+sm +ss-w' - b )/(vs + vs)
Cette relation décrit le taux d'intéret en
fonction de c, s, w' a-b et v.
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